Wade & Nous

Vendredi 8 Février 2019

A l’unisson, médias, politiciens, intellectuels, citoyens lambda, etc. ont tous flétri l’initiative lancée par Abdoulaye Wade visant à « empêcher » la tenue de l’élection présidentielle du 24 février 2019. A l’unisson, nous sommes tous/toutes ou presque d’accord pour dire haut et fort que cet appel n’a pas lieu d’être car, dit-on, le processus électoral est irréversible. Soit.  
 
Me Wade a certes fondamentalement privilégié le sort et l’avenir de son fils, au détriment de son parti, le Pds. Et à force de s’être laissé aveugler par cet objectif, il en paie aujourd’hui le prix, esseulé dans son aventure sans lendemain.
 
Néanmoins, son attitude nous instruit d’une chose essentielle : en démocratie, les tenants du pouvoir ne doivent jamais être laissés à leur aise, faisant et défaisant les lois, manipulant et traficotant la constitution, maniant et personnalisant les divergences politiques jusqu’à modifier des codes électoraux pour punir des adversaires. Ceci est inacceptable.
 
Et pourtant, cela s’est passé sous nos yeux, par petites touches, en des périodes choisies, au su et au vu de tout le monde, devant les protestations impuissantes de forces politiques et sociales désagrégées. C’est un peu contre cette ambiance de fumisterie générale induite, quelque part, par l’absence d’un leadership d’opposition fort et charismatique que s’élève Abdoulaye Wade.
 
La démocratie ne survit pas là où les contre-pouvoirs politiques et institutionnels se sont affaissés. C’est peut-être là la leçon que Me Wade voudrait nous faire appréhender. Ce sera une portion de l’héritage qu’il laissera un jour à la démocratie sénégalaise.
Momar DIENG

 
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