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Empêtrée dans le scandale des violences conjugales, la Maison Blanche riposte

Lundi 12 Février 2018

Plusieurs responsables de la Maison Blanche ont défendu dimanche la gestion par l'exécutif des scandales de violences conjugales ayant entraîné la démission de deux collaborateurs cette semaine, au lendemain d'une déclaration de Donald Trump évoquant des vies "détruites" par des accusations infondées.

"Je pense que le président, comme nous tous, a été choqué et perturbé par ces accusations", a déclaré sur ABC Kellyanne Conway, conseillère de M. Trump, au sujet de Rob Porter qui a été contraint de démissionner mercredi de son poste de secrétaire du personnel de la Maison Blanche.

Il est accusé par deux ex-épouses d'agressions physiques et d'abus psychologiques, ce qu'il nie.

"Je n'ai aucune raison de ne pas croire les femmes", a ajouté Mme Conway, cette fois sur CNN. "Ce n'est pas le Rob Porter avec lequel nous avons travaillé à la Maison Blanche mais une fois que vous avez vu les accusations, les preuves, discuté avec (la police fédérale) FBI, c'était très clair et il a démissionné très rapidement".

"Nous laissons le bénéfice du doute aux gens", a-t-elle dit pour justifier le soutien prolongé de l'exécutif à M. Porter.

Comme elle, le conseiller parlementaire de la Maison Blanche Marc Short a défendu le secrétaire général de la Maison Blanche John Kelly, sur la sellette depuis que plusieurs médias ont écrit qu'il connaissait les détails depuis novembre.

"Le général Kelly a appris l'ampleur de la nature des accusations mardi soir, M. Porter a présenté sa démission mercredi matin", a souligné M. Short sur NBC, relevant que le quadragénaire "a fait du bon travail (...) mais il ne peut y avoir aucune tolérance pour les violences domestiques, aucune tolérance pour la violence contre les femmes".

Pour le représentant démocrate Sean Patrick Maloney, qui occupait le poste de M. Porter sous Bill Clinton, il "ne fait aucun doute" que John Kelly était au courant. "Il est dedans jusqu'au cou (...) et il a choisi de l'ignorer", a-t-il dit sur ABC.

A l'instar du porte-parole adjoint Raj Shah qui reconnaissait jeudi que la Maison Blanche aurait pu mieux gérer cette affaire, M. Short a évoqué un "probable manque de communication entre différents rouages" de l'exécutif.

Le New York Times affirmait vendredi soir que le président était furieux contre John Kelly et qu'il lui cherchait un successeur.

- 'Confiance' en Kelly -

Selon le journal, plusieurs candidats sont envisagés, en premier lieu Mick Mulvaney, directeur du budget de la Maison Blanche.

Interrogé sur Fox News, M. Mulvaney a affirmé dimanche ne pas avoir parlé avec M. Kelly de son poste. "Je ne pense pas que ce soit un problème", a-t-il relevé.

Mme Conway a elle précisé que le président républicain lui avait demandé samedi soir de dire qu'il avait "toute confiance" en M. Kelly et qu'il "ne cherche pas activement de remplaçant".

Le scandale a enflé avec la démission vendredi d'un second employé, également accusé de violences conjugales. David Sorensen, chargé de la rédaction des discours, nie lui aussi les accusations de son ex-femme.

Et encore davantage lorsque le président a semblé de nouveau apporter son soutien aux accusés, sans même avoir de mots pour les victimes.

"Des gens voient leur vie détruite et brisée par de simples accusations. Certaines sont vraies et certaines sont fausses. Certaines sont vieilles et certaines sont récentes", a-t-il tweeté samedi. Un tweet à prendre comme un commentaire "au sens large", selon Mme Conway.

Dimanche, comme souvent mais sans faire référence explicitement à quoique ce soit, le président s'en est pris aux médias sur Twitter: "Il se passe tellement de bonnes choses pour les USA et les médias Fake News ne veulent pas s'y intéresser. Encore et toujours les mêmes histoires négatives!".

M. Trump pense-t-il que Rob Porter soit innocent? Il "est très perturbé par ce qui est arrivé à Rob, il est déçu et je pense qu'il estime que la démission est appropriée", a répondu M. Short.

Mais pour la représentante démocrate Jackie Speier, "le nouveau mantra est +on croit les femmes+ et il est bloqué dans +je crois les hommes+". "A ce stade, on ne peut plus rien faire pour lui", a-t-elle déclaré au Washington Post.

Le président s'est déjà attiré de vives critiques en soutenant Roy Moore, candidat républicain malheureux à une élection sénatoriale et accusé d'agressions sexuelles sur mineure, ou encore le journaliste Bill O'Reilly, licencié de Fox News après des accusations de "relation sexuelle non consentie".

Donald Trump, lui-même accusé de harcèlement sexuel par plusieurs femmes, a été enregistré en 2005 tenant des propos crus sur la façon dont il traite les femmes.
 
 
 
 
 
 
 
 
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