Polémique autour de la "labellisation des médias" : Emmanuel Macron se défend d'avoir envisagé la création d'un "ministère de la Vérité"

Mardi 2 Décembre 2025

Emmanuel Macron

Alors qu'Emmanuel Macron ne cesse, ces derniers jours, de dire qu'il faut lutter contre la désinformation et les fake news sur les réseaux sociaux, CNews, la droite et l'extrême droite ont vivement protesté, accusant le président de vouloir mettre en place un "label d'État" pour contrôler la véracité des informations dans les médias. Il s'en est défendu en Conseil des ministres.

 

Tremblement de terre dans la sphère politique et médiatique. À Arras, devant les lecteurs de La Voix du Nord, Emmanuel Macron a évoqué mi-novembre la possibilité de mettre en place un label, à l'image de celui lancé par l'ONG Reporters sans frontières avec la Journalism Trust Initiative, pour dire "ceci est une information, ceci n'en est pas". 

 

"Je pense qu'il est important qu'il y ait une labellisation faite par des professionnels qui puissent dire : ça ce sont des gens qui sont sérieux, ça ce ne sont pas des gens qui informent", a-t-il aussi déclaré. 

 

La droite, l'extrême droite et certains médias, comme CNews, ont vite protesté, dénonçant une "dérive totalitaire" et accusant le chef de l'État de vouloir mettre en place un "ministère de la Vérité".

 

L'Élysée a réagi lundi 1er décembre, réfutant toute accusation d'une quelconque dérive et déplorant que "parler de lutte contre la désinformation suscite la désinformation". Emmanuel Macron a tenu à s'exprimer à ce sujet en Conseil des ministres mardi.

À la sortie, la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon a expliqué que le président de la République avait martelé lors de cette réunion qu'il n'avait jamais voulu créer un "label d'État" et "encore moins un ministère de la Vérité", tel qu'évoqué dans l'édito de Pascal Praud sur CNews.

"Non, le gouvernement ne va pas créer tel ou tel label destiné à la presse", a insisté Maud Bregeon.

 

« Scandale d'État", pétition

 

Du côté de la politique, les réactions ont été vives à droite et à l'extrême droite. Éric Ciotti a dénoncé "un scandale d'État". "L'Élysée s'attaque ouvertement aux médias privés du groupe Bolloré. La dérive illibérale est absolue. Labelliser un média, c'est embrasser les pratiques de régimes autoritaires étrangers à la liberté française", a-t-il écrit sur X.

 

Jordan Bardella a estimé que "la labellisation des médias (était) une idée dangereuse combattue par tous les démocrates cohérents". Bruno Retailleau a ironisé sur la vidéo de l'Élysée : "Rassurez-moi : ce tweet de l’Elysée a bien été labellisé ?" Il a ensuite lancé sa propre pétition "pour préserver la liberté d'expression". [6Medias]

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