Un homme armé d'un couteau a été abattu par la police nationale, samedi 20 décembre, dans le centre-ville d'Ajaccio (Corse-du-Sud), a rapporté le procureur de la République, confirmant une information de France 3 Via Stella .
La victime, âgée de 26 ans et sans domicile fixe, a été touchée mortellement aux environs de midi, sur le cours Napoléon, une artère très fréquentée de la commune. La piste terroriste est exclue à ce stade, a souligné le procureur de la République d'Ajaccio, Nicolas Septe, "l'individu n'ayant proféré aucune revendication ou appartenance religieuse".
Celui-ci a expliqué que l'homme avait eu une série d'altercations avant l'intervention de la police. Dans un premier bar, il s'est montré "agressif verbalement et physiquement avec le personnel et une cliente", tentant de "porter des coups" avec un couteau.
Chassé par le gérant, qui a appelé les forces de l'ordre, le mis en cause a poursuivi sa route dans une rue "bondée de passants à cette heure de la journée". A l'approche de policiers, il a jeté en leur direction sa trottinette, sans les atteindre, selon le communiqué du parquet.
Alors que la police tentait de le maîtriser aux abords d'un deuxième bar, faisant usage "sans succès" d'un pistolet à impulsion électrique, l'homme a une nouvelle fois brandi un couteau, "en direction d'un des policiers en le menaçant", a détaillé Nicolas Septe, cette fois lors d'un point presse. Un autre agent a alors fait usage "à trois reprises de son arme de service", pour "protéger son collègue" selon le procureur, blessant mortellement l'homme au thorax.
Deux enquêtes ouvertes
Le parquet d'Ajaccio a ouvert une enquête pour "homicide volontaire aggravé", visant le policier qui a ouvert le feu, et une autre pour "violences volontaires aggravées", à l'encontre de l'homme armé du couteau, a appris franceinfo auprès du parquet. L'IGPN, la "police des polices", n'est pas saisie à ce stade au sujet des tirs du policier. Le parquet précise qu'une autopsie va être réalisée.
Les premiers éléments de l'enquête confirment, selon le communiqué du procureur, "le caractère a priori extrêmement vindicatif et menaçant de l'individu". En janvier 2025, "l'intéressé avait déjà été mis en cause pour des faits de menaces à La Courneuve", en Seine-Saint-Denis. Il portait un couteau et avait "opposé une résistance au moment de son menottage". Son état avait alors été déclaré "incompatible" avec une garde à vue, le médecin "ayant préconisé une hospitalisation d'office".
A Ajaccio, la scène a choqué les passants. "Nous faisions une petite fête de Noël à la terrasse du bar, il y avait des enfants, des personnes âgées", affirme un témoin à ICI RCFM.
"L'homme venait de loin. Quand il est arrivé, les policiers lui couraient après, mais il était très mobile et bougeait beaucoup. Il était très costaud et avait un très grand couteau. Il était menaçant."
"Merci aux policiers d'Ajaccio pour leur réactivité, leur action a permis de mettre un terme à la menace", a réagi le ministre de l'Intérieur, Laurent Nuñez, sur X, rappelant qu'il avait demandé aux préfets, vendredi, "de renforcer les patrouilles de voie publique". [franceinfo]