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« Ils/elles débarrassent enfin le plancher, et il était grand temps »

Mardi 2 Avril 2024

Je commençais et concluais en général mes contributions par une prière : que notre Seigneur réinstalle notre pays dans la paix, la stabilité, la concorde nationale et fasse revenir les gens à la raison. Nous Lui devons des remerciements insignes, d’avoir bien voulu agréer cette prière que nombre de nos compatriotes formulaient. Ce dimanche 24 mars 2024, l’élection s’est déroulée normalement et le peuple a fait librement son choix, le bon, celui qui nous débarrasse enfin de cette famille dite libérale, directement responsable de tous les problèmes que nous vivons depuis le 1er avril 2000.

 

Je ne manquais jamais de faire remarquer dans mes contributions comme dans mes vidéos que, si elle devait rester au pouvoir au-delà du 2 avril 2024, notre pays mériterait alors le sort de Sodome et Gomorrhe. Heureusement que notre Seigneur nous a épargné cette catastrophe nationale que nous pourrions traîner encore pendant de longues années. Le candidat désigné par le président Ousmane Sonko, Bassirou Diomaye Faye, que certains compatriotes bien connus présentaient comme n’ayant aucune chance – même s’ils n’y croyaient pas  –, a remporté une victoire écrasante sur son rival.

 

Pour cette victoire, de nombreux compatriotes de l’intérieur comme de la Diaspora m’ont appelé pour me féliciter, moi, le modeste Mody Niang. Je présente d’abord toutes mes excuses à ceux et à celles qui n’ont pas reçu de réponses de ma part. Ce serait une véritable gageure de répondre à tout le monde. Quand je répondais, je précisais à mes compatriotes qui me félicitaient que nous n’avions pas la même compréhension de cette victoire. Les premières félicitations devraient être d’abord adressées, du moins de mon modeste point de vue, au peuple sénégalais pour s’être rendu très tôt, massivement et en toute responsabilité citoyenne, dans les bureaux de vote et faire le bon choix, celui qu’on attendait de lui. Devraient ensuite être confondus dans les mêmes vives félicitations nos compatriotes de la Diaspora qui abattent un travail titanesque depuis plus de trois ans, en soutenant de manière remarquable le Projet Pastef. Nombre d’entre eux souhaiteraient certainement rentrer au pays et s’impliquer, d’une manière ou d’une autre, dans la réalisation du Projet. La tâche devrait alors leur être largement facilitée, dans le cadre de la loi.

 

Naturellement, nombre de compatriotes de l’intérieur méritent aussi d’être vivement félicités, si l’on considère l’important travail auquel ils se sont employés pour l’amélioration du niveau de conscience citoyenne de nos populations qui en avaient tant besoin. Parmi ces compatriotes on peut citer, à titre d’exemples seulement, des gens comme Papa Alé Niang, le commissaire Boubacar Sadio, Serigne Momar Diagne de Louga, Guy Marius Sagna, Serigne Ibrahima Dramé, Dame Mbodj et de nombreux autres, y compris des imams qui ont dédié nombre de leurs xutba à informer le public sur la situation difficile du pays. Et, peut-être que, parmi ces compatriotes, on pouvait citer un certain Mody Niang qui, pendant au moins quatre décennies, a toujours essayé de cultiver sa modeste part de ce qu’on pourrait appeler le jardin national. 

 

Donc, après vingt-quatre longues et ruineuses années à la tête de notre pays, cette famille dite libérale va enfin débarrasser le plancher, après une défaite humiliante, malgré des milliards de francs CFA dépensés pour acheter des consciences. Une défaite que ces mauvais perdants tentent d’expliquer par le fait que le président-politicien n’a pas soutenu le candidat de Bennoo Bokk Yaakaar. Il y en a même qui ont avancé qu’il a travaillé plutôt pour la victoire du candidat d’Ousmane Sonko. Quelle énormité ! Macky Sall travailler pour l’élection de Bassirou Diomaye Faye, candidat du Projet de Pastef et, de surcroît, désigné par Ousmane Sonko, son ennemi de plus de trois ans ! Á quelle fin ? Ce serait vraiment le monde à l’envers ou, peut-être, qu’il aurait perdu la raison. La vraie raison de leur défaite, c’est que le peuple leur a définitivement tourné le dos. Un soutien même massif au candidat Amadou Ba ne changerait rien dans leur débâcle du 24 mars 2024.   

