Panama: procès pour blanchiment d'argent de l'ex-président Martinelli

Mardi 23 Mai 2023

Le procès de l'ancien président panaméen Ricardo Martinelli dans l'une des affaires de blanchiment d'argent et corruption pour lesquelles il est mis en accusation, s'est ouvert mardi devant un tribunal de Panama et pourrait constituer un obstacle à sa candidature en 2024 pour un nouveau mandat à la tête du pays.
 
M. Martinelli, ainsi que 14 autres co-inculpés, est accusé d'avoir acheté en 2010 avec de l'argent public la majorité des actions du groupe de presse Editora Panama America, propriétaire du quotidien éponyme ainsi que des journaux populaires Critica et Dia a Dia.
 
Selon le parquet, le groupe de presse a été acheté à travers un montage complexe de sociétés anonymes sur les comptes desquelles différentes entreprises avaient déposé un total de 43,9 millions de dollars provenant de pots-de-vin obtenus lors de l'adjudication de travaux publics sous la présidence de Ricardo Martinelli, de 2009 à 2014.
 
L'ex-président populiste ne s'est pas présenté à l'audience retransmise en direct sur le site internet officiel de la justice panaméenne. Ses avocats ont produit devant le tribunal un certificat médical faisant état d'une récente opération chirurgicale de la colonne vertébrale.
 
L'ex-chef de l'Etat, un prospère homme d'affaires âgé de 71 ans qui possède notamment une chaîne de supermarchés, proclame son innocence, assure qu'il n'a jamais touché "un sou mal acquis" et crie au "procès politique" destiné à l'empêcher de se présenter aux élections de mai 2024.
 
M. Martinelli est également mis en accusation dans un autre dossier de pots-de-vin dans le cadre du tentaculaire dossier de corruption de plusieurs chefs d'Etat et gouvernements en Amérique du sud par le groupe brésilien de BTP, Odebrecht. 
 
Il est en outre poursuivi dans une autre affaire de commissions reçues pour faciliter l'obtention de contrats publics durant son mandat présidentiel.
 
L'ancien président est donné favori pour le scrutin de l'année prochaine par plusieurs enquêtes d'opinion. Cependant, la majorité des partis n'ont pas encore désigné leurs candidats, qui devront passer par des primaires. (AFP)
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