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Biden en campagne, une bataille politique... et financière

Mercredi 10 Mai 2023

Pour la première fois depuis son entrée officielle en campagne, Joe Biden est parti mercredi lever des fonds pour une bataille présidentielle qui pourrait battre, une fois encore, tous les records sur le plan financier.
 
Le président américain, après un discours à teneur économique et sociale au nord de New York, doit participer à Manhattan à deux réceptions avec des donateurs fortunés.
 
Selon la chaîne CNBC, l'une est organisée par un ancien dirigeant de la société d'investissement Blackstone, Tony James, récemment choisi pour siéger dans un comité de supervision à la Maison Blanche. Le billet d'entrée pour cet événement est fixé, selon CNBC, à 25.000 dollars par personne.
L'autre réception est accueillie par un homme d'affaires, George Logothetis.
 
Hors des Etats-Unis, ces rencontres, dans des appartements luxueux ou des villas opulentes, mêlant mondanités, politique et gros sous, interpellent, surtout quand un chef d'Etat en exercice y participe.
 
En Amérique, l'argent est non seulement le nerf de la guerre électorale, il est aussi considéré comme un baromètre de la dynamique dont bénéficie, ou pas, tel ou tel candidat. 
 
- Plus de 2 milliards -
 
Des conseillers de campagne de Joe Biden ont affirmé au Washington Post qu'ils espéraient lever au total plus de 2 milliards de dollars, via divers canaux, pour espérer porter Joe Biden, 80 ans, à un second mandat.
 
Dans le camp de son adversaire le plus sérieux, Donald Trump, l'on assure que la récente et spectaculaire inculpation du milliardaire républicain a fait bondir les contributions financières.
 
Dans un pays où les campagnes brassent déjà des sommes astronomiques, l'ONG Open Secrets, spécialisée dans le financement politique, estime que la course à la présidentielle de 2024 pourrait être la plus coûteuse de l'histoire américaine.
 
Pour celle de 2020, les dépenses, tous candidats et organismes confondus, avaient atteint 5,7 milliards de dollars, plus du double du montant dépensé pour la présidentielle précédente, a calculé l'ONG.  
 
Les contributions ne viennent pas seulement de milliardaires ou de multinationales: toujours selon Open Secrets, pour sa campagne de 2020, Joe Biden avait reçu quelque 400 millions de dollars de petites contributions, inférieures à 200 dollars chacune.
 
Les médias américains assurent que le démocrate devrait à nouveau pouvoir compter sur de grands noms de l'économie et de la tech. Mais qu'en sera-t-il cette fois de ces dons plus modestes?
 
Les derniers sondages ne sont pas bons pour Joe Biden, handicapé par son âge et par le coût élevé de la vie.
 
- Trop vieux -
 
Une récente enquête d'opinion commandée par le Washington Post et la chaîne ABC assure que 68% des Américains le jugent trop vieux pour un second mandat. Ils ne sont que 44% à penser la même chose de Donald Trump, 76 ans.
 
Et la cote de confiance du président, selon ce même sondage, a atteint un nouveau point bas, à 36% - moins bien, au même stade de leur présidence, que Gerald Ford, Jimmy Carter et Donald Trump, trois présidents qui ont échoué à se faire réélire.
 
Joe Biden ne peut donc surtout pas se permettre d'être distancé sur le plan financier par son prédécesseur, qui a lancé sa campagne en novembre dernier.
 
L'ancien président républicain a déclaré avoir levé quelque 18 millions de dollars entre le 15 novembre 2022 et le 31 mars 2023, selon des chiffres rendus publics.
 
Mais sa campagne assure qu'il en a récolté presque autant - plus de 15 millions de dollars, indique Politico - dans les deux semaines qui ont suivi son inculpation à New York, le 31 mars, dans une affaire de falsifications de documents comptables.
 
Quant au gouverneur républicain de Floride Ron DeSantis, qui pourrait bientôt rejoindre la campagne, il serait, selon des médias américains, à la tête d'un trésor de guerre de plus de 100 millions de dollars.
 
Le droit électoral aux Etats-Unis est toutefois ainsi fait qu'il est difficile de savoir exactement combien de millions brasse tel ou tel candidat.
 
La régulation est plus ou moins contraignante selon que les dons vont aux candidats, à leurs "PAC" ou à leurs "Super PAC". 
 
Ces "comités d'action politique" sont des sortes de fonds d'investissement qui jouent un rôle essentiel, bien que parfois souterrain, dans les campagnes. (AFP)
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