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Un procureur spécial se justifie d’avoir critiqué la mémoire de Biden

Mercredi 13 Mars 2024

Le procureur spécial américain chargé d’enquêter sur la rétention de documents confidentiels par Joe Biden a défendu mardi devant la Chambre des représentants ses commentaires controversés sur la mémoire parfois défaillante du président pour justifier sa décision de renoncer à le poursuivre.

 

Les auditions devant deux commissions de la Chambre des représentants, dominée par les républicains, ont essentiellement porté sur la comparaison entre le cas du président démocrate et celui de son prédécesseur républicain Donald Trump, qui doit lui être jugé dans une autre affaire de gestion présumée désinvolte de documents confidentiels.

 

Dans son rapport publié en février, le procureur spécial Robert Hur avait recommandé un non-lieu pour Joe Biden, faisant notamment valoir qu’un jury répugnerait à condamner un « homme âgé à la mauvaise mémoire ». Le camp du président de 81 ans avait alors dénoncé des commentaires « gratuits » et « déplacés ».

 

« Nous avons recueilli des preuves que le président avait sciemment gardé des documents classifiés après la fin de sa vice-présidence (2009-2017, NDLR), alors qu’il était un simple citoyen », a résumé mardi Robert Hur au début de son audition qui a duré plusieurs heures.

 

« Nous n’avons néanmoins pas recueilli de preuves allant au-delà du doute raisonnable », a-t-il ajouté.

 

« Ma mission était d’établir si le président avait conservé ou divulgué des informations confidentielles “sciemment” », a rappelé le procureur spécial.

 

« Je ne pouvais pas conclure sur ce point sans examiner l’état d’esprit du président. Pour cette raison, je devais tenir compte de la mémoire du président et de son état mental général, et de la manière dont le jury d’un tribunal pénal les percevrait », a-t-il expliqué.

 

« Mon estimation dans le rapport au sujet de la pertinence de la mémoire était nécessaire, exacte et juste », a-t-il assuré. « Je n’ai pas aseptisé mon explication ni dénigré injustement le président », a insisté Robert Hur.

 

« Incendie politique »

 

« Bien sûr que vous avez dénigré le président », lui a lancé un élu démocrate de Californie (ouest), Adam Schiff, l’accusant d’avoir provoqué un « incendie politique » en se prononçant dans son rapport sur l’état général de la mémoire de Joe Biden, au lieu de se cantonner à des faits et dates précis.

 

« Les considérations politiques n’ont joué aucun rôle dans mon enquête, dans ma décision ou dans les mots que j’ai utilisés », a assuré Robert Hur.

 

Plusieurs élus républicains ont au contraire déploré un « deux poids, deux mesures » entre Joe Biden et Donald Trump.

 

« Biden et Trump auraient dû être traités à égalité. Ils ne l’ont pas été », a assuré Matt Gaetz, élu républicain de Floride (sud-est).

Mais cette audition a surtout fourni aux démocrates l’occasion de dresser un parallèle peu flatteur pour le favori des primaires républicaines.

 

Le procureur spécial a d’ailleurs relevé dans son rapport le « contraste » entre l’attitude des deux hommes dans leurs dossiers respectifs, soulignant que selon l’acte d’accusation M. Trump a ordonné « à des tiers de détruire des preuves et de mentir ».

 

Donald Trump, 77 ans, poursuivi pénalement pour avoir emporté des centaines de documents confidentiels dans sa résidence privée de Floride après son départ de la Maison-Blanche, est notamment accusé d’« obstruction à la justice ».

 

La nomination de M. Hur comme procureur spécial en janvier 2023 faisait suite à la découverte de documents classés confidentiel datant de l’époque où Joe Biden était vice-président, notamment sur l’engagement militaire américain en Afghanistan, dans sa résidence de Wilmington, dans le Delaware (est), ainsi que dans un ancien bureau. [AFP]

 
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