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De la classe et de la retenue, messieurs de l’APR : un pays, on ne le dirige pas n’importe comment !

Dimanche 20 Décembre 2020

Le Président Macky Sall lors de la campagne électorale de février 2019 à Saint-Louis
Le Président Macky Sall lors de la campagne électorale de février 2019 à Saint-Louis
Ils sont nombreux, les Sénégalais à ne plus reconnaître ce pays tant vanté pour sa démocratie, son sens de la mesure et du dialogue constructif. Avant, on dialoguait pour trouver des solutions consensuelles à même de renforcer le système démocratique. Tout le contraire de ce que l’on observe aujourd’hui avec en toile de fond le désir de ruser pour atteindre des objectifs politiciens à mille lieux des préoccupations fondamentales des populations. L’habillage conceptuel et théorique, avec des mots qui font tilt, peut abuser plus d’un, mais à force de gratter pour regarder sous le vernis, on se rend compte que beaucoup d’initiatives prises par le parti-Etat, APR, n’ont pour  unique finalité que de  conforter le pouvoir dans son désir et son vouloir de se pérenniser à tout prix. Et cela par tous les moyens, quitte à faire des entorses graves à la morale et à l’éthique.
 
C’est navrant et triste ce qui se passe dans ce pays depuis 2000. Le constat est là : toutes les institutions censées contrebalancer un tant soit peu la toute-puissance boulimique de l’Exécutif n’arrivent plus à jouer correctement leur rôle. L’Exécutif déroule comme bon lui semble un agenda dont les relents politiciens n’échappent à personne. Et le dernier en date de ces manigances et autres subterfuges, objet de controverse dans le pays, est cette sortie inopportune, maladroite,  à la limite même, inintelligente de ce ministre, disant à qui veut l’entendre que la ville de Dakar n’a pas sa raison d’être. Cette déclaration qui a surpris plus d’un, masque la peur bleue de ceux-là qui nous dirigent de voir encore, Dakar, tomber sous l’escarcelle de l’opposition. De fait, il faut chercher des alibis technico-politiciens pour essayer de justifier cette énième entorse aux bonnes pratiques. Et dans tout cela, messieurs de l’APR, où est l’élégance républicaine ? L’élégance tout court !
 
Vous seriez porteurs de cette belle vertu, vous ne croirez pas ou feindrez  de croire que la politique est un jeu d’enfants dans lequel on peut tout se permettre. L’essentiel, c’est d’arriver à ses objectifs, fussent-ils contraires aux intérêts de toute la communauté.
 
Non, messieurs de l’APR, le management d’un pays, c’est du sérieux. Il ne doit nullement obéir à des logiques d’accaparement pour les seuls membres du clan. Il ne doit pas aussi être une entreprise de déconsolidation permanente des acquis démocratiques.
 
A ce stade de ma réflexion, je ne peux m’empêcher de m’arrêter un peu et d’interroger la politique, cette belle activité humaine dans ce qu’elle a d’élévation morale, de dignité, de gloire, en contrepoint des pratiques malsaines en cours dans le pays.

La politique dans son essence, est d’une grande noblesse pour peu qu’on l’accroche à une étoile. Vouloir par une démarche bien pensée faite de générosité véritable et d’empathie, apporter au plus grand nombre, santé, éducation, emploi, n’est pas donné au premier venu. Au fait, l’art de gouverner la cité au service d’un idéal de bien , de beauté et de grandeur, présent chez certains hommes d’Etat, a permis à certaines nations de se frayer un chemin d’excellence dans tous les domaines de la vie économique et sociale. Cette chance, le Sénégal ne l’a pas encore, excepté la belle et riche parenthèse, DIA MAMADOU
 
Au demeurant, les choses ne sont pas aussi  compliquées que cela. Notre arriération économique découle en grande partie de l’inobservance chez nos dirigeants de principes et règles, consolidant la démocratie. La démocratie dans ses multiples facettes ! A titre illustratif, le cas Macky Sall avec son discours de rupture-nous étions en 2012- fait de profession de foi qui faisait rêver le peuple. Il clamait urbi et orbi sous l’acclamation de la foule : « La patrie avant le parti ». C’est ce même Macky Sall qui martelait aussi à la face du monde, ces mots d’espoir dans une Afrique, gangrenée par la mal gouvernance et la corruption : « notre gouvernance sera sobre et vertueuse ».
 
Mais à l’épreuve des faits, toutes ces belles promesses se sont envolées comme châteaux de cartes. La primauté est désormais donnée à la préservation des intérêts de la coterie par la mise en place de schémas de gouvernance aux antipodes de toute rationalité. Des faits, vous en voulez ? Nous pouvons en citer à la pelle. Seulement, nous nous contenterons de ne citer que deux à trois cas qui illustrent la mal gouvernance poussée à son paroxysme.
 
