Le président Alassane Ouattara a prêté serment lundi à la tête de la Côte d'Ivoire, promettant que son quatrième mandat sera celui "de la transmission générationnelle".
M. Ouattara, qui aura 84 ans le 1er janvier, a été réélu le 25 octobre avec près de 90% des voix, lors d'un scrutin dont les principaux opposants étaient exclus par des décisions de justice.
"Ce mandat sera celui de la transmission générationnelle, ce sera pour moi et notre nation un acte de responsabilité et de maturité politique", a-t-il dit lundi dans un discours suivant sa prestation de serment, au palais présidentiel à Abidjan.
Depuis 2011 et son arrivée au pouvoir après une sanglante crise post-électorale, "la Côte d'Ivoire a profondément changé", a ajouté le chef de l’État.
"Nous avons restauré l'autorité de l'État, consolidé la paix, renforcé la cohésion nationale et nos institutions. Nous avons assuré la sécurité sur l'ensemble du territoire national", a-t-il affirmé.
Peu avant, il avait prêté serment devant le Conseil constitutionnel, main droite levée, main gauche sur la Constitution.
La cérémonie s'est tenue en présence de 11 chefs d’État africains (Angola, Congo-Brazzaville, Djibouti, Gabon, Sénégal, Comores, Ghana, Gambie, Liberia, Sierra-Leone et Mauritanie), mais aussi d'anciens dirigeants, comme le Nigérien Mahamadou Issoufou, ainsi que la secrétaire générale de la Francophonie Louise Mushikiwabo.
Une réunion de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao) est par ailleurs prévue dans la foulée de l'investiture. Elle portera sur la situation au Bénin, où une tentative de putsch a été déjouée dimanche et où l'organisation a annoncé l'envoi de troupes.
Le président Bassirou Diomaye Faye aux cotés de ses homologues ouest-africains
Adama Barro (Gambie) et Mouhamed Ould Ghazouani (Mauritanie)
Alassane Ouattara attaque donc ce quatrième mandat dans une Afrique de l'Ouest minée ces dernières années par les coups d’État, le dernier remontant à fin novembre en Guinée-Bissau.
- "Ennemie de personne" -
Sur les questions internationales, M. Ouattara a martelé sa doctrine: "une Côte d'Ivoire amie de tous et ennemie de personne".
A la cérémonie de lundi, la France, ancienne puissance coloniale contestée en Afrique de l'Ouest mais toujours partenaire privilégié de la Côte d'Ivoire, était représentée par la présidente de l'Assemblée nationale française Yaël Braun-Pivet.
Les États-Unis ont de leur côté envoyé le sous-secrétaire d’État américain à la Croissance économique Jacob Helberg, qui devrait s'entretenir avec M. Ouattara dans l'après-midi.
Si le président ivoirien a été confortablement réélu avec 89,77% des voix, la moitié des électeurs ont boudé le scrutin du 25 octobre, la participation atteignant 50,10%.
Les deux principaux opposants, l'ex-président Laurent Gbagbo (2000-2011) et Tidjane Thiam, n'avaient donné aucun mot d'ordre avant le scrutin. Ils en ont été exclus en raison de leur radiation de la liste électorale, le premier pour une condamnation pénale et le second pour des questions de nationalité.
Ils étaient tous deux absents lundi de la cérémonie d'investiture.
"Je reste le président de tous les Ivoiriens sans distinction, au service exclusif de l'intérêt général", a dit M. Ouattara dans son discours.
Si le scrutin s'est déroulé globalement dans le calme dans le pays, 11 personnes sont mortes avant ou le jour du vote dans des manifestations ou des affrontements intercommunautaires.
Les manifestations avaient été interdites pour risque de troubles à l'ordre public et quelque 400 personnes ayant bravé cette interdiction ont été condamnées à trois ans de prison, selon leurs avocats.
Deux haut cadres de l'opposition ont par ailleurs été arrêtés, Damana Pickass, bras droit de Laurent Gbagbo, et Soumaïla Bredoumy, porte-parole du parti de Tidjane Thiam. Tous deux sont accusés notamment "d'actes terroristes".
La Côte d'Ivoire tiendra le 27 décembre des élections législatives auxquelles le parti de Laurent Gbagbo a annoncé ne pas participer. [AFP]







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