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Le mythe des écoles d’excellence au Sénégal

Mardi 3 Octobre 2017

Le mythe des écoles d’excellence au Sénégal
 
Ce n’est pas par la prétention de quelques écoles dites d’excellence que le Sénégal transformera la qualité de son système d’enseignement et le niveau de ses ressources humaines. Le Prytanée militaire, Mariama Ba, Yavuz Selim souvent cités en exemple ont la particularité de sélectionner leurs élèves. Ce faisant, elles bénéficient de ces élèves  bien dotés  en quotient intellectuel. Il est important de le relever. Ce sont ces élèves qui sont excellents et non leurs écoles.
 
Ces mêmes élèves, placés dans n’importe quelle école, mais recevant un encadrement suffisant de leurs parents, feront de bons résultats ou glaneront des prix. Il y a donc lieu de relativiser cette notion fourre-tout d’école d’excellence, qui relève plus du marketing que de la réalité pédagogique. Les écoles dites d’excellence ne  sont pas  mieux  que les autres écoles malgré cette distinction qu’elles se donnent. Elles ont tout simplement une stratégie : sélectionner les meilleurs élèves.
 
Pour mon cycle primaire et secondaire, j’ai eu la chance d’avoir fait Thiong une école publique, les cours Stella Maris, une école privée tenue par les sœurs françaises, le Prytanée militaire jusqu’au BFEM, le collège Sainte Marie de Hann en seconde et première et le lycée Van (Lamine Gueye) ou j’ai eu mon bac en 86.  La différence dans ma performance n’est jamais venue de l’école, mais de mon  propre niveau et de ma volonté. Je n’y ai vu rien d’autre que de l’encadrement. 
 
Avec un minimum d’encadrement, tous les élèves produisent leur potentiel. Cela est à la portée de toute école et de tout parent.
 
Si nous voulons parler d’école d’excellence, il faudrait y donner un peu plus de contenu pédagogique sérieux et innovant. Capitaliser sur les dispositions intellectuelles innées  des élèves pour prétendre être une école d’excellence relève de la paresse. Ce qui est sûr, c’est qu’il n’y a pas d’école d’excellence au Sénégal. Des élèves brillants,  oui. 
 
Mon conseil aux parents est de veiller à bien encadrer leurs enfants, quel que soit l’école et de leur insuffler la volonté de travailler. Ils auront le temps de devenir excellents dans leur travail au quotidien.
 
Amadou Gueye,  ancien élève et parent d’élèves.
 
 
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1.Posté par Me François JURAIN le 09/10/2017 13:50
Vous avez mille fois raison: avant toute chose, c'est la qualité intellectuelle de l'élève qui fait son excellence: l'encadrement scolaire et familial n'est que "l'emballage": important, certes, mais l'individu reste le seul élèment de l'excellence.
Votre conseil aux parents est de bien encadrer leurs enfants: mille fois oui, et seuls les parents peuvent insuffler aux enfants, l'éducation qui leur permettra d'accéder facilement à l'instruction.
Question: comment fait on, dans une famille de dix enfants, voir plus, où le père n'est là que deux jours par semaine pour cause de polygamie?
Un enfant intelligent naturellement, et doué, désireux d'apprendre, peut il le faire dans de bonnes conditions et développer son aptitude naturelle aux études dans une classe de 60 élèves, aussi bien qu'il ne pourrait le faire dans une classe de 20 élèves? d'où le succés des établissements privés dont le seul tort à mes yeux, est de faire une ségragation par le carnet de chèque: l'égalité des chances, j'aimerai bien que l'on m'explique ce que c'est (pas seulement au sénégal). A 70 ans, j'ai toujours pas compris ce que c'était! Mais je ne demande qu'à apprendre!
Je pense que la politique de l'enseignement, dans quelque pays que ce soit, devait être primordiale: les élèves d'aujourd'hui seront les élites de demain, mais est ce que les dirigeants en place ont vraiment envie de voir arriver les élites? Quand le fauteuil est confortable, grande est la tentation de se l'approprier, jusqu'à croire qu'il vous appartient, alors qu'en fait, on vous l'a simplement prêté.
Je reste néanmoins sensible à la notion d'excellence, même si c'est vrai, elle est le résultat d'une sélectivité à l'entrée. Mais la notion de compétition sur l'excellence, entre élèves, à cela de bon et de salutaire, c'est qu'elle suscite ches les autres l'envie d'y arriver. En cela, c'est déjà bien.
Me François JURAIN

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