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John Kerry : Un dernier grand discours qui sermonne Israël

Mercredi 28 Décembre 2016

Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a réaffirmé mercredi que la solution à deux Etats était "la seule voie possible pour obtenir une paix juste et durable entre Israéliens et Palestiniens". Mais il a admis que cette solution semblait très éloignée.

"En dépit de tous nos efforts ces dernières années, la perspective d'aboutir à une solution impliquant deux Etats est maintenant en grave danger", a-t-il déclaré. M. Kerry a accusé Israël d'avoir engagé "un projet exhaustif" pour s'approprier des terres en Cisjordanie.

Le statu quo au Proche-Orient mène à "une occupation perpétuelle", a déploré le chef de la diplomatie américaine. Il s'exprimait à Washington lors d'un grand discours exposant la vision de l'administration du président sortant Barack Obama sur le Proche-Orient.

La politique des colons "est en train de décider de l'avenir d'Israël", a ajouté M. Kerry. "Leur objectif déclaré est clair: ils croient en un seul Etat, le grand Israël", a encore dénoncé M. Kerry.
"Quiconque réfléchissant sérieusement à la paix ne peut ignorer la réalité de la menace des colonies sur la paix", a-t-il ajouté. Les Etats-Unis "ne peuvent pas, en toute conscience, ne rien faire, ne rien dire, au moment où les chances d'aboutir à la paix s'amenuisent".

Etat juif ou démocratique
Vendredi passé, lors d'un vote du Conseil de sécurité de l'ONU condamnant les colonies israéliennes, les Etats-Unis n'ont pas opposé de veto, une première depuis 1979. Cette abstention a provoqué la colère de l'Etat hébreu.

La résolution "visait à préserver la solution à deux Etats", a justifié M. Kerry mercredi. "Aujourd'hui, le même nombre de Juifs et de Palestiniens vivent entre le Jourdain et la mer Méditerranée", a-t-il souligné. "Ils n'ont pas le choix. Ils peuvent choisir de vivre ensemble dans un Etat, ou ils peuvent se séparer en deux Etats".
"Mais il y a une réalité fondamentale: si le choix est celui d'un seul Etat, Israël peut être soit juif, soit démocratique - il ne peut pas être les deux - et il ne sera jamais vraiment en paix", a noté M. Kerry.

"Comment Israël peut-il concilier son occupation perpétuelle avec ses idéaux démocratiques?", a encore demandé le chef de la diplomatie américaine. "C'est ce que nous défendons: l'avenir d'Israël en tant qu'Etat juif et démocratique, vivant en paix et en sûreté à côté de ses voisins", a-t-il dit.

Soutien sans faille de M. Trump
Tout comme M. Obama, John Kerry quittera ses fonctions le 20 janvier. Il a souligné qu'il incomberait à la prochaine administration républicaine et au président élu Donald Trump de se prononcer sur les colonies de peuplement, sur le statut de Jérusalem et sur le processus de paix au Proche-Orient dans son ensemble.

Avant le discours de M. Kerry, Donald Trump a de nouveau apporté son soutien clair à Israël. "Nous ne pouvons pas continuer à laisser Israël être traité avec un total mépris et un tel manque de respect", a écrit le milliardaire.
M. Trump a nommé récemment un ambassadeur en Israël favorable au déménagement de l'ambassade des Etats-Unis à Jérusalem. Un geste qui pourrait sonner le glas des efforts de Washington pour la paix au Proche-Orient.
 
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