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Dialogue national de Macky Sall : un piège à cons.

Dimanche 10 Mars 2019

Proclamé vainqueur par le Conseil Constitutionnel, le chef de la coalition Benno Bokk Yakaar Macky Sal ldécide enfin de sortir de son mutisme pour lancer un appel ouvert à toutes les forces vives de la nation pour discuter de toutes les questions brûlantes qui interpellent la société. Certains peuvent être tentés de dire enfin. L’heure de la réconciliation nationale a sonné et gare aux nihilistes qui s’obstinent à la confrontation et au rejet de l’appel de Macky Sall.
 
Dialoguer, c’est bien. Mais, sous quelle forme voire sous quelle modalité et avec qui ? Le pouvoir de Macky Sall a habitué aux citoyens l’annonce de dialogue national en grande pompe et en mobilisant toute la République et au finish une déception voire une désillusion déconcertante. Dialoguer consiste pour le régime de Macky à seulement calmer le jeu politique et bercer d’illusion les acteurs politiques qui estiment à tort ou à raison qu’il est encore possible de nouer un dialogue fécond avec les gens de l’APR et de Benno Bokk Yakaar en vue de reconstruire les liens défaits et de défendre l’intérêt général du pays de la Teranga.
 
Toutefois, malgré la volonté affichée par certains acteurs politiques, membres de la société civile ou de dignitaires religieux ou coutumiers en vue de pacifier l’espace politique et d’appeler à un sursaut national voire patriotique afin de relever le défi du développement économique ou de la cohésion  sociale malmenée depuis un certain temps, il demeure un passif important à régler mieux une question préjudicielle à résoudre à savoir la fiabilité de la parole de Macky Sall avant de cautionner un éventuel dialogue national.
 
En effet, personne n’a oublié les dérives et les provocations de Macky Sall durant son septennat. Que Macky Sall regrette devant toute la nation ses faits et gestes qui ont fini par ternir l’image de notre modèle de consensus démocratiqueayant trait aux questions politiques, mais également son immixtion voire son instrumentalisation de la justice sénégalaise à des fins politiciennes en vue de détruire la carrière de ses adversaires politiques !
 
Qui dit instrumentalisation de la justice à des fins politiciennes doit nécessairement penser à monsieur Khalifa Ababacar Sall.  La carrière politique de l’ancien maire de Dakar a  été jetée en pâture par la volonté d’un seul homme, Macky Sall.  Des méthodes ignobles ont été utilisées par Macky Sall et sa bande de thuriféraires zélés pour humilier monsieur Khalifa Ababacar Sall afin de permettre à la mouvance présidentielle Benno Bokk Yakaar d’avoir les coudées franches pour torpiller le processus électoral. Le pouvoir de Macky Sall a dépouillé le maire de Dakar Khalifa Ababacar Sall de toutes ses fonctions politiques obtenues grâce à la confiance de nos concitoyens. Agiter son élargissement de prison voire pourquoi pas lui accorder sur le tard l’armistice après avoir sciemment planifié son emprisonnement, relève d’un calcul cynique.  Même Moustapha Cissé Lô, a révélé à toute la nation que le maire de Dakar a été écarté du jeu politique en vue de permettre à son mentor d’obtenir plus facilement un second mandat dès le premier tour de l’élection présidentielle du 24 Février 2019.
 
Le maire de Dakar, monsieur Khalifa Ababacar Sall ne doit rien à Macky Sall. Il a été injuste emprisonné.  Que Macky Sall prenne ses responsabilités afin de mettre un terme à cette injustice ! Le maire de Dakar, monsieur Khalifa Ababacar Sall a eu raison sur le régime de Macky Sall sur le caractère inique de son emprisonnement. Il a fait et continue à faire  preuve de courage et d’endurance contrairement à notre apprenti-dictateur qui préfère de loin la mort que la prison. Respect à monsieur Khalifa Ababacar Sall. La vérité triomphera toujours sur le mensonge et le faux.
 
Dites-nous, messieurs de la mouvance présidentielle Benno Bokk Yakaar et autres affidés du régime, le moment venu, votre homme Macky Sall pourra-t-il regarder droit dans les yeux monsieur Khalifa Ababacar Sall sans éprouver la moindre gêne voire sans ressentir de la honte après avoir jeté dans la pâture son honorabilité. Macky Sall a été cruel et injuste avec son ancien allié le maire de Dakar, monsieur Khalifa Ababaca r Sall.
 
