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« Bah si bonhomme, tu vas nommer » - Jean-Luc Mélenchon Premier ministre : Manuel Bompard répond à Emmanuel Macron

Lundi 6 Juin 2022

Jean-Luc Mélenchon et Manuel Bompard, son directeur de campagne présidentielle candidat insoumis aux législatives des 12 et 19 juin 2022
Jean-Luc Mélenchon et Manuel Bompard, son directeur de campagne présidentielle candidat insoumis aux législatives des 12 et 19 juin 2022
Le candidat Nupes aux législatives a répondu ce lundi 6 juin sur Sud Radio au président de la République Emmanuel Macron, qui a affirmé dans un entretien à la presse régionale qu'"aucun parti politique ne peut imposer un nom au président".

Le leader LFI fait campagne avec le slogan "Jean-Luc Mélenchon Premier ministre", pourtant Emmanuel Macron ne l'entend pas de cette oreille. Dans un entretien à la presse régionale, le chef de l'Etat a en effet affirmé vendredi qu'"aucun parti politique ne peut imposer un nom au président".
 
Manuel Bompard, candidat LFI, qui mène l'alliance Nupes de gauche aux législatives, a répondu au président de la République ce lundi 6 juin sur l'antenne de Sud Radio.
 
"Dans une campagne, on essaye de convaincre les électrices et les électeurs, on le fait argument contre argument. Dans les arguments défendus par le président de la République, ça ne tient pas la route", a-t-il d'abord estimé.

"Quand il nous dit 'Jean-Luc Mélenchon ne pourra pas être Premier ministre parce que je ne le nommerai pas', bah si bonhomme, tu vas le nommer !", a-t-il continué, plaidant une "coutume républicaine". Puis d'évoquer "l'obligation constitutionnelle" qui consiste à ce que "le Premier ministre doit avoir un vote de confiance à l'Assemblée nationale. Et pour cela, il faut nommer Premier ministre la personne qui a été choisie par l'alliance politique qui a la majorité des députés à l'Assemblée."

Selon lui, nommer à Matignon quelqu'un d'autre de la Nupes serait "une provocation, ce serait ne pas respecter le résultat des élections législatives, ce serait contraire à toutes les traditions historiques", a poursuivi Manuel Bompard, rappelant François Mitterrand et Jacques Chirac.

Il en est sûr : Emmanuel Macron nommera Jean-Luc Mélenchon car "il ne pourra pas se payer le luxe d'une forme d'humiliation parce qu'il déciderait de nommer telle personne et que cette personne n'aurait pas la confiance de l'Assemblée nationale", a conclu le candidat.

Une "crise institutionnelle" ?

La veille, dimanche soir, le leader LFI a lui-même répondu aux propos du président, qui a également affirmé qu'il comptait "choisir la personne qu'il nomme Premier ministre en regardant le Parlement". "Ca ne sert à rien de se payer en plus une crise institutionnelle", a-t-il jugé - ce qui risquerait d'arriver, selon lui, s'il n'est pas nommé à Matignon en cas de victoire de la Nupes.

"Si elle a lieu et que le président veut la déclencher, il donnera l'impression qu'il ne supporte jamais la démocratie. Ça serait une erreur de sa part, il a tort", a-t-il ajouté. En cas de victoire de la coalition de gauche, Jean-Luc Mélenchon n'a en revanche pas répondu quant à savoir s'il soutiendrait un autre Premier ministre que lui, mais issu de son camp.

Le député des Bouches-du-Rhône, qui n'est pas candidat à sa propre succession aux législatives, a par ailleurs critiqué Emmanuel Macron qui avait fait observer qu'"il est rare de gagner une élection à laquelle on ne se présente pas". "Puisque vous y allez par ce chemin, Jean Castex était-il élu (au Parlement) lorsqu'il a été nommé Premier ministre ? Non", a-t-il rappelé, citant également les exemples de Georges Pompidou et Raymond Barre. "Alors qu'est-ce que c'est que cette invention de dernière minute?", a-t-il encore fustigé.

Selon plusieurs sondages, la majorité présidentielle (Ensemble !) arriverait en tête en nombre de sièges à l'issue du second tour, devant la Nupes (LFI, EELV, PS, PC), devant LR et le RN. (Orange & Média Services)
 
 
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