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Incidents au Stade de France : "Il faut des sanctions pénales", "image inquiétante", les politiques réagissent

Dimanche 29 Mai 2022

L'organisation de la finale de la Ligue des champions a été marquée par des incidents en dehors du Stade de France, samedi 28 mai. Fait rare pour un match de ce niveau, le début de la rencontre entre le Real Madrid et Liverpool (1-0) avait dû être reporté d'une demi-heure. Ce dimanche, la polémique ne faiblit pas.
 
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a dénoncé l'attitude de "milliers de 'supporters' britanniques sans billet ou avec des faux billets qui ont forcé les entrées" du Stade de France, leur faisant porter la responsabilité du chaos.
 
Même son de cloche chez la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra : "Les tentatives d’intrusion et de fraude de milliers de supporters anglais ont compliqué le travail des stadiers et des forces de police mais ne terniront pas cette victoire. La violence n’a pas sa place dans les stades.

Sur BFMTV ce dimanche 29 mai, le leader LFI Jean-Luc Mélenchon a trouvé "l'image lamentable et inquiétante". "En voyant cela, on voit clairement qu'on n'est pas préparés pour des évènements du type Jeux Olympiques ou le championnat mondial de rugby. Soyons bien clairs : le rôle de la police est de garantir la tranquillité. Là, c'est un échec complet de la stratégie policière, parce que le renseignement ne vaut rien, des milliers de faux billets ont été vendus, personne n'a rien vu, les supporters anglais, qu'on connaît, ne sont pas des tendres et rien n'est prévu", a-t-il dit.

"Enfin, ce sont les débordements habituels, les gens ont été traités comme d'habitude lors des manifestations à Paris : on tape dans le tas, on tire des lacrymogènes, on attaque des gens dans un bar... C'est la doctrine d'emploi de la police qui est mise en cause", a-t-il assuré, avant d'incriminer "le préfet de police de Paris Didier Lallemand et le ministre présent sur place, ce qui n'a pas dû faciliter la chaîne de commandements".

La conseillère régionale d'Ile-de-France et député LREM-Renaissance Aurore Bergé a quant à elle réagi sur le plateau de RMC. "Il y a eu des faux supporters qui ont tenté de s'introduire dans le stade et ont eu des comportements inacceptables. Cela doit donner lieu à des sanctions pénales fermes et exemplaires. Le sport est une fête, le foot ne doit être que cela", a-t-elle estimé. La député a regretté la présence de "milliers de faux billets, parfois avec des gens de bonne foi".

Puis de préciser que la France "n'a eu que trois mois" pour organiser l'évènement, qui était à l'origine prévu en Russie, alors que cela prend "un an normalement". "Il y a une anticipation quand il y a 7.000 forces de l'ordre mobilisées, dans des conditions qui garantissent la sécurité des spectateurs dans le stade", a jugé Aurore Bergé, soulignant qu'"il n'y a pas eu de débordements à la sortie du stade." Enfin, selon la conseillère régionale d'Ile-de-France, il y aura un "audit".

Sur le plateau du Grand Jury RTL, LCI, Le Figaro, la leader du RN et députée du Pas-de-Calais Marine Le Pen a fait part d'un "sentiment d'humiliation". "Nous sommes regardés par le monde entier. L'intégralité des capitales qui ont vu cela ont constaté que la France n'était plus dans la capacité d'organiser de grandes manifestations sans que celles-ci dégénèrent, en partie par une désorganisation dont il faudra que les organisateurs s'expliquent, et en partie par une délinquance traditionnelle, classique, qui fait qu'à chaque évènement, celui-ci se transforme en émeute", a-t-elle déploré.


Invité sur Europe 1, Henri Guaino, ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy à l'Elysée, s'est emporté : cette violence "est le symptôme d'un malaise très profond de nos sociétés. Elles se sont fracturées, (...) elles sont fragilisées sur le plan économique et social", a-t-il estimé. Puis d'ajouter : "Quand il y a un malaise dans la civilisation, on n'arrive plus à contenir la violence. Les sociétés très divisées, elles finissent toujours par essayer de se réunifier dans la violence."

Selon le ministère de l'Intérieur, soixante-huit personnes ont été interpellées et 39 placées en garde à vue samedi soir à Paris. De nombreux supporteurs avaient tenté d'escalader les grilles de l'enceinte pour tenter de forcer l'entrée. De brèves échauffourées ont alors opposé les forces de l'ordre qui repoussaient ces intrus, parfois en faisant usage de gaz lacrymogènes. Certains spectateurs, pourtant munis de billets, n'ont pu accéder au stade qu'en fin de première période du match.

La préfecture de police de Paris a indiqué dans un communiqué publié samedi soir qu'avant la rencontre "de nombreux supporters sans billets pour le match ou détenteurs de faux billets ont perturbé l’accès au Stade de France, au niveau du périmètre de sécurité extérieur". (Orange & Média Services)
 
 
 
 
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