La motion de rejet des députés écologistes contre le projet de loi immigration a été votée ce lundi à l’Assemblée nationale, soulignant une déroute pour le ministre de l’Intérieur, qui a présenté sa démission à Emmanuel Macron.
La navette parlementaire redémarre. Les députés écologistes ont convaincu, lundi 11 décembre, la majorité de l’Assemblée nationale de voter en faveur de leur motion de censure sur le projet de loi immigration de Gérald Darmanin. Signant donc l’interruption des débats dans l’hémicycle et l’absence d’examen des 2600 amendements discutés depuis deux semaines en commission. La motion a été votée avec 270 votes pour et 265 contre. Le projet de loi devrait être renvoyé au Sénat qui a, le mois dernier, adopté un texte plus à droite que celui établi après discussions à l’Assemblée nationale ces derniers jours.
Les députés du Rassemblement national et Les Républicains, qui ont laissé le suspense jusqu’au bout, ont finalement fait pencher la balance, accusant tour à tour la majorité d’avoir trop "détricoté" le texte adopté au Sénat. Dans une interview au Figaro le 9 novembre dernier, Bruno Retailleau, président du groupe LR au Sénat, avait prévenu : "Si le texte est détricoté, ce sera niet." Il semble avoir été entendu par ses camarades députés.
L’écologiste Benjamin Lucas main dans la main avec le RN ?
Gérald Darmanin a beau eu, avant le vote sur la motion de rejet, avertir les parlementaires, ses arguments n’ont pas fait mouche.
Aujourd'hui, "refuser le débat", c'est "refuser de débattre des sujets qui intéressent les Français", avait-il tancé, dirigeant notamment ses propos vers les députés LR. Lors de ses propos liminaires, le ministre de l'Intérieur a par ailleurs dénoncé la "compromission" de Benjamin Lucas, député écologiste porteur de la motion de rejet, avec le Rassemblement national.
Gérald Darmanin "n’a qu’à partir avec sa loi sous le bras", lance Mathilde Panot
Marine Le Pen a réagi au micro de BFMTV à l’issue du vote de la motion de censure. La présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale s’est dit "ravie" que cette motion ait abouti et a annoncé "déposer dès demain (mardi) une proposition de loi qui sera transpartisane (…) pour permettre et faciliter l’expulsion des délinquants étrangers qui sont présents et protégés, pour l’instant, sur notre territoire". La France insoumise n’a pas non plus tardé à s’exprimer.
Mathilde Panot, cheffe de file des députés LFI, a assuré que son groupe était "extrêmement heureux" du rejet de ce projet de loi immigration "dès le début de l’examen à l’Assemblée nationale". "Nous allons épargner au pays deux semaines de discours xénophobe et raciste", a-t-elle ajouté. Mathilde Panot a par la même occasion appelé Gérald Darmanin à démissionner. "Il n’a qu’à partir avec sa loi sous le bras !"
Selon Le Parisien, Gérald Darmanin a présenté sa démission au président de la République. Le ministre de l'Intérieur a quitté l'Assemblée nationale après le vote pour la motion de rejet et s'est entretenu avec Emmanuel Macron, qui a refusé sa démission.
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