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Assad dénonce un rapport d'Amnesty "basé sur du néant"

Jeudi 16 Février 2017

PARIS (Reuters) - Bachar al Assad a rejeté le rapport d'Amnesty International accusant la Syrie d'avoir procédé à des exécutions sommaires répétées dans une prison proche de Damas, estimant qu'il était "basé sur du néant".
 
"Ce rapport est bâti sur des allégations ! Pas un seul document, pas une seule preuve", a déclaré le président syrien dans une interview à Europe 1 et TF1 diffusée jeudi.
 
"Nous n'avons que faire d'un tel rapport infantile basé sur du néant", a-t-il ajouté, en accusant Amnesty "d'avoir interrogé quelques témoins qui sont des opposants et des déserteurs."
 
Dans ce rapport publié la semaine passée, l'organisation de défense des droits de l'homme accuse le régime de Bachar al Assad d'avoir exécuté de 20 à 50 détenus chaque semaine dans la prison militaire de Sednaya, au nord de Damas, soit entre 5.000 et 13.000 pendant les quatre premières années de la guerre civile, souvent après les avoir torturés.
 
"Les victimes étaient dans leur immense majorité des civils soupçonnés de s'opposer au gouvernement", a indiqué Amnesty.
 
"Ils n'ont même pas parlé de 13.000 morts, ils ont dit entre 5.000 et 13.000. On passe du simple au double ! Cela veut dire qu'il n'y a pas de précision", dit le président syrien, tout en soulignant que "la peine de mort est légale" dans son pays et qu'il n'a pas besoin de procéder à des exécutions extrajudiciaires.
 
Il a de même nié tout recours à la torture, indiquant : "Nous avons toutes les informations qu'il nous faut. Donc nous ne recourons pas à la torture."
 
"Ça ne fait pas partie de notre politique. Pour une simple raison : si nous commettons de telles atrocités, cela sera dans l'intérêt des terroristes et fera leur jeu, et ils seront les gagnants. Or, il s'agit de gagner les cœurs dans la population syrienne," dit-il encore.
 
Bachar al Assad estime par ailleurs que l'interdiction faite aux ressortissants syriens d'entrer aux Etats-Unis prévue par le décret du président Donald Trump qu'a gelé la justice américaine, ne vise pas le peuple syrien.
 
"Non. Ce n'est pas le peuple syrien qui est visé ici. Ce sont les terroristes, qui pourraient s'infiltrer à travers certains immigrants venus à l'Ouest."
 
"Et cela s'est déjà produit, en Europe, notamment en Allemagne, et il risque de se reproduire aux Etats-Unis. Je pense que le but de Trump est d'interdire l'entrée à ces gens-là, alors il s'y est pris à sa manière", a-t-il indiqué.
 
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