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La santé mentale des migrants parqués en Grèce se détériore, selon des ONG

Jeudi 16 Mars 2017


ATHENES (Reuters) - Automutilations, tentatives de suicide et usage de drogue se multiplient dans les rangs des réfugiés et migrants parqués dans les camps grecs, selon les rapports d'ONG.
 
Ces rapports ont été publiés jeudi à quelques jours du premier anniversaire de l'accord sur les migrants conclu entre la Turquie et l'Union européenne.
 
"Parmi les évolutions les plus choquantes et les plus scandaleuses, figure la hausse des tentatives de suicide et des actes d'automutilation qui touchent des enfants d'à peine neuf ans", dit le rapport de l'ONG Save the Children.
 
Un garçon de 12 ans a filmé sa tentative de suicide après avoir assisté à celles d'autres réfugiés et migrants.
 
"Le personnel de Save the Children a vu des enfants choisir de se droguer afin de surmonter l'interminable souffrance à laquelle ils font face", dit l'ONG.
 
Entré en vigueur le 20 mars 2016, l'accord conclu entre Européens et Turcs permet d'expulser vers la Turquie les réfugiés entrés en Grèce sans autorisation à moins que leurs demande d'asile soit acceptée par les autorités d'Athènes.
 
La lenteur des procédures a bloqué 14.000 demandeurs d'asile sur cinq îles grecques qui sont censées ne pas en accueillir plus de 7.000.
 
Pour les autorités européennes, cet accord est un succès puisqu'il a permis de réduire les entrées de migrants et de réfugiés sur le territoire européen.
 
"Ce que les responsables de l'UE oublient de mentionner, ce sont les conséquences dévastatrices de cette stratégie sur les vies et la santé de milliers de réfugiés, de demandeurs d'asile et de migrants bloqués sur les îles grecques et dans les Balkans, particulièrement en Grèce et en Serbie, où ils vivent dans l'incertitude", déplore Médecins sans Frontières.
 
"Ces derniers mois, nos psychologues (...) ont constaté une aggravation de l'état de santé des patients, dont la plupart expliquent que les mauvaises conditions de vie et le risque d'être renvoyés en Turquie constituent la cause ou un facteur aggravant de leurs problèmes psychologiques", dit encore MSF.
 
Dans un camp de tentes dressées sur l'île de Chios, des centaines de demandeurs d'asile attendent depuis des mois sans rien savoir de leur avenir. "Pourquoi m'empêche-t-on de partir ? Combien de temps il va encore falloir que j'attende ?", demande Jafar, un Pakistanais de 18 ans arrivé en Grèce il y a un an.
 
 
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