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Les négociations ont été interrompues en RDC

Dimanche 25 Décembre 2016

Pouvoir et opposition se sont séparés samedi à Kinshasa après 48 heures d'intenses négociations. Ils ne se sont pas entendus sur un accord pour sortir la République démocratique du Congo de la crise provoquée par le maintien au pouvoir du président Joseph Kabila.
 
La conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco), qui parraine les pourparlers, s'est cependant montrée confiante dans la conclusion d'un accord d'ici à une cérémonie de signature programmée pour vendredi prochain. Cet accord devrait permettre le maintien en fonction du président Joseph Kabila jusqu'à la fin 2017 en échange de la tenue d'élections.
 
"Nous sommes arrivés au bout du tunnel [...] La divergence sur la gestion consensuelle de la période transitoire a été aplanie à 95%", avait indiqué dans la journée le président de la Cenco, Mgr Marcel Utembi. Des négociations informelles se poursuivront après la pause de Noël.

Divergences essentielles
Les points de divergences n'en restent pas moins essentiels. Selon Jean-Marc Kabund, secrétaire-général de l'UDPS, parti de l'opposant historique Étienne Tshisekedi, ils ont trait au partage du pouvoir pendant la période intermédiaire, et en particulier au poste de Premier ministre et à la composition de la commission électorale, accusée de biais en faveur du pouvoir.

Âgé de 45 ans, M. Kabila est au pouvoir depuis 2001. La Constitution lui interdit de se représenter. Après le report sine die de la présidentielle, son second mandat s'est achevé mardi dans un climat de violences politiques et interethniques ayant fait au minimum entre 56 et 125 morts à l'échelle du pays.

Les tractations visent à mettre fin aux manifestations et aux violences. L'ONU a dénoncé un usage excessif de la force dans la répression des manifestations. La communauté internationale craint que la RDC, anciennement Zaïre, ne replonge dans la guerre civile, à l'image du conflit de 1996-2003 qui a fait des millions de morts.

Médiocrité des négociateurs
D'autres interrogations demeurent notamment sur la façon dont les deux camps utiliseront le délai donné par la médiation pour s'entendre. Dans la nuit de samedi à dimanche, un responsable à la Cenco a confié, dépité, alors que les négociations piétinaient : "Notre classe politique est d'une médiocrité grave. Ils ont remis en cause tout ce que nous avions convenu la veille."

Plus pessimiste, un analyste a déclaré sous couvert de l'anonymat qu'"on n'est pas près de la signature d'un accord qui de toute façon [est négocié] au détriment d'une population érigée en témoin muet" de ses hommes politiques.

Financement
S'il prévoit effectivement la tenue d'une présidentielle fin 2017, l'accord laisse en outre ouverte la question de son financement. Le pays, parmi les moins développés de la planète, se débat depuis 18 mois dans une grave crise économique provoquée par la chute des prix des matières premières.

Dans ces conditions, il faut espérer qu'il apporte les garanties réclamées par la communauté internationale pour lui permettre de financer l'organisation d'élections "libres et transparentes" qu'elle appelle de ses vœux.

 
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