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ADAMA GAYE : «J’ai dit la vérité… Le combat sera rude »

Vendredi 23 Septembre 2016

ADAMA GAYE  : «J’ai dit la vérité… Le combat sera rude »
PRECISION: Des ami (e) s, bien intentionné (e) s, m'ont suggéré de clarifier mon propos sur le pétrole au Sénégal car certains, peut être de bonne foi, ont pu y voir un chantage sur le mode: ''Retenez-moi ou je fais un malheur''. Certains m'ont même demandé de m'excuser. Ce à quoi j'ai répondu : m’excuser de quoi? De dire la vérité ? Certainement pas. Peut-être de l'avoir dite crument, OUI, là je peux m'excuser sur la forme mais non sur le fond.

La question est de savoir oui ou non si le Sénégal doit devenir un cimetière des idées critiques, des vérités qui font mal mais font avancer... Je rassure tout le monde. Jamais, d'abord, une quelconque idée de chantage ne m'a effleuré l'esprit au moment où je faisais mon post qui fait tant de bruits au point de me valoir toutes les insultes et calomnies en tous genres, souvent injustifiées autrement que par l’envie de leurs auteurs de plaire au Prince du moment, comme ils l’auraient fait pour tout autre prince. Hier avec Wade, auparavant avec Diouf et Senghor. Désormais, il faut plaire à Macky. Alors on se bouscule pour rabattre le caquet au ‘prétentieux’ qu’il faut faire taire par tous les moyens.

Or, tous, même les plus tonitruants parmi eux savent pertinemment que ce que j’ai dit relève de la pure vérité. Aucun chantage n’y suinte. Depuis des années que je fréquente le monde, les plus importants décideurs, j’ai appris à la boucler pour éviter de causer des dégâts.

Depuis des années, sur Macky Sall, j’ai observé un silence tout en me demandant si j'avais le droit de me taire. A chaque fois que j'ai tenté d'en sortir, les réactions de mes compatriotes, certains d'entre eux, m'ont surpris: beaucoup veulent y voir autre chose que la vérité. Sommes- nous devenus un peuple complice de ses tortionnaires?

Seulement, n’a-t-il pas, lui-même, franchi le Rubicon en donnant son imprimatur, dès son arrivée au pouvoir, a l’un des actes les plus ignobles en termes de délit d’initiés, qui a permis à son frère d’entrer en partenariat avec une figure sulfureuse, Franck Timis, un vrai crépuscule ambulant, dont l’ombre menace de malédiction notre nouvelle richesse nationale ? Dans n'importe quel autre pays au monde, ce Président aurait été déchu sans tarder. Au Senegal, on préfère regarder ailleurs: sous le nazisme, les complices d'Hitler refusaient aussi de voir ce qui se passait sous leurs yeux.

Pourtant, des 2011, avant personne d’autre, sur la Tfm, répondant aux questions d’Alassane Samba Diop, j’avais été le premier à alerter en citant nommément Franck Timis pour dire que le régime de Wade lui donnait une partie de nos hydrocarbures. Je ne suis pas un devin mais plusieurs années de fréquentations du milieu des hydrocarbures, au plus haut niveau, de l’Opep à l’Agence internationale de l’Energie (étant l’un des deux Sénégalais cooptés par elle pour la rédaction de son premier Rapport sur les hydrocarbures africaines, en 2014) et formé en pétrole et gaz à Genève (Master en International Oil and Gas à l’Ecole des Hautes Etudes Internationales de Genève) et donc ayant effectivement aidé Macky Sall, via mon ami Rilwanu Lukman, ancien Président et Secrétaire General de l’Opep, à obtenir un contrat de pétrole pour le Sénégal (Abdoulaye Wade et Karim Wade – qui doutait de la possibilité que cela se fasse - peuvent témoigner), je ne comprends pas pourquoi on pense que je ne fais autre chose que mettre en garde les Sénégalais contre les excès de Macky Sall qui ne datent pas d’aujourd’hui. Ses milliards Cfa sortis de nulle part autre que dans des conditions douteuses auraient dû amener les Sénégalais à devenir plus circonspects à son égard.

