Rose DIENG-KUNTZ, née en 1956 (décédée le 30 JUIN 2008), est une scientifique sénégalaise spécialiste en intelligence artificielle. En 1976, elle est la première femme africaine à intégrer l'École polytechnique.
À la suite d’études primaires et secondaires très brillantes, Rose DIENG fit un parcours sans faute au lycée Van Vollenhoven (devenu Lycée Lamine Guèye, NDLR), l’un des meilleurs établissements de Dakar à l’époque. Elle obtint en 1972, le premier prix au Concours général sénégalais en mathématiques, en français, en latin, et le deuxième en grec. En 1973, elle décrocha le baccalauréat scientifique avec la mention Très bien et les félicitations du jury. Sur les conseils de ses professeurs et grâce à une bourse de coopération, Rose DIENG, qui voulait devenir écrivain ou médecin, finit par suivre la classe préparatoire de mathématiques supérieures (Maths sup) en France.
Elle intègre l'École polytechnique en 1976 alors qu’elle venait d’avoir vingt ans, elle devint la première femme africaine admise à l’École Polytechnique (France)… Parallèlement à sa spécialisation à l'École nationale supérieure des télécommunications, elle fait un DEA en informatique puis soutient une thèse de doctorat à l'université Paris-Sud en informatique sur la spécification du parallélisme dans les programmes informatiques. Elle est engagée chez Digital Equipment.
Rose DIENG a obtenu également un diplôme d’ingénieur de l’École Nationale Supérieure des Télécommunications, puis défendu une thèse en informatique à l’université Paris-Sud. Ces études la menèrent à l’INRIA, Institut national de recherche en intelligence artificielle, en 1985.
Elle travaille de 1985 à 2008 à l'INRIA sur le partage de connaissances sur le web, notamment dans les débuts du Web sémantique. Elle y est la première femme à piloter un programme de recherche.
Première femme africaine admise à l’École Polytechnique (France), Rose DIENG est devenue une spécialiste de l’intelligence artificielle.
Même si elle décida de rester travailler en France, elle conserva toujours sa nationalité sénégalaise, comme « une attache symbolique très forte ».
Rose DIENG-KUNTZ était une scientifique passionnée par son domaine de recherche : les systèmes d’acquisition, de gestion et de partage des connaissances. À partir de 1992, Rose DIENG fut directrice de recherche et responsable scientifique du projet « Acquisition des connaissances pour l’assistance à la conception par interaction entre agents » (ACACIA) à l’INRIA Sophia Antipolis. Elle a d’ailleurs été seulement la deuxième femme chef de projet à l’INRIA.
Au-delà sa personnalité exceptionnelle, de l’exemplarité de son parcours académique et professionnel, nous louons les qualités de visionnaire de Rose DIENG-KUNTZ, une scientifique qui a su s’attaquer très tôt au problème de la modélisation des connaissances et de leur acquisition. Au lendemain de l’invention du web et bien avant sa diffusion planétaire, quelle perspicacité pour entrevoir ses applications, comprendre ses limitations et déchiffrer son évolution ! C’est faire preuve non seulement d’une remarquable audace scientifique et d’une grande confiance en soi, mais aussi d’un rare esprit d’indépendance que de sortir de la voie royale de l’académisme pour se lancer seule sur le sentier difficile et risqué de l’inconnu et de la découverte, souligne Michel COSNARD, directeur de l’INRIA Sophia Antipolis.
Première femme africaine à intégrer l’Ecole Polytechnique de Paris, Rose Dieng (1956-2008), spécialiste en intelligence artificielle et en informatique, était ce qu’on appelle une savante. Ses compatriotes la découvrent en juillet 1972 quand elle remporte quatre prix au concours général. Le lendemain de la cérémonie, « Le Soleil » titre à sa « Une » : « Rose la forte en thème et le président-poète ».
Le discours d’usage est lu par le germaniste Booker Washington SADJI (membre fondateur du Pds) devant le président SENGHOR et l’ensemble du gouvernement. La pensionnaire de 17 ans du lycée Van Vollenhoven décroche trois « premier prix » et un « second ». Elle figure en tête du palmarès pour la composition française, la version latine et les mathématiques. En version grecque, elle se contente du deuxième prix derrière un certain…Souleymane Bachir DIAGNE, « lequel a lui-même joué les Poulidor là où Rose a pris la tête du peloton », écrit le journal. Le reporter s’échine à arracher quelques mots à la brillante jeune fille. « Je n’aime pas qu’on parle de moi », consent-elle d’abord à lâcher. Ensuite, elle avoue « être contente » mais précise qu’elle n’aime aucune matière en particulier.
L'objectif de son travail : mettre au point des méthodes et des outils logiciels permettant à une communauté, entreprise ou institution, de « capitaliser et partager des savoirs » fondateurs d'une « mémoire collective. Rose DIENG avait choisi de vivre en France, mais elle avait conservé sa nationalité sénégalaise, selon « Le Monde ». Elle reçoit le prix Irène-Joliot-CURIE en 2005 et est nommée chevalier de la Légion d'honneur en 2006, souligne sa biographie. Elle est désignée « scientifique de l’année » en France en 2005. A son décès le 30 juin 2008, à 52 ans, La communauté scientifique a salué sa mémoire.
A Nantes, il existe une rue Rose-DIENG-KUNTZ. La scientifique n’a pas eu « le temps » d’écrire le roman autobiographique qui lui tenait tant à cœur.
Marcel Xavier Venn
(Source : Facebook)