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Le Wisconsin, État-clé pour la réélection de Donald Trump

Lundi 17 Août 2020

« Je pense que c’est parce que nous voulions quelqu’un qui n’était pas un politicien », raconte Paula, rencontrée au centre de la petite ville d’Oshkosh. Cette femme, qui avait pourtant voté pour Barack Obama en 2008, a appuyé avec enthousiasme Donald Trump en 2016.
 
Le comté où elle vit, celui de Winnebago, fait partie des nombreux territoires de l’État où, après des victoires démocrates en 2008 et 2012, le vent a tourné en faveur des républicains il y a quatre ans.
 
Résultat : Donald Trump a remporté le Wisconsin avec une mince avance d’un peu plus de 22 000 voix.
 
Dans le camp démocrate, beaucoup ne cachent pas leur surprise, même quatre ans plus tard.
Cameron, rencontrée au marché d’Oshkosh, montre du doigt la candidate de l’époque, Hillary Clinton. Lors de la dernière campagne, elle n’avait pas cru bon fouler le sol du Wisconsin, État remporté sans arrêt par les démocrates depuis 1988.
 
Même si elle reconnaît que Joe Biden n’est pas son candidat idéal, l’électrice souhaite un président qui reconnaît ce qui se passe, en référence à la pandémie de COVID-19 et au mouvement pour la justice raciale.
 
C’est d’ailleurs sur la réponse de la Maison-Blanche à ces crises que mise la campagne de Biden, sur le terrain, au Wisconsin.
 
Derrière un kiosque au coeur du marché d’Oshkosh, où des pancartes de la campagne de Biden sont distribuées, le bénévole Patrick Karrigan affirme qu’après trois ans et demi d’administration Trump, les Américains en ont vu assez.
 
Il assure que certains électeurs qui ont donné sa chance au candidat républicain il y a quatre ans ont des remords et changeront d'allégeance en novembre.
 
Un État entre le rouge et le bleu
 
Chose certaine, la carte politique du Wisconsin a changé au cours des dernières années.
En 2018, un démocrate, Tony Evers, est devenu gouverneur, mettant fin à huit ans de règne du républicain Scott Walker.
 
Puis, en avril, une juge libérale a défait un juge conservateur pour un siège à la Cour suprême de l’État.
 
Dans les deux cas, l’appui au Parti républicain a notamment diminué dans les banlieues, note Charles Franklin, directeur du Marquette Law School Poll. Ils savent très bien qu’ils ont un problème là-bas, souligne-t-il.
 
Or, selon l’expert, le Wisconsin – qui n’a pourtant que 10 voix sur les 538 qui composent le collège électoral américain – sera difficile à éviter si Donald Trump veut remporter un second mandat à la Maison-Blanche.
 
Bien que Trump soit en retard dans les sondages, M. Franklin estime que le président sortant dispose néanmoins d’un atout de taille cette année. En 2020, Donald Trump est en bien meilleure position à l’endroit de la base républicaine qu’il ne l’était pendant toute la campagne de 2016, note-t-il.
 
Des partisans toujours convaincus
 
Dans le comté de Fond du Lac, là où est né le Parti républicain au 20e siècle, l’appui au président est évident.
 
J’aime son sens des affaires et le fait qu’il n’a jamais été élu auparavant, lance par exemple Marty, rencontré en marge du festival de camions de Waupun, où des drapeaux à l’effigie du président étaient bien visibles sur certains poids lourds.
 
Après quatre ans au pouvoir, Donald Trump n’est plus un néophyte en politique, mais Marty est justement convaincu que l’expérience acquise lui permettra de prendre de meilleures décisions.
 
Comme d’autres partisans du président rencontrés à Waupun, il ne croit pas que l’actuelle crise sanitaire et économique que traversent les États-Unis soit un obstacle à la réélection de Donald Trump.
 
Au Wisconsin, par exemple, le taux de chômage est passé de 3 % à 8,5 %, en quelques mois seulement.
 
Le président du Parti républicain du comté de Fond du Lac, Rohn Bishop, estime que l’économie demeure malgré tout un atout de la campagne Trump et que ses partisans attribuent les difficultés actuelles à la COVID-19 et non à la gestion de la crise de Donald Trump.
 
Pour maximiser la force de sa base, il croit que le président pourrait modifier certains aspects de son discours, notamment ses efforts pour décourager le vote par correspondance.
 
Convaincu que de nombreux démocrates ne resteront pas à la maison comme ils l’ont fait en 2016, Rohn Bishop juge donc que la clé sera la participation dans un scrutin qu’il anticipe encore une fois serré au Wisconsin. (radio-canada)
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