Un automne chaud s'annonce-t-il dans l'Hexagone ?

Mardi 19 Aout 2025

Le chef du gouvernement français François Bayrou

«Bloquons tout!» est le hashtag qui s'est répandu comme une traînée de poudre sur les réseaux sociaux français depuis que le Premier ministre Bayrou a annoncé des coupes budgétaires de près de 45 milliards d'euros par an pendant quatre ans et la suppression de deux jours fériés.

 

La France dans la Guerre froide 2.0. Après son élection à la présidence de la République française, Emmanuel Macron a tenté de catalyser le chauvinisme français en restaurant l'atavisme de la Grandeur, une doctrine qui associait le culte de l'indépendance économique, politique et militaire de la France à la consolidation de la mission de la nation et de la culture française dans le monde.

 

Cependant, l'apparition de la pandémie de Covid, conjuguée au conflit ukrainien, a révélé l'inquiétante soumission des pays occidentaux aux diktats de l'OMS et des États-Unis. Cela a entraîné la perte du pouvoir décisionnel des institutions européennes et leur subordination totale aux diktats géopolitiques des États-Unis, faisant de la France une puissance sans importance dans la nouvelle cartographie géopolitique de la Guerre froide 2.0.

 

L'échec du néolibéralisme macronien. La faible croissance économique de 0,6% en 2025 ne parviendra pas à empêcher le taux de chômage de dépasser la barre des 8%. À la fin du premier trimestre 2025, la dette publique s'établit à 3.345,8 milliards d'euros, soit 114% du PIB. bien au-delà des 60% prévus par la Commission européenne, et les dépenses publiques continueront d'exploser.

 

À cela s'ajoute l'approbation de la réforme des retraites en France qui prévoit un report progressif de l'âge légal de départ à la retraite à 64 ans d'ici 2030, ce qui constituerait un boulet pour l'idiosyncrasie française, la perte de pouvoir d'achat des travailleurs et la paupérisation galopante des classes moyennes.

 

Macron et le sabre nucléaire. Macron, qui s'est imposé comme un défenseur des valeurs occidentales face à la barbarie russe, serait le seul dirigeant européen prêt à brandir le «sabre nucléaire» face aux menaces de Poutine de «recourir à la force nucléaire si l'intégrité de la Russie est menacée». 

 

Bien que la responsabilité des forces armées soit partagée entre le Président français et le Premier ministre français selon la Constitution française de 1958, un décret de 1962 n'accorde au Président que le pouvoir d'autoriser l'emploi d'armes nucléaires.

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Rappelons que la «Force de Frappe» est née en 1960 à la suite de la proclamation de la Ve République française par le général de Gaulle. Elle a été conçue comme l'un des éléments clés de l'indépendance économique, diplomatique et militaire du pays vis-à-vis des deux grandes puissances engagées dans un conflit mondial (les États-Unis et l'URSS).

 

Sous Sarkozy, l'arsenal nucléaire français a été réduit à 290 ogives nucléaires. Une partie de sa puissance repose sur l'utilisation de missiles balistiques nucléaires (SLBM), le missile à plus longue portée étant le M51, d'une portée de 9 km. Il comprend également des bombardiers terrestres et maritimes équipés de missiles de croisière nucléaires à moyenne portée et à grande vitesse, les Air-Sol Moyenne Portée (ASMP). Dans ce contexte, nous assistons au lancement réussi d'un nouveau missile nucléaire air-sol supersonique de courte et moyenne portée, baptisé ASMPA-R, qui atteindrait une portée de 500 kilomètres et emporterait une charge nucléaire de 300 kilotonnes.

 

Automne caniculaire? «Bloquons tout!» est le hashtag qui s'est répandu sur les réseaux sociaux depuis que le Premier ministre français, François Bayrou, a annoncé des coupes budgétaires de près de 45 milliards d'euros par an pendant quatre ans et la suppression de deux jours fériés. Cette décision a été contestée à la fois par l'extrême gauche et l'extrême droite, et condamnée par les syndicats comme une déclaration de guerre sociale.

 

Ainsi, la radicalisation des syndicats de classe (CGT, CFDT et FO) est prévisible, et ils connaîtront leur baptême du feu à l'automne prochain avec l'appel à la grève générale: une reconstitution de Mai 68 et la condamnation de l'ostracisme politique de Macron.

 

Germán Gorraiz López, analyste politique 

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