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Brésil: la grève des familles de policiers se poursuit dans le Sud-est

Samedi 11 Février 2017

Rio de Janeiro - Des familles de policiers militaires continuaient de bloquer samedi l'accès aux régiments de l'Etat brésilien d'Espirito Santo (sud-est), en dépit d'un accord signé par des représentants d'agents avec les autorités locales pour mettre fin à un mouvement qui a plongé toute une région dans le chaos depuis une semaine.

Selon les termes de l'accord, dont l'AFP a obtenu une copie, les policiers et pompiers militaires s'étaient engagés vendredi soir à reprendre le travail samedi à 07H00 locales (09H00 GMT), en échange de l'absence de sanction disciplinaire, mais la situation n'a pas évolué.

Les agents n'ont pas le droit de faire grève, mais leurs familles peuvent les empêcher de patrouiller en bloquant la sortie de véhicules des régiments, comme c'est le cas depuis le 4 février, revendiquant des augmentations de salaires et de meilleures conditions de travail.

En l'absence de patrouilles, les agressions, les actes de vandalisme et les meurtres ont immédiatement explosé dans cet Etat à 500 km au nord de Rio de Janeiro.

Le syndicat de police local a déjà recensé 127 morts violentes, chiffre non confirmé officiellement par les autorités.

La réunion de vendredi entre les dirigeants du gouvernement de l'Etat d'Espirito Santo et des associations de policiers s'est déroulée sans la présence de représentants des familles, qui considèrent l'accord illégitime.

"Ils ne peuvent pas signer un accord entre eux. C'est un mouvement mené par les femmes d'agents et aucune d'entre nous n'était là. Le mouvement continue", a expliqué une épouse de policier citée par le site d'information G1.

En attendant la fin de la grève, les patrouilles sont assurées par plus de 3.000 soldats, mais le sentiment d'insécurité reste tenace, même si les commerces commencent à rouvrir.

"La situation n'est pas encore normalisée, mais nous sommes sur le bon chemin. Depuis l'arrivée de l'armée, les saccages de boutiques ont cessé et le nombre d'homicides s'est réduit considérablement", a assuré le ministre de la Défense, Raul Jungmann.

Le ministre a aussi lancé un appel pour que "les bons policiers fassent honneur à leur uniforme", soulignant que "les revendications sont justes, mais ne doivent pas mettre en péril la population".

Vendredi, un mouvement similaire a eu lieu à Rio de Janeiro, où plusieurs régiments étaient bloqués par des familles d'agents réclamant des salaires impayés, mais le maintien de l'ordre continuait à être assuré normalement samedi matin.

Selon le service de presse de la Police Militaire, ces manifestations ont lieu dans 29 des 100 régiments que comptent cet Etat, mais la plupart autorisent l'entrée et la sortie de véhicules.
 
 
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