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"AVION SUSPECT" - Ce qu'il s'est passé à Bissau.

Vendredi 29 Juillet 2016

"AVION SUSPECT" - Ce qu'il s'est passé à Bissau.
Le représentant de l’Union Européenne en Guinée-Bissau, Vitor Madeira Santos, a considéré  comme «inquiétante» la sécurité à l’aéroport de Bissau à la suite de l’atterrissage la semaine dernière d’un avion ayant échappé au contrôle des autorités du pays.

«Je trouve cela très inquiétant. S’il est avéré que cet avion est entré dans l’espace aérien bissau-guinéen et qu’il a pu échapper aux contrôles, ce serait une faille majeure dans la sécurité globale de l’aéroport. Et ce serait inacceptable», a indiqué le diplomate européen à la presse.
«La communauté internationale a déjà fait état du manque d’autorité dans ce pays, un facteur qui est en mesure de faciliter l’infiltration de groupes terroristes», a indiqué M. Santos.

A en croire le représentant de l’Union européenne, le vrai problème à prendre en compte n’est pas de  savoir qui va entrer dans le pays ou ce qu’il va amener. C’est plutôt de mesurer les risques relatifs à  l'absence de procédures de sécurité fiables et durables. «Personne, qui qu’il soit, ne doit pouvoir entrer et passer sans l’aval des autorités aéroportuaires», à savoir, les services d'immigration de la frontière, les douanes ou la Garde nationale, a déclaré le diplomate. «Avec ce qui semble s’être passé, il doit y avoir une plainte du peuple, compte tenu de l'impact des conséquences possibles, afin que les autorités s’en expliquent», a-t-il ajouté.

Pour sa part, l'ancien Premier ministre Domingos Simões Pereira, a dénoncé ce débarquement d’avion, ce qu'il a appelé un «plan fantôme» à l'aéroport de Bissau. «Nous voulons des explications sur la source réelle de l’avion fantôme qui a atterri récemment dans notre pays et dont le convoyeur a été reçu par le chef d’état-major de la présidence de la République», a déclaré le chef du PAIGC aux journalistes lors d’une conférence de presse.

Une source proche des services de sécurité de l’aéroport a déclaré que l'aéronef en question a atterri à Bissau le lundi 11 Juillet vers 11h du matin et que ses occupants ont été reçus au salon VIP de l'aéroport par un personnel venu de la présidence de la république. Selon cette même source, les services présidentiels ont indiqué que la visite de cette personne «mystérieuse» était connue au plus haut niveau.

La délégation a quitté Bissau environ une heure et demie après son arrivée, à bord d’un Airbus 319-111 appartenant à une compagnie privée basée en Arabie Saoudite, a ajouté la même source.

A rappeler que le Président de la République, José Mario Vaz, et le Premier ministre Baciro Dja,  étaient tous deux absents du pays ce jour-là.

Les services de la police des frontières et la présidence de la république ont refusé jusqu'à présent de faire un commentaire sur la question. Mais le chef du gouvernement a confirmé, lui, l'atterrissage d'un avion à l'aéroport international Osvaldo Viera la semaine dernière, avec à son bord un émissaire du roi d'Arabie Saoudite. Il a également confirmé que l’émissaire saoudien a été reçu par le chef d’Etat-major de la présidence de la république, Marciano Barbeiro.

Baciro Dja a apporté ces précisions en marge d'une rencontre avec le président du parlement bissau-guinéen. «Cet avion transportait plusieurs personnes dans le cadre d’une tournée saoudienne dans plusieurs pays africains. Il venait de Gambie et il a rempli toutes les formalités prévues pour entrer en territoire bissau-guinéen», a expliqué le PM.

Exaspéré par «toutes ces spéculations» qu’il a jugées sans fondement, Baciro Dja a ajouté : «en Guinée-Bissau, je pense que nous avons autre chose à régler que d’entretenir des querelles autour d’un avion qui a atterri normalement» comme tout autre appareil.

Rappelons que l'Ue se préoccupe beaucoup de la sécurité en vigueur à l'aéroport international de Bissau. Ainsi, en décembre 2013, elle avait alerté contre un vol de la compagnie TAP Portugal ayant à bord 74 passagers clandestins syriens vers Lisbonne. Catherine Ashton, à l'époque Haute Représentante de l'UE (sorte de ministre des affaires étrangères) avait appelé les autorités de la transition à «se conformer pleinement à (leurs) obligations juridiques internationales et nationales» et à «prendre les mesures appropriées pour prévenir la répétition de tels incidents
 
impact.sn
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