Le Sénégal, pays pauvre et endetté, avait-il besoin d’un TER aux coûts astronomiques ? Les experts avancent que la somme qui a été déboursée pour l’achat de ce train, avoisinent les …1000 milliards. Et jusqu’à présent, le train n’est pas fonctionnel ! Combien de fois, on a annoncé en grande pompe le démarrage effectif des activités liées à l’exploitation du train ? C’est encore et toujours des reports accompagnés d’explications parfois laborieuses. C’est sérieux ça pour un pays qui manque de tout ?! L’école en panne, en proie à des grèves cycliques ! La santé au bord de l’agonie ! Les jeunes dans la totale désespérance, d’où leur désir forcené de quitter le pays. Et par tous les moyens ! L’immense majorité de la population, installée dans une pauvreté crasse. Cette terrible pandémie est venue corser davantage la situation sociale de beaucoup de sénégalais.
 
Et cette arène nationale ? Elle n’était pas une priorité pour un pays confronté à des urgences capables de mettre en péril  sa survie en tant que nation. Mais la pire aberration, c’est le maintien d’institutions totalement inutiles et budgétivores (CESE, HCCT) qui ne servent absolument à rien sinon à caser une clientèle politique.
 
Non, messieurs de l’APR, le management d’un pays exige rigueur, justice et sens élevé des responsabilités. La politique, politicienne avec ses logiques de ruse, de déni de justice, de coups fourrés, de deux poids, deux mesures, de protection assurée pour les délinquants à col blanc appartenant à son camp, de sanctions assurées pour ceux et celles qui n’émettent pas dans la même fréquence que le chef suprême ; tout cela dis-je, constitue un facteur de désagrégation du tissu social. Et, attention, à l’effet boomerang !
 
Messieurs de l’APR, ce que le peuple, assommé par la désespérance, attend de vous, ce n’est pas ces projets politiciens à la petite semaine qui ne feront pas bouger les lignes. Au contraire ! Ils contribueront à déstabiliser davantage la société avec des querelles qui n’en finiront jamais.
 
C’est vrai que le pouvoir actuel est en panne d’imagination créatrice pouvant lui permettre de trouver des solutions aux multiples défis qui se posent aux populations. De fait, il va créer encore et toujours des débats inutiles qui empêchent les gens de travailler et qui n’apportent rien à la marche du pays.
 
Je dois conclure : ce pays doit revenir aux fondamentaux qui font les grandes nations, rompant définitivement avec la politique-ruse, initiée par Abdoulaye Wade et magistralement poursuivie par son successeur, qui en la matière, a même doublé son maître.
 
Messieurs de l’APR, de grâce, ne continuez pas à donner de la politique cette image hideuse et nauséabonde qui en fait aujourd’hui un repoussoir pour les populations. Ce pays a terriblement souffert depuis 2000 des micmacs politiciens.
 
L’histoire vous observe ! L’histoire vous écoute ! L’histoire vous jugera, ne l’oubliez jamais: alors, soyez dignes d’elle !
 
