« Samedi de l’économie » du 8 février 2025
Thème : Hommage au Pr. Cheikh Anta Diop
Lieu: Enda Tiers-Monde, avenue Cheikh Anta Diop, face au CODESRIA
Intervenants:
Demba Moussa Dembélé (ARCADE)
Docteur Dialo Diop (PASTEF)
Ndongo Samba Sylla (IDEAS)
Souleymane Guèye (FRAPP)
Représentant Daaray Cheikh Anta (à confirmer)
Introduction
A l’occasion de l’anniversaire du décès du Pr. Cheikh Anta Diop, ARCADE et FRAPP organisent cette séance de « samedi de l’économie » en hommage à l’illustre disparu. A cet égard, on va revisiter ses idées sur les questions de développement et examiner comment elles pourraient servir de source d’inspiration au nouveau régime dans ses efforts visant à proposer une nouvelle stratégie de développement pour le Sénégal.
Le Pr. Cheikh Anta Diop et le développement de l’Afrique
Les idées du Pr. Cheikh Anta Diop sont contenues pour l’essentiel dans son ouvrage, Les fondements économiques et culturels d’un Etat fédéral d’Afrique noire.
Pour lui, la question de l’industrialisation est au cœur du développement de l’Afrique. En effet, comme la plupart de ses contemporains panafricanistes comme lui préoccupés par le devenir du continent, il pense que seule l’industrialisation pourrait être la réponse la plus appropriée aux défis multiples auxquels l’Afrique fait face. D’autant plus que celle-ci dispose d’abondantes ressources naturelles indispensables pour impulser cette industrialisation. Toutefois, aux yeux du Pr. Diop, pour réaliser cet objectif, la meilleure approche serait celle basée sur des politiques sectorielles ayant pour cadre des régions choisies selon leurs dotations en ressources naturelles. Cela permettrait ainsi une meilleure exploitation du potentiel économique de chaque région et des échanges plus fructueux entre les différentes régions.
Cette approche de politiques sectorielles suppose naturellement des politiques d’intégration économique. Donc, pour le Pr. Diop, l’intégration économique est une des conditions essentielles à l’industrialisation de l’Afrique. Malheureusement, les expériences tentées jusque-là n’ont pas donné les résultats escomptés. Les raisons de cet échec sont à chercher dans le modèle d’intégration par les marchés au lieu de l’intégration par la production, qui correspond à l’approche préconisée par le Pr. Diop, selon le Pr. Makhtar Diouf.
Une autre idée-force du Pr. Diop est la question de l’énergie qui est un facteur central et incontournable pour l’industrialisation de l’Afrique. Dans son ouvrage cité plus haut, le Pr. Diop souligne: « au commencement est l’énergie : tout le reste en découle ». Par cette affirmation, le Pr. Diop exprime l’idée que la question énergétique est au cœur des politiques du développement de l’Afrique qui, comme le sait, regorge d’abondantes ressources énergétiques dans tous les domaines. Le problème est donc la formulation de politiques appropriées au niveau national, régional et continental pour les mettre au service de l’industrialisation du continent. Malheureusement, dans ce domaine encore, la plupart des régimes africains ont mis ces ressources entre les mains de multinationales qui les exploitent à leur profit quasi-exclusif, ne réservant que des miettes aux Etats et aux populations locales.
Enfin, implicite dans les idées avancées par le Pr. Diop est le rôle de l’Etat, comme agent actif du processus de développement. Comme l’indique le titre de son livre, l’Etat dont il parle est un Etat fédéral et non un Etat national. Une idée qui a certainement influencé les expériences d’intégration régionale et continentale. Cependant, cela n’exclut pas que l’Etat national, dans certains pays, puisse tenter de lancer des politiques d’industrialisation.
Source d’inspiration pour le Sénégal
Les idées du Pr. Diop pourraient être d’importantes sources d’inspiration pour le nouveau régime. Par exemple, la division du pays en pôles régionaux de développement, dans le Référentiel Sénégal 2050, ressemble bien, à l’échelle nationale, aux politiques sectorielles basées sur les dotations régionales en ressources naturelles, préconisées par le Pr. Cheikh Anta Diop. En outre, la volonté politique affichée de recouvrer la souveraineté sur les ressources naturelles et la définition des politiques de développement ressemble bien à l’idée du rôle central de l’Etat souligné par le Pr. Diop
En tout état de cause, le nouveau régime, qui se réclame de l’héritage de Cheikh Anta Diop, dispose d’un certain nombre d’idées du grand savant sur les questions de développement dont il pourrait s’inspirer.
Agenda
10:00-10:30 : Accueil des participantes/participants
10 :30-10 :45 : mots de bienvenue
10 :45-11 :00 : Introduction du sujet
11:00-12:.00: Interventions des panélistes
12:00-13:00 : Débats
13:00-13:30: Résumé & conclusion






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