 

Bassirou Diomaye Faye prêtera serment donc aujourd’hui 3 avril 2024 et deviendra le cinquième président de la République du Sénégal, à la grande satisfaction de l’écrasante majorité du peuple et au désarroi du président sortant comme de sa jusqu’ici tonitruante coalition. Une nouvelle ère va donc s’ouvrir, une ère sur laquelle un immense espoir est fondé, un espoir qui ne devrait jamais être déçu, comme il l’a été avec le président Abdoulaye Wade et son successeur et sosie.

 

Mais, que nul ne s’y trompe : cette troisième alternance ne sera pas de tout repos. Elle en sera même très loin. Le pays qu’héritent le président Bassirou Diomaye Faye et Pastef sera, malgré des apparences bavardes et trompeuses, très difficile à reprendre en main, sur le plan moral comme matériel. Ce sera très difficile, mais pas impossible. Tout dépend de la qualité des hommes et des femmes qui vont gouverner désormais le pays. Il faut absolument qu’ils /elles soient à la hauteur des fonctions et responsabilités où ils/elles seront nommé-es, qu’ils/elles respectent rigoureusement les engagements pris et qui leur ont valu leur victoire sans équivoque. Que personne ne sente jamais en eux/elles un Abdoulaye Wade ou un Macky Sall, pour qui la parole donnée n’avait aucune sorte d’importance. Ces hommes et ces femmes doivent être des exemples, des références dans leurs comportements de tous les jours. C’est ainsi qu’ils/elles pourront rassurer le peuple qui n’aura d’autres choix que de suivre.

 

Je rappelle que, le 29 mars 2000, après que la Cour d’Appel a déclaré le candidat Abdoulaye Wade provisoirement élu, j’ai fait publier à Sud quotidien une contribution, une sorte de lettre ouverte, qui avait pour titre : « MONSIEUR LE PRÉSIDENT : DES ACTES DE RUPTURE URGENTS, FORTS ET ENTRAÎNANTS ». Je l’ai retrouvée dans mes archives et quand je l’ai relue, je me suis rendu compte que, vingt-quatre ans après, les problèmes sur lesquels j’attirais son attention, sont restés presqu’en l’état, s’ils ne sont pas devenus beaucoup plus graves. L’idée m’est alors venue d’en proposer la rediffusion à Sud quotidien. Ce que sa rédaction m’a fait l’honneur d’accepter, et la lettre a été publiée avant-hier vendredi. J’espère qu’elle a été lue, ne serait-ce que diamétralement, par certains de nos compatriotes et, en particulier, par quelques proches des présidents Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko. 

 

Je précise d’emblée que par cette lettre que je rappelle, je ne donne de leçons à personne, en tout cas pas à nos ami-es qui vont gouverner désormais le pays. Je n’en suis pas d’ailleurs de taille et m’en garderai bien. Autour du Projet Pastef, se trouvent des compatriotes de l’intérieur comme de l’extérieur, qui n’ont vraiment pas de leçons à recevoir d’un modeste Mody Niang. Ma seule préoccupation est de jouer mon rôle de citoyen, celui que j’ai toujours essayé de jouer pour l’avancement de mon pauvre pays, qui marque malheureusement le pas depuis soixante-trois ans. Ce rôle, je suis enclin encore à le jouer pour contribuer, ne serait-ce que modestement, à la mise en œuvre des fortes mesures de rupture que les Sénégalaises et les Sénégalais attendent de la nouvelle gouvernance qui va démarrer ce 3 avril 2024.

 

Dans une toute prochaine contribution, je reviendrai d’ailleurs sur ces questions-là pour donner mon humble avis sur certaines positions que l’on constate déjà ça et là, notamment par des gens dits contractuels qui menacent d’aller en grève si on ne les intègre pas dans la Fonction publique ou si on ne généralise pas les indemnités. Quelles indemnités ? Je reviendrai sur ces questions comme sur de nombreuses autres, en particulier sur ces nominations et augmentations de salaires auxquelles on s’adonne çà et là, à quelques jours du départ du pouvoir du déjà ancien président de la République qui d’ailleurs, dans ce cadre, donne le très mauvais exemple. Ce déjà ancien président qui nous laisse l’impression qu’il quitte le pouvoir avec beaucoup d’amertume et de regrets, qu’il n’arrive pas encore à digérer l’obligation qui lui a été faite de renoncer à la troisième candidature. C’est comme si, douze longues années après que le peuple lui a tout donné, il ne trouve d’autres moyens de le remercier que de vouloir coûte que coûte jeter du sable dans la calebasse de couscous où il n’est plus invité.

Dakar, le 2 avril 2024

Mody Niang

 
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