Pikine, le 20/12/2020
Madi Waké TOURE, Conseiller en Travail Social
 
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1.Posté par Me François JURAIN le 01/01/2021 11:54
Fut un temps, déjà lointain, où l'histoire jugeait les dirigeants de tous bord et de tous poils, de par le monde, plusieurs années après leur mort. En général, on donnait un grand coup de gomme sur toutes les horreurs commises, ne retenant que ce qui décemment ne pouvait pas être caché; a notre époque, dans le monde dans lequel nous vivons, l'histoire, comme l'information, voyage à la vitesse de la lumière, et l'histoire s'est déjà forgée une conviction qui restera à jamais dans les livres, comme dans les esprits.
Il restera à jamais, dans les livres comme dans les esprits, que le premier président de la première république du SENEGAL, s'il a été un bon écrivain poète, n'a pas été un homme politique de premier choix, un homme d'état. le seul homme d'état, depuis l'indépendance, est effectivement Monsieur Mamadou DIA, dont on connait le sort. Mais l'on se souvient plus du président sénégaulois L.S.S comme poète, écrivain, que comme véritable président qui a fait rentrer son pays dans le 20ème siècle. Chaque homme a sa part d'ombre, la sienne était quand même, par certains côtés, très sombre.
Viendra le Président DIOUF: l'histoire retient de lui qu'il aura été "le moins pire": Était il plus malin que les autres, ou était il réellement un homme politique pourvu de sens politicien limité par certaines valeurs, ce qui serait tout à son honneur?
Puis la calamité s'abattra sur le pays, qui vraiment ne méritait pas cela! l'arrivée au pouvoir, avec tambours et trompette, du clan familial WADE! tout y est: corruption, népotisme, accaparement du pays et de ses richesses, un vrai florilège! Mais le sinistre WADE père ne s'arrêtera pas en si bon chemin: et il créera une véritable université de la corruption, dont sortiront lauréats et premiers de la classe, les SALL, SECK, et compagnie! Il aura une fin politique pitoyable, en voulant imposer son fils, un sinistre voyou redevable encore à ce jour, envers les sénégalais, d'une très forte amende fiscale, qu'il se refuse à payer encore aujourd'hui: le père se bat pour que le procès de son fils soit révisé, la dessus, je lui donne raison! la condamnation dont le fils WADE a écopée, est largement insuffisante, au regard de tous les méfaits qu'il a perpétrés, et effectivement, lorsque l'on est fils de, ministre du ciel et de la terre, malgré une incompétence notoire en tout, qu'on se lance dans les affaires avec une ambition politique suprême, on évite, quand même, quand même, de posséder 18 comptes offshore à MONACO par exemple, comme cela a été révélé et mis au grand jour: tout a été écrit sur les WADE, ou presque, bien que ces récits ne révèlent qu'une infime partie des méfaits commis par ces deux voyous, père et fils, qui resteront à jamais dans l'histoire comme synonymes de corruption, népotisme, et autres méfaits en tous genre: un homme d'honneur, au sens des valeurs, en la personne de Monsieur Mody NIANG, l'a très bien relaté dans plusieurs ouvrages, dont je conseille la (saine) lecture, et vous réconciliera avec les vertus premières que sont l'objectivité, le sens de l'honneur, a probité, toutes ces valeurs qui sont universelles, et dont, contrairement à ce que veulent répandre ces malfaisants successifs et leur clique de moutons bêlants, existent chez beaucoup d'hommes ou de femmes sénégalais, mais qui, à mon gout, ne le font pas assez savoir.
L'histoire continuera avec le "docteur honoris causa" de la faculté WADE, Macky SALL. Lui, son cas est assez particulier, puisque véritablement, et il a tenu à ce que cela se sache, l'élève dépassera le maître! Discours du 03 AVRIL 2012, qui emballera les foules (dont moi): enfin, un homme sain, jeune, courageux, plein d'ambition pour son pays, et qui allait vraiment faire décoller le Sénégal! j'y ai cru, et je n'étais pas le seul! sauf que…
Dans les quatre mois qui vont suivre l'installation sur le trône du président de l'APR, l'IGS va s'apercevoir que ce dernier se trouve en possession d'une petite somme de...8 milliards, dont l'intéressé lui même est incapable de justifier la provenance! Première tache, et de taille, avec l'engagement pris envers le peuple, le 03 avril 2012: la patrie avant le parti, pas un sou qui sortira des caisse de l'état devra être justifié, une chasse effrénée contre la corruption, avec l'appui de l'OFNAC, la Cour des comptes, ect...on a vu ce que cela a donné, et l'histoire, qui est et restera assez prragmatique, mettant en parrallèle l'engagement envers tout un peuple du 03 Avril 2012, et la situation réelle arrêtée au 31 DECEMBRE 2020, ne pourra que constater que, véritablement, il y a traitrise envers toute une nation qui véritablement, ne méritais pas un tel comportement.
Mais l'histoire sait être objective: elle retiendra aussi que, c'est vrai, depuis 09 ans de règne du roi SALL 1°, le SENEGAL a évolué. Le réseau routier s'est amélioré, on peut constater, dans les magasins, l'émergence d'une classe moyenne consommatrice, que l'électrification du pays a progressée, et que les postes de santé sont plus nombreux.
L'histoire constatera, en toute objectivité, que depuis neuf années de règne, le taux de pauvreté est resté inchangé, que toutes les belles promesses en auto suffisance alimentaires, malgré des chiffres énoncés, est bien loin d'être réalisée, et que le taux d'analphabètes, dans un pays avide de culture intellectuelle, est toujours le même, neuf années plus tard…