Or donc, me voilà sommé de ne pas parler. Ou du moins de parler selon le tempo de celles et ceux qui, bien souvent, sont les alliés, interlopes, du pouvoir. Il faut savoir que lorsque des affaires aussi graves se passent, l’individu, même le plus courageux, se doit d’y aller avec prudence, patience et perspicacité. La situation peut être rendue encore plus floue quand la même personne est accusée, à tort, de faire, ou de vouloir faire, du business avec l’Etat. On en oublie que citoyen et contributeur fiscal, businessman national, tout milite pour que je travaille à gagner légalement des marchés de l’Etat.

Exemple : sur un projet important d’infrastructures pour lequel j’ai des partenaires qui ont amené un financement de près de 2 milliards de dollars –le plus grand projet au Sénégal- si ça se fait, dois-je ne pas le faire, jouer mon rôle ? C’est là où un Etat libre, détaché des considérations subjectives, devient un Etat developpementiste, centré sur l’essentiel et non sur les considérations crypto-personnelles. Nous avons affaire hélas, je le crains, à un Etat égoïste et étriqué, incapable de dépassement pour l’intérêt national. D’autres exemples sont dans ma tête : il ne sert à rien de les lister. Le moment est au combat pour le changement afin que notre pays redevienne une nation équitable et efficace au service de tous.

Certains plumitifs du pouvoir dont j’ai rejeté la demande d’amitié sur Facebook, parce que les connaissant fourbes et manipulateurs, ont pris sur eux, via leur séides, de s’en prendre à ce que j’ai dit. Demain, ils seront les premiers à venir me dire : ‘grand, j’ai toujours su que tu disais la vérité’. D’autres, eux aussi tout sourire, ne se privent pas pour vous poignarder en oubliant que leurs actes déteignent sur la personne ou ses proches. Quelle hypocrisie !

Ce qui est plus grave dans tout ceci, c’est le fait que le peuple sénégalais, qui se sait malheureux, sans emplois, sans revenus, désaxé, semble être devenu inapte à choisir de s’aligner du coté de la vérité. Seuls les nouveaux riches, ceux qui ont volé ses biens, sont bien vus par lui. C’est grave. C’est un suicide public.
 
Je veux conclure : je me suis retenu à ce jour à dire beaucoup de choses, à l’intérieur comme hors du Sénégal car on ne doit pas dire tout ce qu’on sait, selon le bon proverbe wolof. Mais les scandales qui rythment la vie de notre pays, de Bictogo à Contan, de l’Artp-Sonatel à Franck Timis, PetroTimSall et tant d’autres, sont tellement graves que ne pas sortir du bois c’est être lâche.
Il arrive un moment ou faire un choix n’est plus une option mais un impératif. J’ai fait le mien. Je suis d’autant plus relax en le disant que désormais, conscience en voie d’être totalement libérée, je n’en ai cure de ce que les malveillants ou ceux qui préfèrent faire des interprétations qu’ils savent loin de la vérité, peuvent avoir sur ce lièvre que j’ai levé.

J'ai dit la vérité. Rien que la vérité. Parce qu'il arrive un moment ou le sacrifice devient un acte de foi, béni des cieux.

Je vous remercie en espérant qu’avec cette note, les clarifications idoines ont été faites. Que Dieu garde le Sénégal !
 
PS: Sur le contrat pétrolier que j’ai fait obtenir a Macky Sall, tout en maintenant tout ce que j’ai dit, même si j’aurais pu mieux travailler la forme (ce qui est mon habitude), je garde la lettre annotée d’Abdoulaye Wade indiquant clairement mon rôle dans le projet. Il n’y a pas de chantage ici, c’est le souci d’engager le combat pour que notre pays cesse d’être entre des mains qui ont fini de le brader à des intérêts privés –les leurs- et ceux de leurs acolytes. Se taire, c’est accepter l’autophagie, la mort d’un Etat, qui est nôtre, en cours!

Pour ce qui est de l’affaire PetroTimSall, une pétition sera mise en ligne avec saisine du Congrès américain, sous son Foreign Corrupt Practice Act, législation ayant justifié l’arrestation à New York dans une autre affaire de corruption, du fils de Léon Mébiane, ancien Premier Ministre Gabonais.

Le combat commence. Il sera rude!
 
Dundee, Ecosse, Vendredi 23 Septembre 2016
Adama GAYE
 
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