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Législatives : la plupart des dissidents PS opposés à la Nupes balayés dès le premier tour

Mardi 14 Juin 2022

Olivier Faure, patron du PS en passe de gagner son pari avec Jean-Luc Mélenchon
Olivier Faure, patron du PS en passe de gagner son pari avec Jean-Luc Mélenchon
Le soutien des éléphants du PS n'aura pas suffit. Les dissidents présents au second tour se comptent sur les doigts de la main.

Qu'ils se soient opposés à l'accord entre le PS et LFI pour des raisons idéologiques ou parce qu'ils estimaient être mieux implantés localement, la grande majorité des dissidents socialistes qui se sont présentés face à la Nupes ont été balayés dès le premier tour des élections législatives.
Une hécatombe qui renforce la position du Premier secrétaire Olivier Faure, qui a fait le pari de l'union de la gauche.

"Seuls trois se sont qualifiés", affirme le Parti socialiste, qui se targue pour sa part d'avoir 59 de ses 70 candidats investis par la Nupes au second tour. Pour Olivier Faure, considéré par ses opposants comme le fossoyeur du parti, la Nupes "a fait la démonstration de sa capacité à créer une forme d'engouement à gauche" et "valide" sa stratégie d'union. "Les résultats sont là", a-t-il jugé lundi sur France 2.

Les candidats de l'alliance "comptabilisent sur un seul nom les voix de gauche dans la plupart des circonscriptions, porte d'accès au second tour" et "la force de l'étiquette se mesure dans l'échec des dissidents socialistes, presque toujours éliminés", confirme le politologue Jérôme Jaffré dans Le Figaro.

Principale exception, le député sortant des Pyrénées-Atlantiques David Habid, sans candidat de la majorité contre lui, est en tête dans sa circonscription, devant le candidat de la Nupes-LFI Jean-François Baby. 
 
Dans l'Ariège, Laurent Panifous menace le député sortant Nupes-LFI Michel Larive. Dans le Lot, Christophe Proença, affrontera dans une triangulaire les candidats Nupes-LFI Thierry Grossmy et Ensemble-Renaissance Huguette Tiegna.
 
D'autres candidats, que le PS ne considère pas comme dissidents car n'ayant plus leur carte au parti, tirent leur épingle du jeu, comme Bertrand Petit dans le Pas-de-Calais, qui affronte un candidat RN, ou David Taupiac dans le Gers, qui s'est mis en congé du PS mais que le Parti affirme soutenir, face à une candidate de la majorité.
 
Ailleurs c'est l'hécatombe : le député sortant et neveu de François Mitterrand Jérôme Lambert est balayé en Charente. Les sept dissidents de l'Hérault, défendus par le maire socialiste de Montpellier Michael Delafosse, sont battus. 
 
Il ne reste également plus de dissidents en Dordogne, Seine-Maritime, Meuse, Côtes d'Armor ou Pyrénées-Orientales, souligne Sébastien Vincini, secrétaire national du PS, qui regrette que ces candidatures aient parfois "contribué à diviser la gauche et empêché un candidat Nupes d'être au second tour", souvent au profit d'un duel RN-Ensemble.

Pour Corinne Narassiguin, la numéro 2 du PS, le résultat du premier tour "marque l'échec de ceux qui avaient fait campagne sur le thème 'la Nupes c'est pas ma gauche'". Une allusion à Carole Delga, présidente de la région Occitanie hostile à l'union, qui s'est activée sur le terrain pour soutenir les dissidents. Elle a appelé dimanche à "faire barrage aux candidats d'extrême droite en votant pour le candidat le mieux placé, quelle que soit son étiquette". 
 
Son entourage rappelle que d'autres "socialistes ou anciens socialistes opposés à la Nupes" ont été qualifiés, comme Benjamin Saint-Huile dans le Nord. Et que 27 de ceux qui ont échoué au premier tour ont fait "des scores supérieurs à 10%", comme Rémi Branco (16%) dans le Lot.   

Les éléphants affaiblis

Plus largement, ce sont les éléphants du PS réfractaires à l'accord, qui se trouvent affaiblis. Les candidats soutenus par l'ex-président François Hollande, dont Annick Taysse dans son fief de Corrèze, sont balayés, comme la plupart de ceux qu'était venu aider l'ex-Premier ministre Bernard Cazeneuve, et les quatre dissidents soutenus par le maire du Mans Stéphane Le Foll dans la Sarthe.
 
Même Lamia El Aaraje, appuyée par l'ex-Premier ministre Lionel Jospin, a essuyé un décevant 17,5% à Paris, qui ne lui laisse que peu de chances au second tour face à la candidate de la Nupes, l'Insoumise Danielle Simonnet (48%).

Philippe Doucet, membre du courant minoritaire du PS hostile à la Nupes, reconnaît que "la dynamique du rassemblement est forte" et que l'implantation locale de certains dissidents "n'a pas tellement joué". "Les législatives se sont totalement présidentialisées", en conclut-il. Mais il prévient : "On verra dimanche si le 2e tour devient un référendum anti-Mélenchon, et combien le PS aura de députés". (Orange & Média Services)
 
 
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