L'histoire retiendra également que toutes ces infrastructures réalisées et rendues nécessaires pour le développement du pays, ont été réalisées dans une opacité nébuleuse, avec grand parfum de scandales financiers et autres détournements de fonds publics, qui intéresse tout le monde, sauf un procureur aux ordres...
L'histoire constatera, à ce stade, que l'aventure avec un homme qui était venu pour cinq ans est loin d'être terminée, et que, notre ci devant président de l'APR entend bien faire pousser des racines à son fauteuil: pour cela, les grands moyens seront déployés: achat des partis politiques d'opposition (P.S), recasage d'un vrai faux ennemi, comme lui brillant élève de la faculté WADE, sorti deuxième juste derrière le lauréat SALL, , transformation d'un conseil constitutionnel en chambre d'enregistrement, assemblée nationale composée de députés godillot plus remarquable et remarquée par le nombre que par la qualité: certains ne savent ni lire ni écrire, ce qui est quand même gênant pour voter des lois, quoiqu'il suffit de lever la main droite ou la main gauche, ca ils peuvent faire, bref, si l'histoire, en toute objectivité, constatera que les choses ont changées depuis 2012, elle sera également obligée de constater que toutes ces réalisations, si elles avaient été effectuées dans le respect des règles de transparence vertueuse, comme annoncées le 03 avril 2O12, auraient permit neuf années plus tard, d'instaurer une vraie politique sociale dans le pays, permettant aux vieux de pouvoir vivre dignement avec une retraite minimum décente, aux étudiants d'avoir une bourse leur permettant effectivement de pouvoir poursuivre leurs études dans de bonnes conditions, et d'améliorer considérablement le plateau médical dont le moins que l'on puisse dire, laisse a désirer.
L'histoire fera l'impasse sur une salle de spectacle ARENA, dont l'utilité n'a jamais été démontrée, et qui non seulement a couté une fortune, mais coutera encore plus en frais d'entretien et de rénovation. Idem pour un TER dont l'utilité est réelle, mais le cout et le financement, dont l'opacité est un modèle du genre, stratosphérique! Sans compter les dépenses d'inaugurations à répétition qui commencent à friser le ridicule!
Bonne mère, l'histoire fera l'impasse effectivement sur une arène de lutte, offerte, parait il , à prix d'or par les chinois, nouveau colonisateurs du pays, entrés par la grande porte de la corruption, domaine dans lequel ils sont, depuis des millénaires, passés maîtres.
Je ne pense pas que l'histoire qualifiera le roi SALL 1° de dictateur: bien qu'il ait constamment foulé aux pieds la démocratie et ses grands principes, l'hstoire s'attardera plutôt sur le caractère irascible de ce roi, qui ne supporte pas la contradiction et encore moins l'opposition, calculateur à souhait, conforme à sa formation d'ingenieur, amoureux effrené de l'argent sous toutes ses formes, avec une peur de manquer qui frise la schyzophrenie: les sociaologues et autres psychanalystes ont du pain sur la planche! Tout au plus, l'histoire retiendra que la technique "SALLIENNE" est assez novatrice: plutôt que d'attendre de se servir une fois les contrats signés, mieux vaut perfectionner le système en amont, et se servir de suite: les bons paysans français résument cela dans un dicton: "foin engrangé craint point la gelée"
L'histoire ne peut évidemment pas faire l'impasse sur le gaz et le pétrole, qui devrait couler à flot d'ici 2023 (tient, la veille de la prochaine élection présidentielle), enfin peut être, mais toujours objective, l'histoire sera contrainte de mettre en exergue, l'étude réalisée par un organisme indépendant, et compétent en la matière, estimant que l'impacte sur le PIB sera, une fois ces nouvelles richesses exploitées, de 2% , ce qui en fait est insignifiant, surtout une fois que les chinois seront passés: l'effacement de la dette ne fait pas partie des principes commerciaux au pays du soleil levant.
Mais l'histoire s'écrit en plusieurs volumes, et le premier est loin d'être achevé.
Il appartiendra à l'histoire, de se prononcer sur les intentions de SALL 1°, à défaut de les avoir fait connaitre:
l'option première, le troisième mandat, qui est d'une évidence biblique, mais qui pourrait être rangé aux rayon des accessoires, si une porte onusienne s'ouvrait pour l'impétrant...Auquel cas, une sardine de service (on ne peut quand même pas qualifier le nouveau nommé président de dauphin, quoi que, contrairement à ce que tout le monde pense le dauphin est un véritable prédateur dans les mers où il évolue…) mais deuxième option risquée, et remplie d'aléas, car au final, et comme le soulignera l'histoire, le but recherché est avant tout de durer le maximum de temps possible, avec une immunité totale.
puisque c'est l'histoire qui parle, laissons la parler et dérouler ses œuvres.
Aux pragmatiques, l'histoire leur rappelera simplement cette phrase de COLUCHE, comique français qui avait une vision assez réaliste de la politique:
"La dictature, c'est ferme ta gueule, la démocratie, c'est cause toujours"
C'est cru, mais au moins, cela se passe de commentaires…
Aux autres, elle rappellera cette phrase de VOLTAIRE:
"La politique, c'est le moyen pour des hommes sans principes, de diriger des hommes sans mémoire"
L'histoire, elle, a bonne mémoire, mais qui s'en soucie vraiment?
Me François JURAIN

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