Après la sortie menaçante du gouvernement démentant les « insinuations » de l’ancien premier ministre Cheikh Hadjibou Soumaré à propos d’un cadeau présumé de 12 millions d’euros (près de 8 milliards FCFA) du président Macky Sall à la cheffe de l’extrême droite française Marine Le Pen, Amnesty International Sénégal a réagi.
Selon Seydi Gassama, son directeur exécutif, les propos du gouvernement sénégalais qui "confond interpellation et accusation" en versant "dans les menaces" ne s'imposent pas face à la démarche entreprise par l'ancien président de la Commission de l'Uemoa.
"Dans un Etat démocratique, rappelle-t-il, le citoyen, quel qu'il soit, a le droit d'interpeller ses dirigeants sur des questions qui présentent un intérêt pour le public et de recevoir des réponses."
Sous cet angle là, "personne ne devrait être inquiété pour cela", ajoute Gassama sur ses comptes Facebook et Twitter.
Auparavant, Birahime Seck est intervenu pour tempérer l’ardeur furibonde des autorités sénégalaises. Sur son compte Twitter, le coordonnateur du Forum civil souhaite que toute menace soit écartée contre l'ex premier ministre.
« Monsieur Soumaré a posé des questions. Le gouvernement a répondu. Il faut juste laisser les citoyens et l’avenir en juger », écrit le responsable du Forum civil.
A ses yeux, les questions formulées par Cheikh Hadjibou Soumaré, « au lieu d’être judiciarisées », doivent rester dans le périmètre du « débat public sur la gouvernance » qui peine à être mené de la meilleure des façons dans notre pays depuis plusieurs années.
Contexte. Dans une lettre rendue publique le 4 mars, Hadjibou Soumaré a souhaité des réponses à quatre questions adressées au président Macky Sall.
« 1). Avez-vous donné récemment de l’argent à une personnalité politique française ? Dans l’affirmative, est-ce un montant de 12 millions d’euros soit environ 7,9 milliards argent d’un pays catalogué Pays Pauvre Très Endetté. Surtout quand on sait que la haine et le rejet de l’autre, ont toujours été utilisés par le parti, comme véhicule d’une ascension politique ?
2). Lui avez-vous envoyé à l’issue de votre rencontre, une note revêtue de votre sceau, <<en souvenir de son passage au Sénégal et de sa vision pour un nouveau partenariat entre la France et l’Afrique>>?
3). Si par extraordinaire tout cela était avéré, éclairez le Peuple Sénégalais avoir agi ès qualité de Président de la République du Sénégal ou de Chef de Parti politique et avec quel ARGENT?
4). Enfin êtes-vous sérieusement dans la logique du report des élections Présidentielles prévues en février 2024 ?
Bruissements de salons d’ici et hors de nos frontières je veux aussi, par cette saisine et vos réponses, laver l’honneur de notre cher Président, celui de l’Afrique aussi, la pratique supposée de certains de ses dirigeants ayant souvent été stigmatisée. » (IMPACT.SN)
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