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AFRIQUE : Un flot d’initiatives autour de l'économie bleue pour relancer la croissance

Mercredi 19 Octobre 2016

Les pays africains formulent de plus en plus des stratégies d'économie bleue pour diversifier leurs économies et catalyser la transformation socio- économique.

L'approche de l'économie bleue comme moteur du développement du continent africain est inscrite dans le projet de l'Union africaine intitulé "Agenda 2063 - L'Afrique que nous voulons", adopté le 31 janvier 2016. Ainsi, l'organisation panafricaine a identifié ce sujet dans cet Agenda et le classe dans ses "objectifs et domaines prioritaires des dix prochaines années", posant l'exploitation de son vaste potentiel comme la première aspiration d'une "Afrique prospère".
 
Dans cette même optique, les Etats parties s'engagent à travers la Charte sur la sécurité et la sûreté maritimes et le développement en Afrique, adoptée le 15 octobre 2016 par la conférence des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UA à promouvoir l'économie bleue.
 
De même, dans la vision générale de la Stratégie africaine intégrée pour les mers et les océans pour l'horizon 2050 (Stratégie AIM 2050), adoptée par la conférence des chefs d'Etats et de gouvernement de l'Union Africaine, le 27 janvier 2014, l'organisation panafricaine veut favoriser la création d'une plus grande richesse des océans et des mers d'Afrique en développant une économie bleue florissante, durable, sécurisée et respectueuse de l'environnement.
 
Ainsi, lors de sa présentation sur l'économie bleue au cours des manifestations du sommet extraordinaire de l'Union Africaine sur la sécurité et la sûreté maritimes et le développement de l'Afrique, le Vice-amiral de la marine française, Emmanuel Descleves, a estimé que le développement de l'économie bleue offre l'opportunité à saisir pour procéder à la "troisième révolution industrielle".
 
Des bonds dans le processus l’industrialisation
"L'idée d'une telle révolution est qu'après l'imprimerie et le charbon, le pétrole et les réseaux électriques, il convient maintenant d'axer le développement sur les cinq piliers que sont les énergies renouvelables (hydraulique, biomasse, énergie des vagues et marées, éolien et solaire); l'hydrogène pour stocker l'énergie produite de façon discontinue, l'utilisation d'internet pour moduler les flux des échanges d'énergie entre consommateurs et producteurs, l'extension du véhicule électrique et la production individuelle plutôt que collective", a-t-il souligné.
 
Pour les Etats africains, a-t-il expliqué, il s'agit d'opérer des bonds dans le processus d'industrialisation qui ne serait plus linéaire. "L'économie bleue offre dans cette perspective d'industrialisation rapide en sautant des étapes et en intégrant le changement climatique et la durabilité dans le processus d'industrialisation", a-t-il indiqué, précisant que la révolution industrielle bleue africaine s'est amorcée au niveau de la biotechnologie bleue - recherche et utilisation des organismes marins afin de concevoir de nouveaux produits, et de l'énergie bleue - l'utilisation des technologies afin d'exploiter le potentiel des eaux.

"Cette ambition implique aussi la création d'emplois de qualité pour répondre à la croissance démographique, grâce à une diversification de l'économie et à des stratégies explorant les nouvelles frontières du développement et de l'innovation", a-t-il souligné.
 
Ainsi, pour Carlos Lopès, secrétaire exécutif de la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique (CEA), afin de mettre l'économie bleue au service de l'Afrique d'aujourd'hui et de demain, il importe de mieux réaliser les immenses potentialités d'un investissement et d'un réinvestissement dans les domaines marin et aquatique du continent.
 
Des ressources naturelles incomparables
"Exploitée à fond et correctement gérée, l'économie bleue peut constituer une source de richesse capitale, et catapulter le continent sur la voie du développement durable", a-t-il affirmé, précisant que les économies africaines continuent de croître à un rythme remarquable, grâce notamment à l'exploitation et à la commercialisation des abondantes ressources naturelles terrestres dont est doté le continent.
 
"Mais il faut penser autrement si l'on veut convertir cette croissance en progrès durable, associant répartition inclusive de la richesse et respect de l'environnement, et prenant en considération les plus grandes exigences sociales", a-t-il souhaité.
 
Le continent africain regorge de ressources naturelles, en particulier des ressources aquatiques et maritimes, dont tout le potentiel n'a pas encore été exploité aux fins de la croissance économique et du développement durable.

Ainsi, les Grands lacs du continent renferment la plus forte proportion d'eau douce de surface du monde (27%), ce qui leur donne une grande importance stratégique à l'échelle mondiale, d'autant plus qu'ailleurs les ressources en eau douce s'amenuisent.

De fait, le lac Victoria est le troisième plus grand lac d'eau douce du monde, tandis que le lac Tanganyaka est le deuxième plus grand lac du monde en termes de volume et de profondeur. Les poissons d'eau douce et de mer apportent une contribution vitale à la sécurité alimentaire et nutritionnelle de plus de 200 millions d'Africains et représentent une source de revenu pour plus de 10 millions d'autres.

De même, sur les 54 Etats que compte l'Afrique, 38 sont des Etats côtiers. Les zones maritimes sous juridiction africaine s'étendent sur près de 13 millions de km2, y compris les mers territoriales, et environ 6,5 millions de km2 de plateau continental. (Xinhua)
 
 
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