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Brexit, ce que l'on sait

Mercredi 29 Mars 2017

Le gouvernement britannique de Theresa May a activé mercredi l'article 50 du traité de Lisbonne, lançant ainsi officiellement le divorce avec l'Union européenne (UE). Voici ce que l'on sait sur les prochaines étapes.

Calendrier
Londres et l'UE disposent à présent de deux ans pour boucler les négociations de sortie, hors éventuelle prolongation décidée à l'unanimité. Les 27, sans le Royaume-Uni, se réuniront le 29 avril à Bruxelles afin d'adopter les orientations de négociations. Les discussions commenceront sans doute dans deux mois. Le négociateur en chef de l'UE pour le Brexit, le Français Michel Barnier, a souligné qu'un accord devait être trouvé avant octobre 2018 pour que la procédure soit achevée dans les temps. Cela ne laisse pas plus de quinze ou seize mois de discussions.

Les négociations: 'Rendez-moi mon argent!'
Les Européens souhaitent commencer la négociation en présentant à Londres l'addition de la sortie du club, un montant qu'ils chiffrent jusqu'à 60 milliards d'euros, représentant les engagements pris par Londres. "Nous devons solder les comptes, ni plus ni moins", a fait valoir Michel Barnier. Mais le ministre britannique des Finances Philip Hammond a balayé ce chiffre en assurant mercredi que le gouvernement "ne reconnait pas les montants parfois très importants qui ont circulé à Bruxelles".

Theresa May souhaite discuter en parallèle de la sortie le "futur partenariat", notamment commercial, avec l'UE. Or Bruxelles souhaite dissocier les deux pour se concentrer sur les modalités de sortie.

Brexit 'dur' et sortie du marché unique
Theresa May préconise une rupture "claire et nette", ou Brexit "dur". Afin de reprendre le contrôle de l'immigration, raison majeure du vote en faveur du Brexit, le Royaume-Uni sortira du marché unique mais aussi de la Cour de justice de l'Union européenne.

Mme May ambitionne toutefois de garder "l'accès le plus large possible" au marché unique et d'arriver à un accord commercial "audacieux et ambitieux".

Immigration contrôlée
"Le Royaume-Uni est un pays ouvert et tolérant mais le message du peuple a été très clair: le Brexit doit permettre de contrôler le nombre d'Européens qui viennent au Royaume-Uni, et c'est ce que nous allons faire", a affirmé Mme May.

Elle cherchera dans le même temps à garantir les droits des 1,2 million de Britanniques qui vivent dans des pays de l'UE. Elle a donc assuré mercredi que le sort des plus de 3 millions de citoyens européens présents au Royaume-Uni serait "une priorité" des négociations.


Accord de transition
L'article 50 porte uniquement sur le divorce entre le Royaume-Uni et l'UE. Leurs relations futures, notamment commerciales mais aussi en matière judiciaire, devront faire l'objet d'autres négociations qui pourraient prendre de longues années. D'où l'idée d'un accord de transition qui permettrait d'éviter une sortie trop abrupte du giron européen, en particulier pour les entreprises, en attendant l'accord définitif.

Rôle (limité) du Parlement
Le Parlement britannique sera consulté sur l'accord issu des négociations avec Bruxelles avant sa conclusion. Mais il n'aura pas le pouvoir de changer le texte. S'il n'est pas d'accord avec le résultat des négociations, alors la sortie de l'UE se fera sans accord.

Et si les négociations échouent ?
Le Royaume-Uni se retrouvera tributaire des accords commerciaux conclus sous l'égide de l'Organisation mondiale du Commerce, qui érigent barrières et taxes entre pays, sans régime privilégié.

L'économie britannique a jusqu'ici résisté, avec une croissance de 1,8% en 2016. Mais l'échec des discussions serait un coup dur risquant d'entraîner un fort ralentissement, puisque la moitié des échanges du Royaume-Uni environ se font avec l'UE. (AFP)
 
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