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Hissein Habré s’en va en paix : un nom, un homme et un destin

Mercredi 25 Août 2021

Hissein Habré s’en va en paix : un nom, un homme et un destin
C’est avec le cœur lourd et la gorge nouée que nous venons d’apprendre le décès ce matin de l’ancien Président du Tchad Hissein Habré, décès survenu à la suite d’une contamination de Covid-19. En ces instants sombres et troubles, nous présentons nos condoléances les plus attristées et les plus émues à sa famille nucléaire, à ses proches, à ses connaissances, au peuple Tchadien et au peuple Africain tout entier !
 
Mais quel héritage l’homme aura-t-il légué à la postérité ? 
 
L’histoire retiendra à jamais que le Président Hissein Habré fut celui qui aura sauvé la Bande d’Aouzou contre l’occupation libyenne de Kadhafi. Par-là même, il aura ainsi sauvé tous les pays limitrophes du Tchad contre la folie démentielle de Kadhafi. Le Président Camerounais Paul Biya s’était même confessé auprès du Président Habré au lendemain de la libération du Tchad en lui ayant dit en substances que : «  Mon frère, tu nous a sauvés. Sans toi Kadhafi aurait annexé et marché sur tous les pays limitrophes du Tchad ».
 
Hissein Habré, c’est aussi celui qui aura refusé de brader les ressources naturelles du Tchad au profit du consortium des firmes multinationales occidentales. Il aura tenu simultanément et parallèlement tête à l’invasion libyenne, à l’impérialisme, au néocolonialisme et à la finance internationale mondialisée ainsi qu’à leurs valets locaux. Son caractère était foncièrement forgé et tempéré dans le fer ardent de la lutte et de son corollaire la résistance.
 
Pour son patriotisme et pour son nationalisme, le Président Habré fut seul contre le reste du monde dans un monde où de plus en plus les dirigeants du Sud s’aplatissent si facilement face aux injonctions politiques et économiques injustes du Nord au grand dam des intérêts vitaux et stratégiques des populations du Sud.
 
C’était dans un contexte où l’Occident employant tous ses moyens stratégiques et ses armadas et en cela épaulé par la Libye, le Soudan et les nègres de maison que le Président Hissein Habré était parti en ayant préféré laisser le Tchad dans une situation relativement stable. Aujourd’hui 31 ans plus tard, il est rappelé vers son Seigneur. Mais il est rappelé vers son Seigneur en ayant toujours gardé tenaces sa fierté, sa conscience patriotique et son amour-propre pour n’avoir point servi le Tchad sur un plateau d’argent à ses ennemis et notamment aux prédateurs financiers et économiques du pays.
 
Donc, au regard de toutes ces raisons susmentionnées, nous pouvons tirer les légitimes et objectives considérations suivantes sur l’homme : il fut intègre et incorruptible, digne et fier, patriote et nationaliste, courageux et téméraire, travailleur et exigeant, instruit et cultivé, héros et libérateur, résistant et vainqueur. L’homme n’aura pas, pour ainsi dire, vécu inutilement. Il y’a apporté, considérablement, sa part de lumière sur la grande phare qui éclaire la longue marche de ce monde.
 
L’homme est parti mais son combat, sa lutte et ses œuvres demeureront à jamais dans la postérité. La jeunesse Tchadienne en particulier et celle Africaine en général, auront tout à gagner à s’inscrivant dans la dynamique du noble sentier de la résistance et de pouvoir ainsi vaincre la couleuvre tentaculaire qu’est la Françafrique qui n’a semé et qui continue toujours de semer mort, désolation, tristesse, chaos, pillage, vol, humiliation et bradage sur le continent africain depuis le début des années 60.
 
LA LUTTE CONTINUE ! 
LE COMBAT CONTINU !
LES PATRIOTES TCHADIENS VAINCRONT !
LES PATRIOTES AFRICAINS VAINCRONT !
 
HISSEIN HABRÉ VA EN PAIX !
QUE LE PARADIS SOIT VOTRE DEMEURE ÉTERNELLE !
 
Brahim Oguelemi,
Dakar le 24 août 2021, depuis l’Hôpital Principal.
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1.Posté par Me François JURAIN le 25/08/2021 10:09
Je pense que l'histoire retiendra aussi que ce petit Monsieur fut un dictateur, un tyran.
Elle retiendra aussi les dizaines de milliers de personnes, qui ont disparu, qui ont été violées, torturées, pour la seule et unique raison que soit ils n'étaient pas d'accord avec lui (ce qui s'appelle la démocratie), soit ce sinistre individu supposait que ses malheureuses victimes pouvaient ne pas être d'accord avec lui.
Mais l'histoire retiendra aussi que suite à toutes ses années de règne sans partage, cette dictature de sang et de fer, ce petit soit disant gouvernant qui en fait n'était rien qu'un dictateur sanguinaire, il aura laissé le pays qu'il aurait dû avoir l'honneur de diriger, dans un état de délabrement lamentable.
Sans aucun doute, l'histoire ne manquera pas de faire mention que ce sinistre personnage aura été condamné pour crimes contre l'humanité, entre autre, qu'il n'a même pas eu le courage (qualité dont il a été dépourvu toute sa vie) d'avoir le moindre mot, le moindre regard, le moindre signe de compassion pour ses victimes, ce qui le conforte dans sa position de bourreau sanguinaire et sans scrupule.
Ce tyran a eu la chance de mourir en prison. Toutes ses victimes, elles, n'ont pas eu cette chance. elles n'ont eu droit qu'à un vague ensevelissement, dans une terre inconnue, ayant pour seul but de cacher les crimes perpétrés. Toutes les femmes violées, n'auront pour seul cadeau de ce monstre, que leur traumatisme à vie, irréparable.
Si ce bourreau avait la moindre posture de chef d'Etat, ce pour quoi il s'est pris pendant des décennies, il aurait dû, et c'est la moindre des choses, respecter les décisions de justice rendues à son encontre: il ne l'a jamais fait, se plaçant au dessus des lois.
Dans les évangiles, il est dit: "même les monstres sont des créatures de Dieu"
Alors, respectons en l'augure, et le seul sentiment que l'on puisse ressentir, devant la dépouille , c'est un sentiment d'indifférence, et c'est déjà beaucoup lui accorder.
Il a voulu mépriser la justice des hommes, il n'échappera pas à la justice divine.
Et le mieux que l'on puisse faire, devant un tel individu coupable reconnu de telles monstruosités, c'est de faire de sa mort un non évènements.
Ce Monsieur aura été indigne toute sa vie: qu'au moins, sa famille, ses proches, ses partisans, puisqu'il y en a, aient la décence, ne serait-ce que pour les victimes reconnues qui ont toujours fait preuve d'une grande dignité, d'enterrer leur mort dans la plus stricte non seulement intimité, mais surtout discrétion.
Me François JURAIN

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