En Roumanie, se déroulent depuis plusieurs jours des événements hyper importants qui mettent en relief le rejet mondial des pratiques de corruption en liaison avec des entreprises et entrepreneurs politiques, pour parler comme les magistrats instructeurs des dossiers anti-terroristes.
Au pays de Nicolae Ceausescu et de la fameuse Securitate, une jeune femme de 43 ans, Laura Codruta Kovesi, est devenue la coqueluche du peuple par sa détermination à faire payer cupidité et voracité au spectre politique corrompu. Qu’ils soient députés, élus locaux, policiers, douaniers, ministres ou autres, ils passent sous les fourches caudines de cette ancienne basketteuse qui préside depuis quatre ans le parquet anti-corruption de Roumanie.
Ses compatriotes l’ont surnommée «Madame mains propres», mais elle ne se reconnaît aucun mérite personnel sauf celui de traduire en actes une vérité éternelle: les hommes et les femmes sont égaux devant la loi. Rien de plus.
Des juges Laura, il y en a chez nous, au Sénégal, sans doute et toutes proportions gardées. Le magistrat Ibrahima Hamidou Dème qui vient de claquer avec fracas la porte du Conseil supérieur de la magistrature, en est certainement, à sa manière. Dans ce qui lui est reconnu comme marge de manœuvre dans l’exercice de ses hautes fonctions, il a traduit en actes et en paroles le ras-le-bol, l’exaspération et les frustrations qui s’accumulent dans le vécu quotidien de ces magistrats du Sénégal à la fois soucieux de leur dignité professionnelle et de la bonne marche des institutions judiciaires du pays.
La démission du juge Dème est un acte extrêmement grave qui met à nu les incompétences volontaires, les calculs politiciens et les pratiques nauséabondes de l’Exécutif sénégalais en rapport avec le fonctionnement de la justice. Elle dénonce à juste titre la caporalisation politique d’un levier fondamental dans le processus de construction de l’indépendance de la justice.
Elle soulève bruyamment la mauvaise foi et le cynisme de responsables politiques qui se voient en démiurges invétérés à qui tout et rien devraient se soumettre. Elle est, enfin, un indicateur pertinent de la vanité du principe de séparation des pouvoirs au Sénégal.
L’exécutif à la tête du pays, a fait de la justice, une affaire personnelle à partir de laquelle il jouit du pouvoir souverain émanant du peuple.
En quittant de cette manière ses fonctions au Conseil supérieur de la magistrature, Ibrahima Hamidou Dème rappelle aussi à ses collègues magistrats, l’importance qu’il y a à imaginer des formes de lutte pour une corporation fortement régie par le sacro-saint principe du devoir de réserve dont certains estiment, à juste titre, qu’il peut conduire à des variantes de la lâcheté et de la soumission.
Christiane Taubira l’avait dit au lendemain de son départ du gouvernement de Manuel Valls, «partir, c’est résister.» Le magistrat Dème est un résistant contre l’ordre politique du président de la République et de son ministre de la…Justice, en dépit des vociférations désordonnées de quelques obligés noyés dans les délices de l’action matérialiste. (Momar Dieng)
Au pays de Nicolae Ceausescu et de la fameuse Securitate, une jeune femme de 43 ans, Laura Codruta Kovesi, est devenue la coqueluche du peuple par sa détermination à faire payer cupidité et voracité au spectre politique corrompu. Qu’ils soient députés, élus locaux, policiers, douaniers, ministres ou autres, ils passent sous les fourches caudines de cette ancienne basketteuse qui préside depuis quatre ans le parquet anti-corruption de Roumanie.
Ses compatriotes l’ont surnommée «Madame mains propres», mais elle ne se reconnaît aucun mérite personnel sauf celui de traduire en actes une vérité éternelle: les hommes et les femmes sont égaux devant la loi. Rien de plus.
Des juges Laura, il y en a chez nous, au Sénégal, sans doute et toutes proportions gardées. Le magistrat Ibrahima Hamidou Dème qui vient de claquer avec fracas la porte du Conseil supérieur de la magistrature, en est certainement, à sa manière. Dans ce qui lui est reconnu comme marge de manœuvre dans l’exercice de ses hautes fonctions, il a traduit en actes et en paroles le ras-le-bol, l’exaspération et les frustrations qui s’accumulent dans le vécu quotidien de ces magistrats du Sénégal à la fois soucieux de leur dignité professionnelle et de la bonne marche des institutions judiciaires du pays.
La démission du juge Dème est un acte extrêmement grave qui met à nu les incompétences volontaires, les calculs politiciens et les pratiques nauséabondes de l’Exécutif sénégalais en rapport avec le fonctionnement de la justice. Elle dénonce à juste titre la caporalisation politique d’un levier fondamental dans le processus de construction de l’indépendance de la justice.
Elle soulève bruyamment la mauvaise foi et le cynisme de responsables politiques qui se voient en démiurges invétérés à qui tout et rien devraient se soumettre. Elle est, enfin, un indicateur pertinent de la vanité du principe de séparation des pouvoirs au Sénégal.
L’exécutif à la tête du pays, a fait de la justice, une affaire personnelle à partir de laquelle il jouit du pouvoir souverain émanant du peuple.
En quittant de cette manière ses fonctions au Conseil supérieur de la magistrature, Ibrahima Hamidou Dème rappelle aussi à ses collègues magistrats, l’importance qu’il y a à imaginer des formes de lutte pour une corporation fortement régie par le sacro-saint principe du devoir de réserve dont certains estiment, à juste titre, qu’il peut conduire à des variantes de la lâcheté et de la soumission.
Christiane Taubira l’avait dit au lendemain de son départ du gouvernement de Manuel Valls, «partir, c’est résister.» Le magistrat Dème est un résistant contre l’ordre politique du président de la République et de son ministre de la…Justice, en dépit des vociférations désordonnées de quelques obligés noyés dans les délices de l’action matérialiste. (Momar Dieng)