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France: au tribunal, le récit d’un entraînement jihadiste en 3 jours en Syrie

Lundi 24 Février 2020

« La formation est terminée »: après trois jours d’entraînement à la Kalachnikov en Syrie en 2015 avec le coordinateur des attentats jihadistes du 13 novembre 2015, Reda Hame était considéré comme opérationnel pour une attaque en Europe, a-t-il expliqué lundi à son procès à Paris.
 
Cet ancien technicien en informatique de 34 ans est jugé pour « participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un crime d’atteinte aux personnes ».
 
En juin 2015, il est parti en Syrie pour rejoindre le groupe Etat islamique, est resté huit jours sur place: pendant trois jours, Abdelhamid Abaaoud, l’un des cerveaux des attentats du 13-Novembre qui ont fait 130 morts à Paris et Saint-Denis, l’a formé à la Kalachnikov.
 
« On partait tous les deux dans son pick-up, à 50 kilomètres de Raqqa », pour s’entraîner, a raconté Reda Hame. « Ce qu’on me demandait de faire n’était pas excessivement difficile, pas très technique ». Abdelhamid Abaaoud recherchait « l’efficacité », a expliqué l’accusé: « faire le plus grand nombre de victimes possible, c’était ça l’efficacité », a rebondi la présidente Xavière Simeoni.
 
Reda Hame a eu un entraînement express. Abdelhamid Abaaoud « m’a dit après trois jours: c’est parfait, la formation est terminée ». « Vous étiez opérationnel? » a interrogé la présidente. « Oui. (...) A l’époque j’étais capable de me servir d’une Kalachnikov », a répondu Reda Hame.
 
Sa mission: « combattre jusqu’à ce que les policiers viennent » puis mourir en martyr en étant tué par un policier. Abdelhamid Abaaoud lui avait demandé de « tirer dans la foule », « par exemple dans un concert de rock ». Il l’a raccompagné à la frontière turque et lui a donné 2.000 euros et 500 dollars en liquide.
 
L’accusé, arrêté après son retour à Paris en août 2015, encourt 20 ans de réclusion. Il assure avoir fait semblant d’accepter ce projet meurtrier, sous la menace, afin de sortir du « bourbier » syrien et de rentrer en France.
 
Abdelhamid Abaaoud aurait dit à Reda Hame que s’il refusait la mission, il donnerait son passeport à un autre jihadiste. « Il n’y avait pas d’autre issue », selon l’accusé, qui affirme que « jamais de la vie » il n’aurait fait de mal à quelqu’un. « Quand j’ai vu ce qu’ils faisaient contre des civils, je me suis dit: " Ils sont tarés " ».
Le procès doit se terminer mardi.
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