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L’armée israélienne frappe la Tour Mushtaha dans la ville de Gaza, des "enfants terrifiés"

Vendredi 5 Septembre 2025

L’armée israélienne frappe la Tour Mushtaha dans la ville de Gaza, des "enfants terrifiés"

L’armée israélienne a détruit vendredi la Tour d’immeuble Mushtaha située dans la ville de Gaza, au 700e jour des bombardements intensifs de l’enclave palestinienne.

 

À Tel-Aviv, des proches d’otages enlevés lors de l’attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023 ont lâché 700 ballons dans le ciel, dans le cadre d’une mobilisation à travers le pays pour réclamer la libération de ces captifs.  

 

Le Hamas, dont l’attaque du 7–Octobre a déclenché la guerre, a diffusé dans le même temps une vidéo dans laquelle figurent deux d’entre eux.  

 

Le chef de l’Organisation mondiale de la Santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a pour sa part appelé Israël à arrêter la « catastrophe » en cours dans le territoire palestinien, y recensant au moins 370 personnes mortes de faim depuis le début du conflit.

 

Dans la bande de Gaza dévastée, assiégée et en proie à la famine selon l’ONU, la Défense civile locale a fait état vendredi de 32 morts dans l’offensive israélienne, dont 19 dans la ville de Gaza.  

 

Interrogée par l’AFP, l’armée israélienne a dit ne pas être en mesure de commenter ces informations.  

 

Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d’accès sur le terrain, l’AFP n’est pas en mesure de vérifier de manière indépendante le bilan de la Défense civile.  

 

« Enfants terrifiés »

 

À Gaza, l’armée israélienne a bombardé une tour d’immeuble du centre, qui s’est écroulée comme un château de cartes. Elle a indiqué avoir averti préalablement la population pour limiter les pertes civiles.  

 

« Mon mari m’a dit qu’il avait vu les habitants de la tour Mushtaha jeter leurs affaires depuis les étages supérieurs pour […] fuir avant le bombardement. Moins d’une demi-heure après les ordres d’évacuation, la tour a été bombardée », dit à l’AFP Arej Ahmed, 50 ans, déplacée du nord-ouest de la ville vers une tente dans le sud-ouest.

 

Selon l’armée, le Hamas avait installé dans la tour « des infrastructures utilisées pour préparer et mener des attaques » la visant.  

 

Izzat al-Rishq, membre du bureau politique du Hamas, a rejeté comme « des prétextes fallacieux et des mensonges éhontés » les affirmations d’Israël selon lesquelles le mouvement utilisait ces bâtiments.  

 

Le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, a lui accusé Israël de mener en visant ces immeubles « une politique de déplacement forcé contre les civils ».  

 

Ces annonces « sont terrifiantes. Tout le monde a peur », réagit Ahmed Abou Woutfa, 45 ans, qui vit au cinquième étage d’un immeuble, dans l’ouest de la ville de Gaza. « Mes enfants sont terrifiés ».

 

L’armée israélienne, qui dit contrôler environ 75 % de la bande de Gaza et 40 % de la ville de Gaza, a annoncé vouloir s’emparer de cette agglomération, située dans le nord, qu’elle présente comme le dernier grand bastion du Hamas dans le territoire palestinien.

 

Selon un haut responsable militaire israélien, l’opération pourrait déplacer « un million » de personnes vers le sud du territoire palestinien.

 

Vidéo d’otages

 

Le gouvernement de Benyamin Nétanyahou dit vouloir détruire le Hamas, qui a pris le pouvoir dans la bande de Gaza en 2007, et prendre le contrôle sécuritaire du territoire situé à la frontière sud d’Israël. Mais il est confronté à une très forte pression, en Israël comme à l’étranger, pour faire taire les armes et obtenir la libération des otages.

 

La branche armée du Hamas, les Brigades Ezzedine al-Qassam, a diffusé vendredi une vidéo de deux d’entre eux – Guy Gilboa-Dalal et Alon Ohel – des images que l’AFP n’était pas en mesure d’authentifier.

 

Guy Gilboa-Dalal y demande à M. Nétanyahou de ne pas mener d’offensive sur la ville de Gaza, avant qu’Alon Ohel n’apparaisse en fin de séquence.  M. Nétanyahou s’est entretenu avec leurs familles, selon son bureau.

Peut être une image de 4 personnes

 

Benyamin Nétanyahou est depuis novembre 2024 - de même que son ex ministre de la Défense Yoav Gallant - visé par un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour commission présumée de crimes de guerre et crimes contre l’humanité dans l’enclave de Gaza. Il a depuis lors fortement diminué ses déplacements hors d’Israël.  

 

L’attaque du 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 47 restent otages à Gaza dont 25 sont décédées selon l’armée israélienne.

 

Mais selon plusieurs médias occidentaux et israéliens dont Haaretz, un nombre indéterminé de ces morts ont été victimes des tirs de l’armée israélienne suite au déclenchement de la doctrine dite Hannibal. Celle-ci enjoint aux forces de sécurité israéliennes de ne pas laisser des citoyens israéliens aux mains de parties ennemies. Yoav Gallant, ancien ministre de la Défense dans le gouvernement de Benyamin Netanyahu, a publiquement revendiqué l’exécution de la doctrine Hannibal dans un entretien avec un media israélien.

 

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64 300 morts à Gaza, en majorité des civils, selon le ministère de la Santé de Gaza, dont les chiffres sont jugés fiables par l’ONU.

 

Israël fait l’objet d’une procédure devant la Cour de justice internationale (CIJ) de la Haye pour génocide à Gaza. Une initiative lancée par l’Afrique du Sud et rejointe par une vingtaine de pays à travers le monde dont le Sénégal. Selon l’Association internationale des chercheurs en génocide, les actes posés par Israel contre les Palestiniens de Gaza sont constitutifs du crime de génocide. [IMPACT.SN avec AFP]

 
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