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L'intelligence artificielle inspire les start-up

Vendredi 9 Juin 2017

Paris - La popularisation de l'intelligence artificielle, qui permet à des machines de réagir et répondre à des questions, donne des idées aux start-up. Un journaliste de l'AFP en a rencontré cinq très différentes, vendredi au salon de l'innovation Futur en Seine, à Paris.

Alix, qui aide les hommes à s'habiller
"Je suis un homme, je cherche une chemise, j'ai cinquante euros, je vais demander à Alix." Alix est un "chatbot", un robot conversationnel qui va apprendre à vous connaître pour mieux vous conseiller. Le service a été lancé en mai sur Messenger, la messagerie de Facebook, et est gratuit pour l'utilisateur, l'entreprise comptant se rémunérer auprès des distributeurs physiques et en ligne.

L'idée est venue d'une première expérience avec une plate-forme sur internet, qui mettait en relation des acheteurs avec des marques, mais a pâti de la lenteur de réponse desdites marques. D'où l'idée d'automatiser la réponse et de se spécialiser dans le prêt-à-porter masculin, qui intéressait beaucoup.
 
"Quand on utilise de l'intelligence artificielle, il faut être très vertical, très spécialisé", explique à l'AFP Camille Fagard, directeur général de la toute jeune start-up qui se partage entre Paris et La Baule (Loire-Atlantique).

- Angus.ai, pour jauger les clients
Une caméra placée dans le magasin repère les clients et épie leurs réactions. Mégane Millan est repérée, le système de contrôle doute un peu avant de conclure qu'il s'agit d'une femme âgée de 21 à 27 ans, qui semble hésiter. L'idée est de faire venir une vendeuse au bon moment.

"Notre but est d'aider les commerçants à optimiser l'organisation de leurs rayons", explique Mégane Millan, 22 ans, développeuse à Angus.ai. Cette start-up parisienne, fondée en 2015, s'est spécialisée dans l'analyse automatique et en temps réel des flux vidéo, permettant notamment des mesures d'affluence, d'intérêt, de temps d'attente, d'anomalie, etc.

E4, pour débusquer les intrus
C'est un petit robot triangulaire qui fait des rondes dans votre salon pour monter la garde: il reconnaît les gens, identifie les intrus (mais ne s'inquiète pas plus que ça si vous êtes là aussi), s'étonne si la femme de ménage n'est pas là le jour habituel...
 
E4 entend les bruits suspects en pleine nuit ou s'inquiète quand une fenêtre est ouverte en votre absence et vous préviendra dans tous les cas. En cas d'urgence, son système de dissuasion intégré comprend un flash aveuglant et une alarme puissante. Quoi qu'il arrive, il trouvera toujours une prise pour se recharger tout seul.

Mis au point par AI-Mergence, une start-up parisienne, le robot-gardien E4 doit être mis en vente l'an prochain.

Qucit, pour prédire les comportements humains en ville
Attention au kilomètre 55 de l'autoroute A63 en venant de Bordeaux, direction Bayonne: c'est là que vous avez le plus de chances de tomber nez-à-nez avec une voiture à contresens: c'est le métier de Qucit de prévoir ce genre de choses.

Cette start-up bordelaise s'est spécialisée dans les applications prédictives et les logiciels destinés à la mobilité: pour prévoir les incidents sur autoroutes, gérer le remplissage des stations de vélos en libre-service, trouver une place de parking ou mesurer le degré de stress des piétons dans les espaces publics.

"L'intelligence artificielle permet d'extrapoler; on entraîne les machines à produire des réponses aux sondages", précise Aurélien Belhocine, responsable des clients publics de Qucit. Du "machine learning" - la machine apprend au fur et à mesure et s'améliore- qui permet d'excellents taux de fiabilité des modèles de prévision, souligne-t-il à l'AFP.

- Wefight, pour accompagner face au cancer
Autre chatbot, toute autre destination: la start-up parisienne Wefight a mis au point Vik, un gentil robot conversationnel qui discute avec les malades du cancer, via les applications de messagerie ou par SMS. Vik va notamment rappeler qu'il faut prendre ses comprimés, donner des explications, remémorer des rendez-vous, mais aussi répondre aux questions des patients, éclairer, rassurer...

Créé en février, Vik est nourri d'une intelligence artificielle venue de solutions disponibles en open-source et développées en interne. "On est une vraie start-up technologique et médicale, avec des médecins et des pharmaciens" qui supervisent tout le contenu, résume le directeur général Benoît Brouard, lui-même un ancien pharmacien d'hôpital. Pour se financer, Wefight a mis au point des produits d'accompagnement pour les professionnels.
 
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