En République démocratique du Congo (RDC), l’opposition politique élève la voix. Dans une déclaration conjointe, plusieurs figures et partis adversaires du pouvoir dénoncent ce qu’ils qualifient de « causes profondes » de la crise multidimensionnelle qui secoue le pays. Ils plaident pour une solution globale, et surtout pour l’instauration d’un dialogue politique sincère, national et inclusif. Cette déclaration a été signée par la majorité des leaders de l’opposition, à l’exception de Martin Fayulu.
L’appel au dialogue n’est pas inédit, mais, cette fois, les opposants insistent sur la sincérité du processus. Selon eux, le pouvoir, tout en affichant un soutien mesuré à l’initiative de médiation lancée par les Églises catholique et protestante, chercherait en coulisses à influencer les facilitateurs en posant des conditions qui remettraient en cause leur neutralité.
L’opposition met en garde contre ce qu’elle décrit comme un « dialogue de façade », destiné à légitimer la mise en place d’un gouvernement d’union nationale, sans véritable débat démocratique. Elle évoque, sans détours, une série de dérives qu’elle estime être à l’origine de l’instabilité persistante en RDC tels que le recul démocratique, les violations répétées de la Constitution, le harcèlement des voix dissidentes, la corruption généralisée, le népotisme et le tribalisme. Des maux qui, selon les opposants, nourrissent le chaos et la violence, bien au-delà des tensions avec le Rwanda voisin.
À leurs yeux, l’augmentation du nombre de déplacés internes, de réfugiés et d’exilés politiques représente aujourd’hui l’un des symptômes les plus frappants d’une crise qui s’enracine profondément. [RFI]