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FEUX SUR… OUAKAM: Bouillonnant, en attendant l’explosion des potentialités !

Jeudi 7 Juillet 2016

FEUX  SUR… OUAKAM: Bouillonnant, en attendant l’explosion des potentialités !
Une plage, un petit port de pêche, un monument gigantesque, le phare des Mamelles, la proximité d’un aéroport international, des militaires en permanence, des initiatives locales bien appréciées… Ouakam, 80 000 habitants, zone léboue en perpétuelle mutation, a les moyens de devenir un eldorado de la Presqu’île du Cap-Vert, eu égard aux potentialités qui s’y frottent, soutenu par une diversité sociale qui trouve sa source dans son histoire. Et ce, en dépit des conflits récurrents autour d’un foncier insaisissable, et de l’existence de quatre Djaraf au lieu d’un seul…
 
Une histoire…
Ouakam est un village peuplé de Lébous venus du Djoloff car ils y étaient persécutés. Les historiens racontent qu’ils s'installèrent dans un premier temps près d'un marigot appelé «Kam». Ce lieu serait aujourd’hui situé près de la Patte d'Oie. Souhaitant alors profiter des ressources de la mer, ils décidèrent de s’en rapprocher en s’installant dans la cuvette aux pieds des Mamelles. «Ouakam» signifie «ceux qui viennent de Kam». Un pouvoir coutumier local s'est perpétué de génération en génération et perdure aujourd’hui encore. Les quartiers traditionnels de cette minuscule partie de la région dakaroise sont au nombre de sept : Taglou, Sinth, Mboul, Gouyes Sor, Boulga, Mecina et Ripp. Les membres de ces quartiers peuvent siéger aux assemblées générales du quartier.
 
Si les premières populations à s'installer à Ouakam furent les Lébous, l’ère moderne a vu arriver les familles de militaires puis celles des employés de l’aéroport. A partir de cette période, Ouakam a connu une expansion très importante grâce à la présence de nombreuses catégories socio-professionnelles.  En conséquence et jusque dans les années 1970, le niveau de vie était assez élevé et la pauvreté assez peu présente. Compte tenu du dynamisme de ce quartier, plusieurs cités ont été construites dans sa partie ouest. Ensuite, un habitat spontané s’est progressivement installé à l’est, regroupant une population plus pauvre. C’est ainsi que Ouakam présente aujourd’hui une population socialement très hétérogène.
                 
Une économie de survie
L’économie du quartier se fonde principalement sur les petits commerces tels que les vendeurs ambulants ou échoppes à l’entrée des maisons. La pêche est également une activité importante. Trois périodes peuvent être distinguées : avant, pendant et après l’hivernage. La période d’hivernage peut empêcher les pêcheurs de partir en mer à cause des fortes pluies potentielles et de la puissance du vent. En fin d’après midi, des étales de poissons sont disposés dans les rues situées à proximités de la plage de la divinité. Les femmes jouent un rôle essentiel dans les activités du quartier. Ce sont elles qui tiennent les petits commerces. Deux marchés coexistent : l’un situé dans le quartier traditionnel et l’autre vers les cités.

Les propriétés foncières font régulièrement l’objet de tensions. C’est le seul quartier où l’on trouverait encore des terrains à construire. Mais les Lébous revendiquent une propriété ancestrale de certains de ces terrains. Cela génère des conflits d’intérêts entre traditions et pouvoir étatique et local qui peuvent frôler les extrêmes. En conséquence, le quartier compte 4 Djaraf au lieu d’un.
 
Une situation géographique idéale
D’autre part, Ouakam profite au secteur du tourisme puisqu’il bénéficie des sites attractifs que sont le phare des Mamelles, la statue de la Renaissance mais aussi la Mosquée de la divinité avec son petit port de pêche et ses multiples pirogues aux milles couleurs. Il est possible de visiter le phare des mamelles, construit en 1864. Situé à 126 m au-dessus du niveau de la mer, il offre une vue panoramique exceptionnelle sur la capitale. A proximité, le monument de la renaissance africaine culmine à 52 mètres. C’est une infrastructure en cuivre et en bronze construite par une firme nord-coréenne spécialisée dans le gigantisme architectural : Mansudae Overseas Projects Group. Inauguré le 4 avril 2010, jour de l’indépendance du Sénégal, la statue représente une famille qui se libère du joug de l’esclavage et de l’obscurantisme. En fait de famille, des imaginations fertiles croient reconnaître le couple Wade et leur fils Karim Wade. Elle avait fait polémique au moment de sa construction, notamment du fait de son coût faramineux qui ne serait pas loin de la vingtaine de milliards de francs Cfa.
Mais Ouakam, c’est aussi sa plage, son port de pêche, ainsi que la mosquée de la Divinité et son architecture majestueuse. Tous incontournables !
 
Des initiatives pour l’environnement… Mais pas seulement !
Cette année, l’Association pour la Promotion des Handicapés de Ouakam (APHO) a lancé un projet visant à transformer les sacs de riz en sacs réutilisables. L’initiative s’inscrit dans la lutte contre les pollutions plastiques et permet aux personnes handicapées d’avoir accès à un emploi. Autrement dit, cette initiative répond parfaitement aux exigences du développement durable. Sur le plan social, il existe différentes associations et structures. Il y a  par exemple l’association 1347 qui est un projet de développement pour l’enfant et la famille basé sur le parrainage des enfants âgés de 0 à 24 ans avec une prise en charge de leur santé ainsi que de leur éducation. Le quartier est par ailleurs bien équipé dans le domaine sanitaire. Il dispose de plusieurs infrastructures comme les sept pharmacies, l’hôpital militaire, la clinique privée ou encore le centre de santé derrière lequel une maternité est actuellement en construction. Les travaux de cette dernière devraient se terminer en septembre prochain.
 
Un quartier sportif
Une autre particularité du quartier pourrait être ses prouesses footballistiques. Le club appelé «Union Sportive de Ouakam» a gagné la Coupe du Sénégal en 1964 ainsi que la totalité ses matchs lors du championnat de la saison 1963-1964.  Il a aussi décroché deux titres de coupe du Sénégal en 1989 et en 2006. Enfin, en 2011, c’est la consécration car l’USO est parvenu à remporter le championnat du Sénégal de football. Des exploits sportifs montrent le dynamisme de Ouakam et renforce la cohésion de la population. En outre, son aura s’en trouve grandie.
En dépit des nombreux problèmes auxquels il doit faire face, Ouakam reste un quartier attractif avec de réelles potentialités aux plans économique, social, environnemental. Il peut également compter sur une population en croissance. Alors qu’une estimation de 2007 estimait le nombre d’habitants à près de 50 000, ce chiffre dépasserait désormais les 80 000 personnes, avec une diversité sociale bien réelle.
 
(Marion FOURGEAUD)
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