Un juge fédéral chargé de fixer la peine d'un ancien conseiller de Donald Trump, Michael Flynn (photo), l'a accusé mardi d'avoir trahi les Etats-Unis et a menacé de le condamner sévèrement pour avoir menti sur ses contacts avec des Russes.
"Vous étiez un agent non enregistré au service d'une puissance étrangère, alors même que vous serviez comme conseiller à la Sécurité nationale", a relevé le juge Emmet Sullivan du tribunal fédéral de Washington lors d'une audience destinée à fixer la peine de M. Flynn.
"On peut considérer que cela porte atteinte à tout ce que ce drapeau représente. On peut considérer que vous avez vendu votre pays", a poursuivi le magistrat, avant de manifester son "dégoût" et son "mépris" envers l'accusé.
L'ancien général de 60 ans avait plaidé coupable en 2017 d'avoir menti au FBI, notamment sur ses conversations avec l'ambassadeur de Russie aux Etats-Unis, Sergueï Kisliak, après la victoire du milliardaire républicain. Il avait également accepté de coopérer avec la justice.
En échange il n'a pas été poursuivi pour avoir mené des opérations de lobying au profit de la Turquie, sans s'être déclaré comme la loi l'impose au registre des agents au service de puissance étrangère.
Deux de ses anciens associés ont en revanche été inculpés lundi par la justice américaine pour avoir appuyé les efforts d'Ankara en vue d'obtenir l'extradition du prédicateur Fethullah Gülen, exilé aux Etats-Unis et bête noire du président Recep Tayyip Erdogan.
- "Bonne chance" -
Pour son parjure, Michael Flynn encourt une peine pouvant aller jusqu'à six mois de prison.
Début décembre, le procureur spécial Robert Mueller, chargé d'enquêter sur les soupçons de collusion entre Moscou et l'équipe de campagne de Donald Trump en 2016, a loué son "aide substantielle" et recommandé une peine sans détention.
Le juge Sullivan, qui semble enclin à la sévérité, devrait se prononcer après une suspension de séance.
Dans un tweet matinal, Donald Trump avait souhaité "bonne chance" à son ancien conseiller. "Il sera intéressant de voir ce qu'il a à dire, malgré l'intense pression mise sur lui", avait-il ajouté, en martelant une nouvelle fois qu'il n'y avait pas eu de "collusion" entre le Kremlin et son entourage.
Le locataire de la Maison Blanche, de plus en plus agacé par cette tentaculaire enquête russe, ne cesse de dénoncer une "chasse aux sorcières".
Robert Mueller, qui enquête depuis 18 mois sur les ingérences russes dans la présidentielle de 2016, n'a pas encore abattu toutes ses cartes et rien ne permet de dire, à ce stade, qu'il y a bien eu entente entre Moscou et l'équipe du candidat Trump.
Mais plusieurs anciens conseillers du magnat de l'immobilier, dont son ex-avocat personnel Michael Cohen, ont été condamnés pour des faits débusqués en marge de ses investigations, donnant l'image d'un candidat bien mal entouré.
Et le procureur Mueller a, au fil des documents judiciaires, dressé le tableau de multiples contacts entre des Russes et des proches de Donald Trump.
- "Embuscade" -
Michael Flynn, connu pour son indulgence à l'égard de la Russie, fut conseiller du candidat Trump puis conseiller à la Sécurité nationale du président pendant 22 jours. Il avait été inculpé en décembre 2017 pour avoir menti sur ses contacts russes.
A l'approche de l'audience, ses avocats avaient argué qu'il avait été poussé à la faute par les enquêteurs du FBI qui, lors de son interrogatoire, ne lui avaient pas notifié que mentir était un crime.
Mais le procureur Mueller avait balayé cette tentative de minimiser sa responsabilité. "Un conseiller à la Sécurité nationale, ancien chef d'une agence de renseignement et général à la retraite, ayant servi 33 ans dans les forces armées sait qu'il ne faut pas mentir aux agents fédéraux", a-t-il écrit.
La stratégie des défenseurs de Michael Flynn, qui semblaient revenir sur l'accord de plaider-coupable, semble avoir irrité le juge Sullivan.