Personne dans ce pays n’est amnésique à moins qu’il ou qu’elle soit de mauvaise foi au point d’oublier sa gestion dictatoriale des dossiers économiques qui intéressent voire affectent le devenir de tous nos compatriotes. Nous avons tout entendu sur ces sujets. Un mépris dans le discours en niant même la compétence et la qualité des acteurs politiques de l’opposition à se prononcer sur la question de nos ressources énergétiques comme si lui seul était compétent en la matière. Et puis, puisque que tout a été décidé sur la répartition de nos ressources pétrolières, gazières et minières à des entreprises étrangères dans des conditions opaques, pourquoi inviter maintenant les autres acteurs à venir discuter sur des questions déjà tranchées par le prince. J’allais oublier. Notre homme est géologue de formation.
 
Le roi de la cour de Benno Bokk Yakaar, vu l’indifférence de beaucoup de nos concitoyens à sa réélection obtenue par des moyens illégaux, tente un jeu de séduction en vue de s’offrir un quitus moral pour masquer le dégoût voire le rejet de beaucoup de nos compatriotes lésés dans l’exercice de leurs droits et libertés à son égard. Nos compatriotes ont compris le jeu machiavélique de Macky Sall. Son appel à un dialogue national n’est motivé seulement que par des considérations partisanes et politiciennes.
 
Réunir l’opposition sénégalaise sortie des urnes de l’élection présidentielle du 24 février 2019 autour d’une table en vue de discuter de tout, est une autre manière de l’amener à accepter les résultats de l’élection  et à le reconnaître comme président.  C’est cette quête de légitimité que Macky Sall cherche à obtenir par tous les moyens auprès des quatre candidats, qui ont à l’unanimité rejeté les résultats proclamés par le magistrat Demba Kandji et confirmés par le Conseil Constitutionnel.
 
Une victoire contestée par les quatre candidats de l’opposition laisse des traces indélébiles dans la conscience de Macky Sall. C’est un crime de lèse-majesté qui importune le roi de la coalition Benno Bokk Yakaar au point qu’il accepte d’organiser un dialogue national exclusif qu’il a  toujours refusé de conduire à son terme en vue de défendre l’intérêt général pour des considérations partisanes et de calculs politiciens. N’est-ce pas lui qui disait aux citoyens sénégalais qu’il veut réduire l’opposition à sa plus simple expression ? Une opposition tétanisée et combattue avec des moyens ignobles. Venir maintenant appeler au dialogue à cette opposition qui a tout vudes dérives, des magouilles, des provocations irresponsables, relève de la tortuosité et d’une surenchère politicienne pitoyable qui n’honore pas l’homme.
 
Cependant, ce n’est pas une nouveauté. Macky Sall est coutumier de tels agissements. La politique se réduit pour lui à un jeu de dupes et tous les moyens sont bons pour arriver à ses fins même au prix d’une certaine imposture. Macky Sall n'est pas un homme fiable, qui inspire et à qui les citoyens sénégalais peuvent se fier sur des questions ayant trait à la transparence et à la loyauté. Aujourd’hui, au Sénégal, quels sont les patriotes qui sont prêts à accorder le bénéfice du doute à Macky Sall ? Qu’ils sortent du bois et nous disent pour quelle raison maintenant nos compatriotes doivent tout oublier des reniements de Macky Sall et lui tendre la main pour se faire rouler de nouveau dans la farine ?
 
Macky Sall n’est ni démocrate ni républicain encore moins patriote. C’est juste un apprenti-dictateur qui cherche à faire peur à nos compatriotes qui dénoncent sa méthode de gestion du pouvoir, qui abuse à volonté de ses prérogatives pour violer encore et toujours nos droits et libertés  voire qui menace la cohésion sociale du pays de la Teranga.
 
