Le président vénézuélien Nicolas Maduro a confirmé mercredi avoir eu une conversation téléphonique qualifiée de « cordiale » avec son homologue américain Donald Trump, en pleine crise entre les deux pays.
« J’ai conversé avec le président des États-Unis, Donald Trump. Je peux dire que la conversation s’est déroulée sur un ton respectueux, et même je peux dire qu’elle a été cordiale », a déclaré M. Maduro à la télévision publique.
« Je vais plus loin… Si cet appel signifie qu’on fait des pas vers un dialogue respectueux, d’État à État, de pays à pays, bienvenue au dialogue, bienvenue à la diplomatie, car nous rechercherons toujours la paix », a-t-il ajouté.
Le président Donald Trump avait admis dimanche cette conversation dont la presse s’était fait l’écho.
« Au delà » d’une campagne de pression
Interrogé mercredi par un journaliste lors d’un évènement dans le bureau Ovale sur l’efficacité de sa « campagne de pression » sur Maduro, Trump a répondu : « Est-ce que ça fonctionne ? Ce n’est pas une campagne de pression, c’est bien au-delà de cela, je pense » ?
« Je lui ai parlé brièvement, je lui ai juste dit quelques choses. Nous verrons ce qu’il en adviendra », a-t-il ajouté.
Répondant à une question lui demandant s’il avait de nouveau parlé à Maduro depuis l’appel initial, il a démenti une rumeur circulant à Washington : « Non, je ne l’ai pas fait ».
Cette conversation entre les deux présidents intervient au moment où les États-Unis ont intensifié la pression sur le Venezuela avec un important déploiement militaire dans les Caraïbes, des frappes aériennes contre des bateaux de narcotrafiquants présumés en mer, des avertissements sur le transport aérien, et l’évocation récurrente de frappes sur le sol vénézuélien.
M. Maduro a précisé mercredi qu’« il y a environ 10 jours, depuis la Maison-Blanche, ils ont appelé le Palais de Miraflores et j’ai eu une conversation téléphonique avec le président Donald Trump. Le monde entier en parlé ».
Comme souvent ces derniers jours, le président vénézuélien a poursuivi en anglais : « Welcome Dialogue ! Welcome diplomacy ! Welcome the peace ! Peace ? yes ! War ? Never, never in the life ! », soit « Bienvenue au dialogue ! Bienvenue à la diplomatie ! Bienvenue à la paix ! Paix ? Oui ! Guerre ? Jamais, jamais de la vie ! ».
« Prudence diplomatique »
« J’ai appris, en six ans comme ministre des Affaires étrangères, la prudence diplomatique. J’aime la prudence. Je n’aime pas la diplomatie des micros. Quand il y a des choses importantes, elles doivent se faire en silence, jusqu’à ce qu’elles se réalisent », a-t-il encore commenté.
Donald Trump accuse le Venezuela d’opérer un trafic de produits stupéfiants qui inondent le marché des États-Unis.
Caracas dément et juge que l’objectif véritable de Washington est un changement de régime et la mainmise sur les réserves pétrolières vénézuéliennes.
Signe d’un réchauffement ou simple application d’accords ? Mercredi, un avion transportant 266 Vénézuéliens expulsés des États-Unis est arrivé à l’aéroport de Caracas alors que président Donald Trump avait annoncé que l’espace vénézuélien devait être considéré comme « entièrement fermé » ce week-end.
Les États-Unis avaient annoncé suspendre ce vol, a déclaré aux journalistes le ministre vénézuélien des Affaires étrangères Yvan Gil, présent au moment de l’atterrissage de l’appareil.
Mais « il y a quelques jours », ils ont à nouveau demandé de pouvoir l’organiser et le président Nicolas Maduro a « sans délai » donné son approbation, a-t-il ajouté.
Il s’agit du 76e vol en provenance des États-Unis et du 95e en comptant les rapatriements à partir du Mexique. Quelque 18 354 Vénézuéliens ont été rapatriés depuis le début 2025, dont 14 407 en provenance des États-Unis. [AFP]