Le candidat Thierno Alassane Sall va saisir le Conseil constitutionnel d’une requête pour « constater et remédier à la carence du président de la République » pour son refus de fixer la date de l’élection présidentielle. Selon le parlementaire, Macky Sall viole la « décision no 1/C/2024 du 15 février 2024 » lui enjoignant d’organiser ‘’dans les meilleurs délais’’ le scrutin qui devait avoir lieu ce dimanche 25 février. A ce propos, TAS considère le « dealogue » annoncé par le chef de l’Etat comme un parachèvement du « coup d'État constitutionnel qui se déroule depuis le 3 février 2024. »
Intervenant sur ses plateformes des réseaux sociaux après l’interview du président de la République avec deux médias gouvernementaux et deux autres privés, Thierno Alassane Sall dénonce la tenue de ces rencontres de lundi et mardi prochains suscitées par le chef de l’Etat pour trouver « un consensus » autour d’une date pour la tenue de la presidentielle.
L’objectif de Macky Sall est d’organiser la mésentente » entre ceux qui vont dialoguer pour arriver à « une absence de consensus » sur la date de l’élection présidentielle, explique Thierno Alassane Sall. Une situation dont il profiterait pour « imposer ses desiderata » que sont la manipulation de la liste des candidats déjà établie par le Conseil constitutionnel et la prorogation de son mandat « par une interprétation abusive de l’article 36-2 de la Constitution ». Ce stratagème lui permettrait ensuite de rester en place jusqu’á la passation de pouvoir avec son successeur.
Par ailleurs, Thierno Alassane Sall note qu’avec son projet d’amnistie le président Macky Sall se soucie d’abord de lui-même et de sa famille, de son avenir et de la sécurité judiciaire de ses proches après le 2 avril 2024. Il rappelle que le chef de l’Etat a fait incarcérer « sans états d’âme » et durant plusieurs années plusieurs centaines de personnes dont il se plait à faire libérer certaines depuis la semaine dernière.
Aujourd’hui, poursuit l’ancien ministre du Pétrole, Macky Sall est juste « pleinement conscient des dossiers sensibles qui l’attendent, notamment ceux liés au pétrole et aux fonds Covid ». C’est pourquoi « dealer avec lui pour reporter les élections et amnistier à grande échelle serait trahir le sacrifice des jeunes morts pour s’être opposés au report de l’élection », avertit Thierno Alassane Sall. [IMPACT.SN]