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EDWARD SNOWDEN : Une campagne internationale pour demander sa grâce

Vendredi 16 Septembre 2016

EDWARD SNOWDEN : Une campagne internationale pour demander sa grâce
Une coalition de défenseurs des droits de l’homme a lancé, mercredi 14 septembre, une campagne internationale visant à obtenir une grâce présidentielle pour le lanceur d’alerte américain Edward Snowden.

L’American Civil Liberties Union (Aclu), Amnesty International et Human Right Watch ont présenté, lors d’une conférence de presse, une lettre ouverte à Barack Obama accompagnée d’une pétition demandant au président américain d’accorder son pardon à l’ancien employé de la NSA, réfugié depuis juin 2013 en Russie.
 
Sur le site PardonSnowden.org, les internautes peuvent envoyer un message type au président américain. « Les actions de Snowden, et les enquêtes journalistiques récompensées par le prix Pulitzer qui ont suivi, ont lancé le débat sur la surveillance gouvernementale le plus important depuis des décennies, et ont amené des réformes dont continuent à bénéficier notre sécurité et notre démocratie », est-il écrit. « Il est clair que la démocratie américaine a bénéficié des actions de Snowden et je suis sûr qu’on se souviendra de lui comme d’un lanceur d’alerte et d’un patriote. Je vous presse d’utiliser les pouvoirs que vous octroie l’article II, section 2 de la Constitution américaine pour gracier Edward Snowden », conclut la lettre.
 
La campagne avait, dès son lancement, reçu les soutiens de nombreuses personnalités telles que le cofondateur d’Apple Steve Wozniak, les musiciens Peter Gabriel, Michael Stipe et Jean-Michel Jarre, les réalisateurs Michael Moore et Laura Poitras ou encore les acteurs Danny Glover et Daniel Radcliffe.

Les autorités américaines ont cependant très rapidement réagi en fermant la porte à tout espoir de solution à court terme. Dès le 14 septembre, le responsable de la presse de la Maison Blanche, Josh Earnest, a estimé que cette demande « n’avait aucun sens car Edward Snowden n’est pas un lanceur d’alerte ».

Le lendemain, c’est un comité de la Chambre des représentants sur les renseignements qui rendait les conclusions d’un rapport accusant Edward Snowden d’avoir « causé d’énormes dommages » à la sécurité du pays. Ce comité bipartisan n’a en fait publié qu’un résumé de trois pages de son rapport de 36 pages, censurées pour des raisons de sécurité nationale. Pour les élus américains non plus, Edward Snowden « n’est pas un lanceur d’alerte ». Le rapport s’attaque également au curriculum vitae de l’ex-informaticien de la NSA, affirmant par exemple que celui-ci a exagéré son rôle au sein de l’agence. Des accusations démenties par l’intéressé.
 
La publication quasi simultanée de la pétition en faveur d’Edward Snowden et du rapport de la Chambre des représentants n’est pas un hasard. Elle intervient alors que sortait cette semaine sur les écrans de cinéma le film Snowden, réalisé par Oliver Stone, qui devrait encore renforcer son image de héros et de lanceur d’alerte au sein de l’opinion publique américaine.
 
 
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