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A propos de l’honneur d’un homme.

Lundi 12 Février 2018

« Je ne prendrai pas de militaire pour en faire un ministre de l’intérieur, si ça c’est une attente, c’est une peine perdue ». Propos du président de la République,  monsieur Macky Sall.

Le Sénégal, une démocratie majeure. Un fichier électoral fiable.  Élections libres et transparentes. Un peuple souverain. Impossibilité de voler le suffrage de l’électorat. N’est-ce pas monsieur Macky Sall, président de la République ? Nous connaissons par cœur tout ce tralala servi à dessein par le roi de la cour de Benno Bokk Yakaar et par ses sbires zélés sans foi ni loi.
 
Votre réponse d’Addis Abeba sur la «demande» de l’opposition de nommer à la tête du ministère de l’Intérieur,  une personnalité neutre et à équidistance du pouvoir et des chapelles politiques, ne nous surprend pas outre mesure. La désignation d’une personnalité indépendante peut contrarier vos plans et annihiler votre volonté sournoise de se jouer des citoyens sénégalais en torpillant à votre guise le processus électoral avec la complicité du ministre de l’Intérieur, membre de l’APR.
 
Les citoyens sénégalais ne vous demandent pas l’impossible. Ils veulent simplement que la gestion des élections soit confiée à un homme ou une femme sur lequel/laquelle ne pèse le moindre soupçon de partialité voire de connivence avec le régime ou avec l’opposition.
 
Les citoyens sénégalais ne vous demandent expressément de confier cette mission de confiance ou d’intérêt général à un militaire. Nous sommes convaincus qu’il existe encore au pays de la Teranga des hommes et des hommes qui ont une haute idée des valeurs de la République,  du sens du devoir, du don de soi et de patriotisme, même si ces valeurs voire vertus se raréfient dans la société et encore davantage dans les cercles du pouvoir.
 
Ces hommes et ces femmes se soucient du jugement de l’histoire et pensent par-dessus tout à préserver leur honneur, leur foi, leur attachement vivace à la mémoire de leurs parents et du legs de nos illustres prédécesseurs. Au plus, ils ne sont pas obnubilés par la gloire, l’orgueil des puissants. Ils ne sont pas manipulables et refusent de prêter le flanc au gain facile voire à la corruption de nos autorités publiques. Ils sont guidés par une foi inébranlable et par la volonté de servir le peuple avec responsabilité et dévouement.
 
Un militaire ou une autre personnalité issue de la société civile ne peut pas accepter d’être manipulé ou d’être utilisé comme larbin pour réaliser la volonté du pouvoir de détourner le vote des Sénégalais. Votre refus est seulement guidé par des considérations partisanes et non pour clarifier la situation voire restaurer la confiance entre le pouvoir et l’opposition.
 
Pourtant en 2012, vous avez fustigé et dénoncé avec vigueur le fait que monsieur Ousmane Ngom, ministre de l’Intérieur du régime de maître Abdoulaye Wade ait été chargé de gérer tout le processus électoral parce que partisan. Dites-nous monsieur le président, qu’est-ce-qui a pu changer entre temps pour que vous renonciez à vos « convictions républicaines » et également monsieur Abdou Latif Coulibaly qui faisait de ce combat citoyen un pilier de notre démocratie ?
 
Vous êtes dans une logique suicidaire de confisquer le vote des électeurs avec la complicité du ministre de l’intérieur, de la CENA et de la servitude volontaire abjecte de certains fonctionnaires de la justice.
 
Vous êtes en conflit permanent avec l’éthique, et c’est ce qui vous pousse à adopter souvent des postures antirépublicaines afin de pousser le peuple à la résignation voire à la démission. De quoi avez-vous peur monsieur Macky Sall, président de la République pour refuser la transparence et satisfaire une demande mainte fois renouvelée par une bonne partie de la population afin de nous éviter des lendemains de scrutin présidentiel sombres ?
 
Dites encore monsieur Macky Sall, pourquoi cette frilosité pour un homme qui ne cesse de nous rappeler qu’il est élu à la tête du pays par Dieu n’en déplaise aux aigris ? Pourquoi, vous refusez de faire comme vos prédécesseurs qui ont fini d’accepter la marche de l’histoire en organisant des élections libres, sincères, honnêtes loin des intrigues du pouvoir et des chasseurs de prime et de laisser le peuple souverain distribuait les cartes ?
 
Vous vous enfermez dans un schéma formaté de politique politicienne en conditionnant des hommes et des femmes qui ne se soucient pour le moins du monde de la vertu et qui sont capables de se rabaisser devant vous pour des privilèges alors qu’au même moment vous ne cessez de nous administrer la preuve de votre mauvaise foi, de vos mensonges et reniements éhontés.
 
Vous semblez oublier que le pouvoir ne se confisque pas sous peine de se voir humilié et sans appel par un corps électoral qui honnie tout homme politique assoiffé de pouvoir et qui au demeurant est prêt à sacrifier l’avenir du pays pour un désir immodéré de puissance sur ses compatriotes.
 
massambandiaye2012@gmail.com
 
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1.Posté par Me François JURAIN le 18/02/2018 09:58
Les dés sont pipés, et le seront tant que durera ce système:
Dans une république qui se veut démocratique, lorsque le candidat d'un parti (aujourd'hui, il est nécessairement d'un parti politique où d'une coalition) est élu au suffrage universel, de candidat de parti, il devient le Président de tout un peuple, ceux qui sont d'accord avec lui comme ceux qui ne sont pas d'accord. Il devient le père de la nation toute entière, il se doit de démissionner évidemment de son parti, même si, ne soyons pas naïfs, mais c'est normal, il conserve des sympathies à son parti dont on peut supposer qu'il en a épousé le credo à un certain moment..
Que voyons nous aujourd'hui? Un président qui a, avec l'argent des sénégalais, monté une machine à gagner les élections, achetant les partis (PDS, PS), les consciences (les transhumants), les petits vassaux comme les grands, tout ce qui peut rapporter des voix est bon à récompenser, surtout quand on ne paie pas de sa poche: une voiture par ci, un avantage par là...ect... et au bout du compte, des milliards qui s'envolent. L'assainissement collectif est dans un état lamentable? et alors, l'électricité, malgré le dévouement et la compétence des employés de la Senelec est distribué en mode aléatoire? Peu importe, ce qui est important, ce n'est pas le bien-être du peuple, c'est de remporter les élections coute que coute. Celle de 2019, pour moi c'est déjà plié, mais j'invite tous les observateurs à se pencher d'ores et déjà sur celles de 2024: la constitution modifiée par le référendum (enfin, le scandalum) permet à notre président en place de briguer un troisième mandat, en toute légalité, tous les spécialistes de droit constitutionnel sont d'accord la-dessus. A la question qui lui était posée, il a répondu: "je ne SOUHAITE pas faire un troisième mandat. Il n'a pas dit: "il n'en est pas question", ou "ce n'est même pas envisageable, par rapport ne serait-ce qu'à l'engagement que j'avais pris en 2014 envers le peuple du Sénégal" non, "je ne souhaite pas". Le goudron dakarois n'a pas fini de chauffer, malheureusement...Car au final, la rue arbitrera le match, sans concession et sans prolongation!
Me François JURAIN

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