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France: le parquet demande la relaxe de la patronne du FMI Christine Lagarde

Jeudi 15 Décembre 2016

Le parquet a requis jeudi la relaxe de la patronne du FMI, Christine Lagarde, accusée par la justice française d'avoir permis par négligence un détournement de fonds publics de 400 millions d'euros lorsqu'elle était ministre de l'Economie

Le procureur général a estimé que les charges propres à fonder une condamnation pénale de Christine Lagarde n'étaient pas réunies et a demandé à la Cour de justice de la République (CJR), une juridiction d'exception, de l'innocenter.

Le parquet était hostile au principe même d'un procès de l'ancienne ministre de l'Economie et des Finances (2007-2011), mais les magistrats instructeurs étaient passés outre.

Les audiences n'ont pas conforté une accusation bien faible, voire incantatoire, a estimé le représentant du ministère public, alors que Christine Lagarde restait impassible. Elle risque jusqu'à un an de prison et 15.000 euros d'amende.

La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) est jugée depuis lundi à Paris pour négligence dans sa gestion du règlement d'un conflit entre l'homme d'affaires Bernard Tapie et l'ancienne banque publique Crédit Lyonnais.
 
Le ministère de l'Économie et des Finances a permis en 2007 un arbitrage privé qui, l'année suivante, a accordé à M. Tapie plus de 404 millions d'euros, pris sur les deniers publics. Cette décision a été annulée l'année dernière, la justice civile estimant qu'elle était entachée de fraude.

Le procureur général a relevé le caractère atypique de ce procès dans lequel il n'y a pas eu à proprement parler d'accusation contre la directrice générale du FMI. Pour lui, il faut se garder de confondre négligence pénale et mauvais choix politique.

A l'inverse du parquet, les magistrats instructeurs de la Cour avaient estimé que Christine Lagarde devait répondre devant des juges de sa précipitation, de son incurie, pour avoir autorisé le recours à l'arbitrage privé, puis d'avoir renoncé en juillet 2008, un peu vite selon les enquêteurs, à engager un recours.

Les enquêteurs lui reprochent aussi de s'être trop reposée sur ses collaborateurs et d'avoir ignoré les alertes de certains services du ministère de l'Economie.

Un ancien haut responsable du ministère, Bruno Bézard, a notamment mis en cause mercredi l'ex-directeur de cabinet de Christine Lagarde, Stéphane Richard. M. Bézard a affirmé que l'actuel PDG du groupe de télécommunications Orange voulait quoiqu'il arrive aboutir à un arbitrage en raison de sa compréhension assez poussée des intérêts de M. Tapie.

M. Richard, qui n'est pas venu témoigner devant la CJR, est inculpé, avec Bernard Tapie et quatre autres protagonistes, dans un autre volet de l'affaire.

La défense plaide vendredi. La décision de la Cour devrait tomber lundi.
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