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Présidentielle sénégalaise du 24-Mars : une démocratie en quête de renouveau après un Sall cauchemar

Samedi 23 Mars 2024

Plus de 7 millions de Sénégalais dont environ 340 000 dans la diaspora sont attendus aux urnes ce 24 mars 2024 pour élire leur 5e Président depuis 1960. Dans la secrète intimité des isoloirs de 15 633 bureaux de vote disséminés entre les 46 départements du pays et ailleurs dans le monde, les électeurs ont la mission collective de désigner le successeur de celui qui aura été un véritable cauchemar pour ses compatriotes pendant douze ans, Macky Sall. Le choix de dimanche est crucial pour une seule et bonne raison : ce à quoi le peuple sénégalais et sa démocratie ont échappé avec le président sortant est d’une monstruosité inimaginable que la plupart des électeurs qui l’ont élu en 2012 ne pouvait envisager pour notre pays. 

 

Aujourd’hui, il est difficile de se projeter sur cette élection présidentielle du 24 mars sans rappeler le saccage d’institutions devenues croupions, le carnage à ciel ouvert des libertés, le détournement partisan des principes élémentaires qui font la démocratie et la justice devant la LOI.

De ce que l’on peut tirer de l’Histoire, le bilan de Macky Sall semble conforme aux performances des régimes autori-cratiques à travers le monde : focus sur les infrastructures et les grands projets qui exigent beaucoup d’argent et un endettement illimité pour atteindre des objectifs, mais zéro pointé pour le reste : institutions, libertés individuelles et collectives, corruption, opacité, impunité, judiciarisation systémique des dossiers politiques par les institutions de répression, armement massif á l’échelle du pays, etc.  

 

Le Président qui part s’est enfermé dans des errances dramatiques dont les conséquences devront être prises en charge par le prochain régime dans une perspective politique de profonde rectification. cela, la plupart des candidats le savent, des plus déterminés aux plus débonnaires. Le niveau de destruction du tissu institutionnel doit être un repère pour eux qui prétendent à assumer cette tragédie nationale laissée en héritage à une nation et à un peuple, dans l’ingratitude la plus totale. 

 

Mais Macky Sall est déjà du passé. Le peuple sénégalais, lui, est resté debout. Son opposition farouche et victorieuse à la capture de son droit constitutionnel à élire le Souverain unique dans ce pays a sonné le glas d’un aventurier qui se voyait plus beau que nature.

C’est pourquoi, pour cette présidentielle-ci, il est impératif que les Sénégalais mettent en avant l’intérêt national au dessus d’un système qui espère encore, avec ses avatars distingués, perpétuer la mécanique corrompue de nos malheurs vécus.  

 

Quand le peuple est à l’heure du choix, le pouvoir de transgressions illimité du futur ex-président doit juste rester un cauchemar au musée de nos souvenirs partagés. Sa responsabilité évidente dans la mort de dizaines de Sénégalais restera à jamais une réalité politique douloureuse pour le pays, une blessure indélébile pour ses victimes.

C’est tout le sens du vote de ce 24 mars 2024, le scrutin le plus chaotique de notre histoire politique, un moment pris en otage entre les comptes d’apothicaire de politiciens qui souhaitaient prolonger leur bail au sommet de l’Etat. 

 

Les conditions dans lesquelles cette élection est organisée sont particulières. La campagne électorale s’est imposée en mode sabotage rattrapé après avoir été réduite du tiers de sa durée normale. L’absence de débats contradictoires entre candidats n’a pas donné de clefs de choix aux électeurs si tant est que cela a été toujours la règle. Et le chaos électoral - que personne ne souhaite - n’est pas à exclure le jour du scrutin.

Là sont pourtant les défis que le peuple devra relever pour tourner la page noire du cauchemar Macky. C’est le prix du renouveau de la démocratie sénégalaise qui est en jeu. 

 
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