Que faut-il également penser de son appel à ses deux prédécesseurs Abdou Diouf et maître Abdoulaye Wade ? S’agissant de son conseiller et guide en la personne de monsieur Abdou Diouf, en quoi peut-il être de bonne foi, un acteur clé d’un dialogue national à mettre en œuvre alors qu’il n’a pas bougé d’un doigt pour apporter un soutien de taille au PS, miné de toutes parts par des dissensions qui ont fini à  prendre le dessus sur l’héritage de Senghor ?
 
Au plus, Abdou Diouf n’est pas l’homme de la situation. Personne dans ce pays surtout la « jeunesse malsaine » d’alors n’a oublié sa gestion catastrophique du pays qui ressemble à bien des égards à un saut dans le vide. Cet homme est un étranger parmi nous et qui continue à profiter du système d’accaparement systématique de nos deniers publics qui a mis le pays à genoux.
 
S’agissant de maître Abdoulaye Wade,  est-ce une farce de mauvais goût pour deux  hommes qui ne sont nullement ménagés durant tout le septennat de Macky Sall ou est-ce la paix des braves voire le deal sciemment orchestré en vue de torpiller le processus électoral ? Accepter la main tendue de Macky Sall, c’est donner raison à tous ceux et à toutes celles qui ont pensé que maître Abdoulaye Wade est l’allié naturel de Macky Sall depuis le début et ce malgré ses menaces d’empêcher la tenue de l’élection présidentielle du 24 février 2019 et au final son appel au boycott afin de permettre la réélection de Macky Sall et de favoriser le retour en grâce de son fils Karim Meissa Wade dans le jeu politique par le biais d’une loi d’amnistie. Personne n’est dupe de ce jeu de politiciens. Le couronnement du grand deal international s’approche au grand jour et toujours sur le dos du peuple et de la défense de ses intérêts.
 
Cet appel au dialogue national est juste une échappatoire pour Macky Sall et son régime afin de taire table rase sur tous les scandales financiers qui ont gangrené sa gestion scabreuse de nos deniers publics. La réconciliation nationale doit nécessairement passer pour les gens du pouvoir et de leurs alliés par un oubli total des dérives du septennat de Macky Sall. Au plus, l’accord qui sera signé par les parties engagées à ce spectacle aura uniquement pour finalité de montrer voire d’indiquer à nos compatriotes que les acteurs politiques sont tous pareils et pour le partage du pouvoir voire des privilèges, ils sont prêts à toutes sortes de compromissions sur le dos du peuple.
 
Les candidats de l’opposition Idrissa Seck et Ousmane Sonko doivent continuer leur chemin, refuser de répondre à l’appel de Macky Sall. Nos compatriotes qui ont voté pour le camp de l’opposition ont tourné définitivement  la page Macky Sall.  Nos compatriotes ont un œil sur vous et sur vos agissements. Et surtout, ne trahissezpas la confiance de vos électeurs. Le jugement de l’histoire sera fatal sur vous. Ayez le courage de décliner cette invitation et refusez de prêter le flanc à l’appel intéressé d’une certaine aristocratie maraboutique et de politiciens à la recherche de prébendes. Parcourez le pays et expliquez à nos compatriotes la nécessité de changer le modèle de gouvernance en vigueur au Sénégal depuis l’indépendance si nous voulons et souhaitons sortir du sous développement endémique avec son cortège de corruption, de népotisme,  de détournement de deniers publics et d’impunité.
 
C’est le seul combat à porter voire à mener avec courage et responsabilité auprès de nos compatriotes afin de déconstruire les goulots qui étranglent et maintiennent le pays dans la servitude, le déni. Tout le reste n’est que du marchandage entre politiciens professionnels et autres personnalités pour le partage du gâteau Sénégal alors que la moitié de la population vit dans une extrême précarité.
 
