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La Cour constitutionnelle sud-coréenne confirme la destitution de Park

Vendredi 10 Mars 2017

huit juges la destitution de la présidente Park Geun-hye, votée en décembre par les députés après sa mise en cause dans une affaire de trafic d'influence.
 
Park Geun-hye, 65 ans, est la première dirigeante sud-coréenne démocratiquement élue à être ainsi écartée du pouvoir.
 
Le Premier ministre, Hwang Kyo-ahn, continuera à assurer l'intérim jusqu'à la tenue d'une élection présidentielle anticipée dans un délai de 60 jours, comme le stipule la Constitution.
 
S'il décidait de démissionner pour se présenter à l'élection, comme le spéculent certains médias coréens, il serait remplacé par son ministre des Finances.
 
Le juge présidant la Cour, Lee Jung-mi, a expliqué la décision du tribunal par le fait que Park Geun-hye a violé la Constitution et la loi "pendant tout son mandat" et cherché à dissimuler ses agissements malgré les demandes d'explication de la presse et de la rue.
 
"Nous écartons Park Geun-hye de son poste (...) dans l'intérêt de la protection de la Constitution", a-t-il déclaré pendant l'audience.
 
La président déchue, qui ne s'est pas présentée devant la Cour vendredi, nie toute malversation.
Fille de l'ancien dictateur Park Chung-hee, Park Geun-hye est accusée, avec une amie et un ancien conseiller, tous deux mis en examen, d'avoir fait pression sur de grandes entreprises sud-coréennes pour qu'elles fassent des dons à deux fondations mises en place pour soutenir ses initiatives politiques.
 
POURSUITES JUDICIAIRES EN VUE POUR PARK
La première femme à avoir accédé à la présidence de la Corée du Sud, dont le mandat de cinq ans devait s'achever en février 2018, a perdu son immunité en même temps que son poste, et pourrait désormais être traduite en justice.
 
Elle conteste les faits qui lui sont reprochés mais s'est néanmoins excusée pour sa négligence dans les relations avec son amie, Choi Soon-sil.
 
Des manifestations monstres ont lieu tous les samedis à Séoul pendant six semaines, l'automne dernier, pour exiger la démission de la présidente. Celle-ci a finalement été suspendue et déchue de ses prérogatives par les députés lors d'un vote le 9 décembre.
 
La confirmation de cet "impeachment" par la Cour n'a pas fait de vagues à la Bourse de Séoul, où l'indice phare KOSPI et la monnaie nationale, le won, étaient orientés à la hausse.
 
Le régulateur financier du pays a assuré que la mise à l'écart de Park n'aurait pas de répercussions négatives, tandis que la banque centrale de Corée a annoncé qu'elle se réunirait en urgence dans la journée.
 
Des centaines de partisans et d'adversaires de la présidente s'étaient rassemblés devant la Cour constitutionnelle, bouclée par la police anti-émeute, avant la lecture du verdict.
 
Quelques heurts ont éclaté entre ses partisans et la police à l'annonce de sa destitution et un manifestant est mort, selon l'agence de presse Yonhap.
 
La nouvelle a en revanche été bien accueillie dans le reste de la capitale. Selon un récent sondage, 70% des Sud-Coréens étaient favorables à sa mise à l'écart.
 
La destitution de Park Geun-hye intervient néanmoins dans une période difficile pour la Corée du Sud après de nouveaux essais de missiles nord-coréens et l'annonce du déploiement du bouclier antimissile américain THAAD, qui a provoqué la colère de la Chine.
 
 
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