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Biden martèle qu’il n’a jamais voulu conserver des documents classifiés

Mardi 12 Mars 2024

Au cours de cinq heures d’entretiens, le président Joe Biden a déclaré à plusieurs reprises à un procureur spécial qu’il n’avait jamais eu l’intention de conserver des informations classifiées après avoir quitté la vice-présidence, mais il est demeuré parfois flou sur les dates et a admis qu’il n’était pas familier avec la trace écrite de certains des documents sensibles qu’il a manipulés.

 

Le procureur spécial, pour sa part, a maintenu son évaluation de la mémoire du président comme étant « exacte et juste », dans un témoignage préparé qui sera présenté au Congrès mardi.

 

L’Associated Press a examiné une transcription des entretiens de M. Biden, qui a été remise au Congrès par le département de la Justice mardi, quelques heures seulement avant que le procureur spécial, Robert Hur, ne se présente devant le comité judiciaire de la Chambre pour répondre à des questions sur son enquête sur le président.

 

M. Hur, dans son rapport, a conclu que Joe Biden ne devrait pas faire face à des accusations criminelles pour sa mauvaise gestion des documents, mais il a également abordé l’âge et la compétence du président.

 

Alors que Joe Biden a tâtonné sur certains détails dans son entrevue, la transcription complète pourrait soulever des questions sur la description par M. Hur du président de 81 ans comme ayant des « limitations importantes » dans sa mémoire.

 

En même temps, il est clair que l’avocat républicain n’a jamais interrogé M. Biden sur le moment de la mort de son fils, contredisant les objections publiques indignées du président à cette prétendue série de questions.

 

L’audience et la transcription visaient à clarifier les questions persistantes concernant le rapport de Robert Hur sur la découverte de certains documents classifiés au domicile de M. Biden et dans son ancien bureau privé à Washington. Mais rien ne garantissait qu’elles modifieraient les idées préconçues sur le président ou sur la personne nommée par M. Trump qui a enquêté sur lui, en particulier au cours d’une année électorale âprement disputée.

 

Au Capitole, Robert Hur semblait être un rare témoin susceptible d’être vilipendé de tous les côtés – par les républicains en colère contre sa décision de ne pas inculper le président, et par les démocrates pour ses commentaires peu flatteurs sur Joe Biden.

 

Les républicains étaient susceptibles d’approfondir l’évaluation de M. Hur sur l’âge et la mémoire du président – une ligne d’attaque majeure alors qu’ils cherchent à renverser M. Biden en novembre. Les démocrates tenteront de présenter M. Hur, que Donald Trump a nommé procureur américain, comme un partisan cherchant à aider son parti à remporter une élection présidentielle.

 

De nombreux documents à classer

 

Dans ses entretiens, M. Biden a déclaré à plusieurs reprises aux procureurs qu’il ne savait pas comment des documents classifiés avaient atterri à son domicile et dans son ancien bureau du Penn Biden Center à Washington.

« Je n’en ai aucune idée », a-t-il déclaré.

 

Il a également insisté sur le fait que s’il avait su qu’ils étaient là, il les aurait restitués au gouvernement.

Joe Biden, de son propre aveu, a conservé un assortiment si vaste de photos, de documents et d’objets de ses plus de 50 années de vie publique qu’il ne peut pas garder une trace de tout.

 

Lorsqu’on lui a demandé si la première dame Jill Biden gardait ses affaires avec les siennes, il a répondu : « Elle ne veut rien avoir à faire avec mon système de classement. » Il a ajouté, sous les rires des avocats, « qu’il ne plaisantait même pas ».

 

La transcription a également offert une rare fenêtre sur l’esprit d’un président en exercice, révélant son humour et ses obsessions – y compris sa Corvette bien-aimée et son vif intérêt pour les travaux de construction dans sa maison de Wilmington – ainsi que les rigueurs de la présidence et des crises internationales.

 

Le président Biden s’est entretenu pour la première fois avec M. Hur en période de crise, un jour après l’attaque dévastatrice du Hamas contre Israël le 7 octobre.

 

Il a commencé le premier jour de l’entretien alors qu’il venait tout juste de raccrocher au téléphone avec le premier ministre israélien Benjamin Nétanyahou, dans le cadre d’une série d’appels destinés à empêcher l’attaque de dégénérer en une confrontation régionale plus large. À plusieurs reprises, lorsque M. Hur a suggéré une pause, Joe Biden a encouragé les procureurs à continuer, en disant : « J’y passerai toute la nuit si nous faisons cela. »

 

M. Biden a déclaré qu’il avait laissé à son personnel le soin de protéger les informations classifiées qui lui étaient présentées, laissant souvent des papiers sur son bureau en tas pour que ses assistants puissent les trier et les sécuriser.

 

Il a souligné qu’une grande partie de son personnel travaillait avec lui depuis des années, au point qu’ils n’avaient plus besoin de directives de sa part. « C’est juste… ça vient juste d’être fait. Je ne sais pas. Je ne me souviens plus qui. »

 

« Confusion » sur le fils de Biden

 

La confusion quant au moment du décès de Beau, le fils adulte de Biden – décédé le 30 mai 2015 – a été soulignée par M. Hur dans son rapport comme un exemple des trous de mémoire du président. Mais la transcription montre que M. Hur n’a jamais interrogé M. Biden spécifiquement sur son fils, comme le président visiblement en colère l’avait suggéré dans des commentaires aux journalistes le jour de la publication du rapport.

 

Mais la transcription suggère que l’échange était moins révélateur sur la mémoire de M. Biden que le procureur Hur ne l’a laissé entendre, et que le souvenir de M. Biden lors de ses remarques émouvantes à la Maison-Blanche était incorrect.

 

Le procureur Hur a demandé au président Biden où il gardait les choses sur lesquelles il « travaillait activement » alors qu’il vivait dans une maison de location en Virginie immédiatement après avoir quitté la vice-présidence en janvier 2017. Et dans ce contexte, c’est M. Biden lui-même qui a évoqué la maladie de Beau et sa mort, en parlant d’un livre qu’il avait publié plus tard en 2017 sur cette période douloureuse.

 

« Quel mois Beau est-il mort ? » M. Biden réfléchit, ajoutant : « Oh mon Dieu, le 30 mai. »

 

Un avocat de la Maison-Blanche a ensuite évoqué l’année 2015.

« Est-ce qu’il est mort en 2015 ? », a réitéré M. Biden.

 

Il a ensuite raconté en détail l’histoire contenue dans son livre, « Promise Me, Dad », sur la façon dont son défunt fils l’avait encouragé à rester engagé dans la vie publique après la fin de l’administration Obama.

 

Le département de la Justice a expurgé les informations sur d’autres personnes impliquées dans l’affaire, et le Conseil de sécurité nationale et le Département d’État ont occulté certains détails relatifs à des questions sensibles de renseignement et d’affaires étrangères. Avant les expurgations, la transcription avait été classée ultrasecrète et interdite de diffusion aux ressortissants étrangers. [ASSOCIATED PRESS]

 
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