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Les Etats-Unis pris dans les turbulences du "shutdown"

Samedi 22 Décembre 2018

Les Etats-Unis sont entrés samedi dans une période de turbulences à quelques jours de Noël avec la fermeture partielle des administrations fédérales faute de compromis entre le Congrès et la Maison Blanche sur le financement d'un mur à la frontière mexicaine voulu par Donald Trump.

Depuis 00H01 (05H01 GMT), certaines administrations ne sont plus financées et vont réduire leurs activités dans les prochains jours. Environ 800.000 fonctionnaires ont été mis en congé sans solde ou, pour les services jugés essentiels, forcés de travailler sans être payés.

Les parlementaires doivent reprendre leurs négociations samedi à midi (17H00 GMT) mais le président Trump s'est montré jusqu'ici inflexible.

C'est le troisième "shutdown" de l'année, après deux blocages en janvier (trois jours) et en février (quelques heures), déjà à cause de la question migratoire.

Ce classique de la vie politique à Washington intervient dans un contexte déjà tendu avec la démission jeudi du ministre de la Défense Jim Mattis qui a sonné comme un coup de tonnerre et choqué beaucoup d'élus républicains.

La fermeture partielle affecte des ministères importants comme la Sécurité intérieure, la Justice, le Commerce, les Transports, le Trésor ou l'Intérieur, qui gère les parcs nationaux très visités pendant les fêtes, comme le Grand Canyon.

"Quelques zones des parcs nationaux sont accessibles mais les accès pourraient changer sans avertissement", a mis en garde le ministère sur son site internet.

La Statue de la Liberté va toutefois rester ouverte au public grâce au financement de ses opérations par l'Etat de New York. "Le parc reste ouvert pour accueillir les visiteurs venus de tout le pays et du monde entier", indique son site internet. 

De son côté, l'agence de supervision du transport aérien américain (FAA) a assuré sur Twitter que le trafic aérien était "pleinement opérationnel" et que le blocage n'avait "pas d'effet sur la sécurité" des passagers.

- "Caprice" -

Malgré d'ultimes tractations vendredi soir, les parlementaires n'ont pas trouvé de compromis sur le financement de la construction d'un mur à la frontière avec le Mexique, l'un des principaux engagements de campagne de l'occupant de la Maison Blanche.

"Le président Trump a fait un caprice et a convaincu les républicains de pousser notre pays dans un +shutdown+ destructeur", ont dénoncé dans un communiqué les dirigeants démocrates au Sénat, Chuck Schumer, et à la Chambre, Nancy Pelosi.

Le principal syndicat de fonctionnaires, l'AFGE, a pour sa part fustigé un blocage "honteux, inacceptable et un gaspillage tout à fait évitable des dollars des contribuables".

M. Trump, qui s'était dit prêt à un "très long" blocage, a néanmoins espéré vendredi soir que "ce shutdown ne durera pas longtemps".

Auparavant, il en avait rejeté la responsabilité sur l'opposition démocrate.

Le milliardaire républicain, qui a fait de la lutte contre l'immigration clandestine son cheval de bataille, a rejeté jeudi un texte de compromis concocté au Sénat car il ne comprenait pas une enveloppe de 5 milliards de dollars pour financer la construction du mur.

La majorité républicaine à la Chambre des représentants a bien approuvé une proposition contenant les exigences du président, mais celle-ci a été bloquée par le Sénat.

Avec seulement 51 sièges sur 100 à la Chambre haute, les républicains ne disposent pas des 60 voix nécessaires pour l'adoption d'une loi budgétaire. Et ils ne peuvent pas compter sur un appui des démocrates qui refusent catégoriquement l'idée de ce mur.

Pour Donald Trump, il reste peu de temps car les démocrates seront de nouveau majoritaires à la Chambre basse en janvier après leur victoire électorale de novembre.

Une marge de négociations semble toutefois exister si, à défaut des 5 milliards, un montant substantiel est consacré à la sécurité aux frontières. 

Mais la proposition démocrate d'y allouer 1,6 milliard de dollars "n'est pas acceptable", a fait savoir vendredi soir Mark Meadows, chefs des parlementaires ultra-conservateurs. (AFP)
 
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