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Le géant de l'énergie Shell a déjà réalisé 31 milliards de livres sterling de bénéfices excédentaires l'année dernière.

Mercredi 2 Novembre 2022

L'analyse des bénéfices de Shell au troisième trimestre montre que leurs bénéfices exceptionnels sur 12 mois pourraient permettre de payer 12,5 millions de factures d'énergie au Royaume-Uni.


 
27 octobre 2022, Londres - Le géant britannique des combustibles fossiles Shell a réalisé 31 milliards de livres sterling de bénéfices excédentaires au cours des douze derniers mois, alors que les Britanniques ont vu la hausse de leurs factures d'énergie provoquer une crise aiguë du coût de la vie, selon l'analyse par Global Witness des bénéfices de la société au troisième trimestre, publiés aujourd'hui. (1)
 
Il s'agit de l'argent que Shell a gagné en plus de ses bénéfices "normaux", mais déjà élevés, et qui a été stimulé par les prix élevés de l'énergie dans le monde. Voir les notes pour la méthodologie complète. Il pourrait servir à payer :
 
Les factures d'énergie de 12,5 millions de ménages britanniques, ou...
Près de la moitié des 68 milliards de livres sterling dont le gouvernement a besoin pour aider ses citoyens à faire face à des factures d'énergie élevées.
 
Des pompes à chaleur pour 2,1 millions de foyers britanniques, qui protégeraient les familles de la volatilité des prix de l'énergie, ou
 
Les factures d'énergie de tous les bénéficiaires du crédit universel, plus une aide d'urgence pour les 19 millions de Yéménites victimes de l'une des pires catastrophes humanitaires au monde, plus un abri d'urgence pour toutes les victimes des inondations causées par la crise climatique au Pakistan, tout en laissant 17,1 milliards de livres de bénéfices excédentaires aux actionnaires de Shell. (2)
 
Ces gains extraordinaires surviennent alors que Shell a annoncé un bénéfice global ajusté de 9,5 milliards de dollars pour ce trimestre, soit une légère baisse par rapport à son record du trimestre précédent, mais beaucoup plus élevé que la moyenne de la société ces dernières années. Cette annonce intervient à un moment où le gouvernement britannique débat de la meilleure façon de soutenir ses citoyens face à une crise du coût de la vie qui pourrait voir 3 millions de Britanniques supplémentaires - et 30 % de tous les enfants britanniques - vivre dans la pauvreté à partir de l'année prochaine.
 
Jonathan Gant, chargé de campagne sur les combustibles fossiles à Global Witness, a déclaré:
 
"La vie devient de plus en plus difficile pour les Britanniques. Les retraités ont froid, les enfants vont à l'école le ventre vide et les gens ont peur de ce que l'hiver leur réserve. Les dirigeants de Shell ne s'inquiètent pas de la sorte et continuent de mener la grande vie pendant que le reste d'entre nous souffre.
 
"Ce qui rend cette disparité entre les gens et les pollueurs encore plus choquante, c'est que ce sont des entreprises comme Shell qui sont à la fois les architectes et les bénéficiaires de notre système énergétique défaillant, qui a créé cette crise. C'est notre profonde dépendance à l'égard des combustibles fossiles sales qui ont rendu Shell si riche qui appauvrit aujourd'hui des millions de personnes.
 
"Alors que le Premier ministre Rishi Sunak et le Chancelier Jeremy Hunt cherchent des moyens de soutenir leurs citoyens, il devrait être évident que les entreprises énergétiques sont assises sur une mine d'or inexploitée. Il est temps d'arrêter de punir les gens pour un système qu'ils n'ont pas créé et de prendre l'argent dont ce pays a désespérément besoin sur les immenses profits dont Shell et d'autres sociétés d'énergie bénéficient."
 
Alors que les Britanniques ont passé les mois d'été à réduire leurs vacances en raison de la crise économique, les dirigeants de Shell ont parcouru le monde dans les trois jets privés de la société, d'une valeur de 45 millions de livres sterling. Entre juin et septembre, les avions privés de Shell ont été vus en train de voler vers 17 pays différents, y compris une brève escale sur la Côte d'Azur en août. (3)
 
Sollicitée par Global Witness pour commenter ses énormes bénéfices, Shell n'a pas répondu.
 
Global Witness appelle le gouvernement britannique à mettre un terme à l'énorme pouvoir politique et économique que détiennent les géants des combustibles fossiles comme Shell.
 
Dans l'intervalle, il doit taxer de toute urgence leurs bénéfices exceptionnels, mettre un terme aux nouveaux projets pétroliers et gaziers, fixer des dates d'élimination progressive des combustibles fossiles, stimuler les infrastructures d'énergie renouvelable et protéger les citoyens britanniques contre une crise du coût de la vie dont le cœur est la dépendance aux combustibles fossiles. 
 
Note de l’éditeur
 
1). Les bénéfices excédentaires (autrement appelés bénéfices exceptionnels) de Shell ont été calculés en faisant la moyenne des bénéfices de la société entre le quatrième trimestre 2017 et le troisième trimestre 2021 - les bénéfices "normaux" de la société - et en les comparant aux bénéfices qu'elle a réalisés entre le quatrième trimestre 2021 et le troisième trimestre 2022, en faisant la moyenne des bénéfices sur quatre ans - une période suggérée par l'Union européenne. L'argent supplémentaire qu'elle a gagné cette année peut être considéré comme les bénéfices excédentaires ou exceptionnels de la société.
 
2). Les calculs des bénéfices excédentaires de Shell et de ce qu'ils pourraient financer peuvent être téléchargés ci-dessous.
 
3). Entre juillet et septembre, les dirigeants de Shell se sont rendus en Australie, au Brésil, au Canada, à Dubaï, en France, en Allemagne, en Inde, en Norvège, à Oman, au Qatar, à Singapour, en Espagne, en Thaïlande, en Turquie et aux États-Unis. Les cadres ont également utilisé leurs avions pour faire régulièrement la navette entre les Pays-Bas et le Royaume-Uni, produisant plus de 50 fois plus de carbone que s'ils avaient pris le train.
 
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