massambandiaye2012@gmail.com
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1.Posté par Me François JURAIN le 21/03/2019 18:28
Un dialogue, cela ne se refuse pas, si l'on est tolérant.
Mais on ne peut pas dialoguer avec n'importe qui.
Moi, si celui qui me vole mon portefeuille me propose un dialogue, j'accepte, mais j'y mettrai comme préalable, ce qui me semble normal, qu'ilme rende mon portefeuill( intact si possible).
Monsieur Macky SALL propose un dialogue: mais qui est Monsieur Macky SALL,?
Un président de la république se doit d'être le président de tous un peuple, en l'occurrence le Président de tous les sénégalais: ce n'est pas le cas, puisqu'il est toujours Président d'un parti politique (le sien). Donc, ce dialogue a eu lieu, les élections sont passées, les différents partis politiques ont dialogué, les élections se sont bien déroulées, normal, puisqu'elles reposées sur un processus électoral considérablement entaché, l'élection a eut lieu, le roi a été élu sans bravoure, puisque de 64% il est retombé à 58%, mais il est élu: donc, qu'il gouverne!
On ne dialogue pas avec n'importe qui. Aller dialoguer avec quelqu'un qui, dès sa première élection, a trahi le peuple en reniant toute sa profession de foi, la base même de ceux qui ont voté pour lui, un "démocrate" qui n'a eu de cesse d'instrumentaliser la justice pénale, afin de la mettre à sa botte et à ses ordres, qui a anéanti tous les contre-pouvoirs indispensables dans toute démocratie qui se respecte, à savoir la cour des comptes,l'Ofnac, qui a protégé ses amis délinquants, qui a mnigencé avec son propre frère, alors allié à un homme d'affaire peu recomandable, quia vendu des biens publics avec ces deux compères, dans des conditions plus qu'obscures, ect...ect...ect... comme je pense être tolérant, je ne refuse pas le dialogue, mais pour le moins, je me méfie quelque peu, d'autant que, si il y a dialogue, cela devra déboucher sur un concensus, signé et engageant toutes les parties: pendant sept ans, le gouvernement de Monsieur Macky SALL n'a fait que signer des accords avec toutes les catégories professionnelles ou autres, qu'ils n'ont jamais respecté, sauf sous la contrainte, et il aura fallut un mort à Gaston Bergé, par exemple, pour que l'accord signé soit respecté (jusqu'à quand?)
Alors, dialogue, oui, pourtquoi pas, mais avec des préalables indispensables:
Démission de son poste de président de son parti politique;
Démission de l'UMS, tant pour lui que pour son ministre de la justice qui n'ont strictement rien à faire dans cette noble institution.
Libération des prisonniers politiques pour lesquels les droits n'ont pas été respectés.
A ce stade, n'en demandons pas trop, le principe du dialogue peut être accepté, mais sous une autre condition:
Sur quoi va porter le dialogue? quel est l'ordre du jour?
et puis, parce que ce dialogue concerne tous les citoyens, dans leur vie courante, pourquoi ne pas téléviser les débats?
Nous sommes loin de la réunion de ces quelques conditions qui m'apparraissent élémentaires, et pourtant, le Président Macky SALL a un réel besoin de ce dialogue, et se poser en homme d'ouverture, car les nuages ne vont pas manquer de s'amonceler au dessus de sa tête:
-Nuages économiques, la dette est abyssale, et si les années passées étaient les périodes d'emprunt à tout va, la période qui suit risque bien d'être celle du remboursement obligatoire et forcené. Et le gouvernement ne pourra plus se gausser, en disant" c'est nous qui empruntons, c'est vous qui remboursez!' pas sur que le peuple ait le sens de l'humour assez large pour continuer d'accepter cela...
Tous les investissements improductifs, construits à grand frais de sur facturation et autres montage opaques, vont agrandir le trou, à la vitesse grand V.
L'économie sénégalaise est une économie largement subventionnée: le riz, l'essence, l'électricité...jusqu'à quand l'état pourra payer la facture, et si il le fait, ce sera au détriment d'e corporations étatiques qui ne verrons pas leur salaires, leur bourses, ect... grands mouvements sociaux en perspective.
Quand aux prêteurs, et bien, ils n'ont aucun souci à se faire, et c'est bien pour cela qu'ils prêtent à tout va! ils se paieront sur les matières premières à venir, gaz, pétrole.
Rajouter à cela que si officiellement 58% des sénégalais sont pour Macky SALL (à mon avis, plutôt 51%, mais acceptons le verdict des urnes) presqu'une moitié est contre.
Tous les ingrédients sont donc réunis pour avoir cinq années sombres et très agitées...
Alors, oui, le dialogue sera impératif, mais avant toute chose, il faut que les impétrants apprennent à dialoguer, surtout du côté de l'Avenue Senghor...C'est pas gagné!
Me François JURAIN

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