Donald Trump et Elon Musk donnent vendredi une conférence de presse, conçue comme un hommage au rôle de conseiller de l’entrepreneur, mais qui pourrait être dominée par des questions sur sa consommation de drogues, décrite par le New York Times dans un article très commenté.
Elon Musk a assuré qu’il « se réjouissait de continuer à être un ami et un conseiller » de Donald Trump, pendant une apparition publique conjointe dans le bureau Ovale.
Le président américain a lui salué la mission de réduction de la dépense publique menée par le patron de Tesla et SpaceX, assurant que l’homme le plus riche du monde avait apporté un « changement colossal » et condamnant « les scandaleuses attaques et les calomnies et les mensonges » ayant selon lui visé Elon Musk.
Kétamine, ecstasy, champignons
Plus que le bilan de « DOGE », la commission dirigée par le patron de Tesla et SpaceX, c’est un article du New York Times qui retenait l’attention vendredi.
Le quotidien affirme que pendant la campagne électorale, l’entrepreneur consommait à la fois de la kétamine, de l’ecstasy et des champignons hallucinogènes, et voyageait avec une boîte remplie de pilules.
Interrogé à ce sujet vendredi, un très proche conseiller de Donald Trump, Stephen Miller, a seulement lancé : « Les drogues qui nous inquiètent sont celles qui traversent la frontière » en provenance du Mexique.
Elon Musk, dont la personnalité a souvent été décrite comme particulièrement instable et obsessionnelle dans la presse américaine, avait dit dans une interview en mars 2024 qu’il consommait « une petite dose [de kétamine] une fois toutes les deux semaines à peu près », ajoutant qu’elle lui était prescrite pour « sortir d’un état d’esprit négatif ».
Le New York Times évoque lui une consommation devenue quotidienne de ce puissant anesthésiant aux propriétés euphorisantes et stimulantes, au point que le multimilliardaire aurait confié ressentir des effets secondaires sur sa vessie.
Sous la houlette d’Elon Musk, un ultralibéral qui voudrait cantonner l’État aux seules fonctions sécuritaires, le DOGE a mis en œuvre des coupes massives dans l’aide internationale, des fermetures d’agences fédérales entières et des milliers de licenciements de fonctionnaires.
Mais les estimations des économies réalisées sont très loin du faramineux chiffre de 2000 milliards de dollars, puis 1000 milliards de dollars avancé par l’hyperactif entrepreneur de 53 ans.
Conflits d’intérêts
Un site indépendant, le « DOGE Tracker », arrive à un total de seulement 12 milliards de dollars.
Arrivé en fanfare à la Maison-Blanche, où Donald Trump lui a au début donné une visibilité absolument extraordinaire, le natif d’Afrique du Sud met fin avec amertume à une mission teintée dès le départ de soupçons de conflit d’intérêts.
Via sa société spatiale SpaceX, Elon Musk pilote d’importants contrats passés avec le gouvernement, et ses détracteurs l’accusent de vouloir utiliser son influence politique pour soutenir ses intérêts privés.
Dans une rare critique de Donald Trump, il s’est dit cette semaine « déçu » des dérapages budgétaires selon lui associés à une grande loi économique du président américain.
Elon Musk a aussi regretté que le DOGE soit devenu un « bouc émissaire » à Washington.
« Il ne savait vraiment pas ce qu’il faisait ni où il mettait les pieds. Puis il s’est rendu compte qu’il n’y avait pas de volonté politique pour des coupes budgétaires réellement significatives, que ce soit de la part du président ou du Congrès », explique à l’AFP Elaine Kamarck, experte de la Brookings Institution.
Selon elle, le propriétaire du réseau X, très impopulaire auprès des Américains et abondamment critiqué en Europe où il soutient des formations d’extrême droite, est devenu un « boulet politique ». [AFP]