Dans une interview accordée au Figaro, mardi 2 septembre, Nicolas Sarkozy a vivement critiqué le Premier ministre et sa méthode, qui n'a "rien de rationnel et rien d'utile", selon l'ancien chef de l'État.
En cette période de rentrée et de nouvelle crise politique que traverse la France, Nicolas Sarkozy a tenu à partager sa vision dans un entretien accordé au Figaro, mardi 2 septembre. L'ancien président de la République ne s'est pas montré tendre avec François Bayrou, plus que jamais sur la sellette, à six jours d'un vote de confiance crucial à l'Assemblée nationale.
"L'initiative de François Bayrou est une forme de suicide politique, et c'est à peu près le contraire de ce qu'il fallait faire", estime l'homme de droite de 70 ans auprès de nos confrères. "Quelle drôle d'idée que de demander la confiance aux formations politiques avant même de discuter avec elles", s'étonne-t-il.
Nicolas Sarkozy a "la certitude d'un échec qui va faire perdre une nouvelle fois du temps à la France". Pour lui, le Premier ministre aurait dû d'abord trouver un compromis sur le thème épineux du budget avant de jouer la carte risquée du vote de confiance.
"Il n'y a rien de rationnel et rien d'utile dans cette méthode", juge l'ex-chef de l'État. Le 8 septembre prochain, François Bayrou engagera la responsabilité de son gouvernement lors d'un vote de confiance de l'Assemblée sur l'état des finances publiques, avec une forte probabilité de voir le centriste quitter Matignon.
Macron "n'aura pas d'autre solution que la dissolution", selon Sarkozy
L'ancien président de la République regrette aussi la "désastreuse dissolution de l'année dernière" décidée par Emmanuel Macron qui a provoqué de "longs mois d'instabilité". Mais, aujourd'hui, Nicolas Sarkozy est persuadé que le chef de l'État "n'aura pas d'autre solution que la dissolution" en cas de chute du gouvernement Bayrou.
"Il serait curieux d'avoir choisi de dissoudre hier quand rien ne l'exigeait et de s'y refuser aujourd'hui quand la décision s'impose", explique-t-il au Figaro. "Des élections législatives anticipées vont donc sans doute avoir lieu d'ici quelques semaines", conclut-il sur le sujet. [6Medias]