Parallèlement, elle a nourri le discours de Donald Trump, qui ne cesse d'accuser le procureur spécial de pousser les témoins à mentir. La porte-parole de la Maison Blanche Sarah Saunders a ainsi estimé mardi matin que Michael Flynn était tombé dans "une embuscade" et que le FBI n'avait pas "respecté les protocoles". (AFP)
"Vous étiez un agent non enregistré au service d'une puissance étrangère, alors même que vous serviez comme conseiller à la Sécurité nationale", a relevé le juge Emmet Sullivan du tribunal fédéral de Washington lors d'une audience destinée à fixer la peine de M. Flynn.
"On peut considérer que cela porte atteinte à tout ce que ce drapeau représente. On peut considérer que vous avez vendu votre pays", a poursuivi le magistrat, avant de manifester son "dégoût" et son "mépris" envers l'accusé.
L'ancien général de 60 ans avait plaidé coupable en 2017 d'avoir menti au FBI, notamment sur ses conversations avec l'ambassadeur de Russie aux Etats-Unis, Sergueï Kisliak, après la victoire du milliardaire républicain. Il avait également accepté de coopérer avec la justice.
En échange il n'a pas été poursuivi pour avoir mené des opérations de lobying au profit de la Turquie, sans s'être déclaré comme la loi l'impose au registre des agents au service de puissance étrangère.
Deux de ses anciens associés ont en revanche été inculpés lundi par la justice américaine pour avoir appuyé les efforts d'Ankara en vue d'obtenir l'extradition du prédicateur Fethullah Gülen, exilé aux Etats-Unis et bête noire du président Recep Tayyip Erdogan.
- "Bonne chance" -
Pour son parjure, Michael Flynn encourt une peine pouvant aller jusqu'à six mois de prison.
Début décembre, le procureur spécial Robert Mueller, chargé d'enquêter sur les soupçons de collusion entre Moscou et l'équipe de campagne de Donald Trump en 2016, a loué son "aide substantielle" et recommandé une peine sans détention.
Le juge Sullivan, qui semble enclin à la sévérité, devrait se prononcer après une suspension de séance.
Dans un tweet matinal, Donald Trump avait souhaité "bonne chance" à son ancien conseiller. "Il sera intéressant de voir ce qu'il a à dire, malgré l'intense pression mise sur lui", avait-il ajouté, en martelant une nouvelle fois qu'il n'y avait pas eu de "collusion" entre le Kremlin et son entourage.
Le locataire de la Maison Blanche, de plus en plus agacé par cette tentaculaire enquête russe, ne cesse de dénoncer une "chasse aux sorcières".
Robert Mueller, qui enquête depuis 18 mois sur les ingérences russes dans la présidentielle de 2016, n'a pas encore abattu toutes ses cartes et rien ne permet de dire, à ce stade, qu'il y a bien eu entente entre Moscou et l'équipe du candidat Trump.
Mais plusieurs anciens conseillers du magnat de l'immobilier, dont son ex-avocat personnel Michael Cohen, ont été condamnés pour des faits débusqués en marge de ses investigations, donnant l'image d'un candidat bien mal entouré.
Et le procureur Mueller a, au fil des documents judiciaires, dressé le tableau de multiples contacts entre des Russes et des proches de Donald Trump.
- "Embuscade" -
Michael Flynn, connu pour son indulgence à l'égard de la Russie, fut conseiller du candidat Trump puis conseiller à la Sécurité nationale du président pendant 22 jours. Il avait été inculpé en décembre 2017 pour avoir menti sur ses contacts russes.
A l'approche de l'audience, ses avocats avaient argué qu'il avait été poussé à la faute par les enquêteurs du FBI qui, lors de son interrogatoire, ne lui avaient pas notifié que mentir était un crime.
Mais le procureur Mueller avait balayé cette tentative de minimiser sa responsabilité. "Un conseiller à la Sécurité nationale, ancien chef d'une agence de renseignement et général à la retraite, ayant servi 33 ans dans les forces armées sait qu'il ne faut pas mentir aux agents fédéraux", a-t-il écrit.
La stratégie des défenseurs de Michael Flynn, qui semblaient revenir sur l'accord de plaider-coupable, semble avoir irrité le juge Sullivan.
Parallèlement, elle a nourri le discours de Donald Trump, qui ne cesse d'accuser le procureur spécial de pousser les témoins à mentir. La porte-parole de la Maison Blanche Sarah Saunders a ainsi estimé mardi matin que Michael Flynn était tombé dans "une embuscade" et que le FBI n'avait pas "respecté les protocoles". (AFP)